La Chine inonde les Etats Unis d’espions !

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The Chinese flag flies at the Chinese consulate in Houston on July 22, 2020. - US-Chinese tensions, already rising because of the coronavirus pandemic and crackdown in Hong Kong, ratcheted up another notch on Wednesday as the US ordered the closure of the Chinese consulate in Houston within 72 hours. China reacted angrily to the US move, which came a day after the unveiling of a US indictment of two Chinese nationals for allegedly hacking hundreds of companies worldwide. (Photo by Mark Felix / AFP) (Photo by MARK FELIX/AFP /AFP via Getty Images)

Par Gordon G. Chang – Gatestone

  • Etat donné l’urgence, Washington devrait immédiatement fermer toutes les bases d’opérations chinoises aux États-Unis, y compris les quatre consulats – Chicago, Los Angeles, New York et San Francisco – et obliger l’ambassade de Chine à une réduction considérable de son personnel. Une ambassade n’a en réalité besoin que de l’ambassadeur, de sa famille proche et du personnel et peut se passer des centaines de personnes qui y sont actuellement affectées.
  • Le consulat chinois à New York est un centre d’espionnage. James Olson, ancien chef du contre-espionnage de la CIA, a estimé « qu’au minimum », la Chine a, selon les termes « employés dans le New York Post « plus de 100 agents occupés à une tache de renseignement à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit ». New York, a-t-il ajouté, est « envahie comme cette ville ne l’a jamais été ».
  • Pékin placera-t-il ses espions dans les banques et entreprises chinoises opérant aux États-Unis ? Probablement, mais cela prendra du temps et, en tout état de cause, rien n’empêche Washington d’ordonner la fermeture des avant-postes non diplomatiques.

Certains diront que les entreprises américaines en Chine ont besoin d’un soutien consulaire. A l’évidence, le besoin existe. Il n’en est pas moins vrai que l’Amérique a intérêt à ce que ses entreprises quittent la Chine, pour des raisons morales en sus de toutes les autres. La perte du soutien consulaire sera une bonne raison pour eux de plier bagages.

Les tentatives chinoises d’influence, de renseignement et d’infiltration submergent l’Amérique. La Chine a des centaines – voire des milliers – d’agents aux États-Unis qui repèrent, testent, encerclent, influencent, compromettent et corrompent des Américains en politique et dans d’autres domaines importants pour elle. Photo : le consulat de Chine à Houston, le 22 juillet 2020, à la veille de sa fermeture en raison « de son rôle en matière d’espionnage et de vol de la propriété intellectuelle » selon les mots utilisés par Mike Pompeo. (Photo par Mark Felix / AFP via Getty Images)

Les révélations qui ont eu lieu en ce mois de décembre sur Eric Swalwell, représentant démocrate de Californie à la Chambre des représentants, sont un bon indicateur de la pénétration chinoise aux Etats Unis.

Les tentatives chinoises d’influence, de renseignement et d’infiltration submergent l’Amérique. L’urgence est telle que Washington devrait fermer immédiatement toutes les bases chinoises opérationnelles aux États-Unis, y compris les quatre consulats encore ouverts.

Concernant Swalwell, il est stupéfiant que Fang Fang, agent présumé du ministère chinois de la Sécurité d’État – également connue sous le nom de « Christine » -, ait pour la première fois pris contact avec lui, non à l’époque où il siégeait à la commission du renseignement de la Chambre, mais alors qu’il était simple conseiller municipal de Dublin City, Californie.

Fang a suivi Swalwell et a aidé sa carrière politique jusqu’à ce qu’il soit élu à la Chambre des représentants et nommé membre d’une commission présentant un grand intérêt pour la Chine.

La Chine a des centaines – voire des milliers – d’agents aux États-Unis qui identifient, ciblent, soutiennent, influencent, compromettent et corrompent des Américains en politique et dans d’autres domaines importants pour elle.

Pour identifier tous les Swalwell potentiels et les enrôler, les services de renseignement chinois pourraient bien avoir implanté des centaines de milliers d’agents aux Etats Unis. Darrell Issa, un Républicain de Californie récemment réélu au Congrès, a déclaré à Fox News le 11 décembre qu’il y avait « des centaines de milliers de personnes qui se livrent à des activités d’espionnage au profit de la Chine ».

La Chine a mis en place une approche de « mille grains de sable » qui consiste à interviewer tous les étudiants, touristes, hommes et femmes d’affaires qui rentrent en Chine, collectant ainsi des millions d’informations apparemment sans importance. Mais grâce à des techniques d’intelligence artificielle, Pékin est en mesure de mettre en cohérence l’information collectée et d’en extraire quelques pépites.

Fang semble avoir été plus qu’une simple collectrice d’informations. Elle a peut-être même compromis Swalwell qui, pour l’instant, n’a pas reconnu les faits. Fang est venue en Amérique vers 2011 pour étudier à la Cal State University East Bay, où elle avait monté une section locale de l’Organisation des affaires publiques américaines des îles du Pacifique asiatique. À l’heure actuelle, pas moins de 370 000 étudiants chinois sont inscrits dans les collèges et universités américains. En une décennie, le nombre d’étudiants chinois a triplé.

Chaque étudiant est un agent chinois potentiel car tous sont légalement obligés d’espionner les États-Unis. Les articles 7 et 14 de la loi chinoise de 2017 sur le renseignement national obligent chaque ressortissant chinois à se comporter en espion si l’Etat lui en fait la demande. Dans le système de commandement très pyramidal du Parti communiste, aucun citoyen chinois ne peut refuser d’espionner – ou de commettre tout autre acte.

Cela ne doit pas surprendre, la Chine a systématiquement recours à ses ressortissants pour recueillir des renseignements qu’elle traite ensuite dans ses relais diplomatiques. Fang semble avoir eu pour référent un diplomate soupçonné d’être un agent du ministère de la Sécurité d’État, basé au consulat de San Francisco.

Ce consulat abritait même Tang Juan, une fugitive recherchée par le FBI. Celle-ci s’est finalement rendue aux autorités américaines le 24 juillet. Elle est soupçonnée d’avoir entretenu des liens avec l’armée chinoise alors qu’elle occupait un poste de chercheur en biologie à l’Université de Californie à Davis.

En juillet, le département d’État a ordonné la fermeture du consulat chinois à Houston. Le secrétaire d’État Mike Pompeo a déclaré que l’établissement était un « nid d’espions et un centre de vol de propriété intellectuelle ». Selon certaines rumeurs, le consulat a été utilisé pour dérober, entre autres informations, les dernières innovations en matière de forage pétrolier des entreprises du secteur au Texas.

Le consulat chinois de New York est également un nid d’espions. James Olson, un ancien chef du contre-espionnage de la CIA, a déclaré au New York Post, que selon l’estimation la plus prudente, « pas moins de 100 agents de renseignement chinois opèrent simultanément dans la ville quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit ». New York, a-t-il dit, « n’a jamais été autant assaillie ».

Pompeo a déclaré au journal de New York que les agents chinois opèrent depuis leur consulat de New York et depuis la mission chinoise auprès des Nations Unies.

Le nombre des agents chinois est tel que les capacités répressives des Etats Unis sont noyées. En juillet lors d’un colloque du Hudson Institute, le directeur du FBI Christopher Wray, a déclaré que « près de la moitié » des affaires de contre-espionnage que l’agence traite a trait à la Chine. Le FBI ouvre un dossier de contre-espionnage « liée à la Chine » « toutes les 10 heures environ ».

Devant la commission du renseignement du Sénat en février 2018, le même Wray, a déclaré que la Chine utilise « des collecteurs de secrets non traditionnels comme des professeurs, des chercheurs, des étudiants », c’est quelque chose que nous voyons dans presque tous les bureaux dont dispose le FBI dans le pays. »

Parfois, les diplomates se livrent eux-mêmes à des activités de renseignement. Selon une étude menée par Anastasya Lloyd-Damnjanovic pour le Woodrow Wilson International Center for Scholars, certains ont été « sonder le corps enseignant et le personnel pour obtenir des informations avec des techniques qui relèvent de la collecte de renseignements. »

Dan Hoffman, ancien chef de station de la CIA, a dit à Harris Faulkner de Fox News, le 10 décembre, que « la Chine inondait la zone. »

Le seul moyen de répondre en urgence à ces affaires d’espionnage serait de fermer les bases d’opérations chinoises aux États-Unis. Cela implique de fermer les quatre consulats qui restent encore ouverts – Chicago, Los Angeles, New York et San Francisco – et de réduire considérablement le personnel de l’ambassade de Chine à Washington. L’ambassade, en réalité, n’a besoin que de l’ambassadeur, de la famille immédiate de l’ambassadeur et du personnel, et non des centaines de fonctionnaires qui y sont actuellement affectés.

Non seulement le département d’État devrait tailler drastiquement dans les effectifs de l’ambassade, mais il devrait également expulser l’actuel ambassadeur, Cui Tiankai. Ce dernier et un autre membre du corps consulaire chinois de New York ont essayé d’amener un scientifique du Connecticut à espionner pour le compte de la Chine.

Washington peut autoriser Pékin à envoyer un autre ambassadeur, mais à condition d’avertir les Chinois qu’au premier écart de conduite, le diplomate en question serait expulsé.

Il n’est pas exclu que Pékin bascule ses réseaux d’espionnage sur les banques et entreprises chinoises opérant aux États-Unis. Mais cela prendra du temps et, rien n’empêche Washington d’ordonner aussi la fermeture des avant-postes non diplomatiques. À cet égard, le président Trump peut utiliser le Trading with the Enemy Act de 1917 et l’International Emergency Economic Powers Act de 1977 pour mettre fin au commerce, aux investissements et à la coopération technologique avec un régime qui profite des outils de coopération pour se livrer à l’espionnage.

La Chine ripostera, bien sûr, en fermant les consulats américains et en réduisant la taille du personnel de l’ambassade américaine à Pékin. Les analystes expliqueront que l’Amérique étant une société ouverte et la Chine une société fermée, Washington a davantage besoin d’avant-postes diplomatiques en Chine que les Chinois n’en ont besoin en Amérique.

C’est un argument fort, mais les États-Unis devraient néanmoins montrer à Pékin qu’ils sont déterminés à se défendre. Affronter sereinement un coup dur en dit long sur votre « volonté politique ».

Certains diront que les entreprises américaines en Chine ont besoin d’un soutien consulaire. Et ils ont raison. Mais la vérité est que l’Amérique a intérêt à faire sortir ses entreprises de Chine, pour des raisons morales en sus de toutes les autres. La perte du soutien consulaire sera une bonne raison pour les entreprises américaines de plier bagages vite fait.

Les espions chinois envahissent l’Amérique et les demi-mesures ont échoué. Il est donc temps d’agir de manière efficace.

Gordon G. Chang, auteur de The Coming Collapse of China (Un jour la Chine s’effondrera), est Distinguished Senior Fellow de l’Institut Gatestone et membre de son conseil consultatif.

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