Accord avec l’Iran: que fait l’Union européenne de l’article T-82.1 ?

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Le mot d’ordre de l’Union européenne après la présentation faite par le Premier ministre israélien est “rien de nouveau” et “il n’y a aucune preuve que l’Iran n’a violé l’accord depuis 2015”. A la manière d’un enfant qui dirait “Ouf que! On l’a échappé belle !” La déléguée aux Affaires étrangères de l’UE Federica Mogherini a eu l’audace d’affirmer que l’accord de Vienne repose sur un système de contrôle et d’inspection très strict, ce qui est faux.

Mercredi matin, sur Galei Tsahal, le ministre de l’Education Naftali Benett a bien résumé l’attitude européenne: “Comme toujours, l’Europe préfère enfouir sa tête dans le sable avec pour conséquence de devoir se mesurer plus tard à un problème beaucoup plus complexe et grave”.

Mais même sur le fond, la position de l’EU ne tient pas, car l’Iran, en plus d’avoir menti et dissimulé depuis vingt ans, a bel et bien violé l’accord signé avec la complicité de Barack Obama.

Mardi soir sur la chaîne Aroutz 13 (anct. Aroutz 2) le spécialiste du monde arabe Ehoud Yaari en a donné un exemple patent. L’article T-82.1 de l’accord stipule: “L’Iran ne se livrera à aucune activité qui pourrait favoriser le développement de l’arme nucléaire. Cela inclut planifications, croquis, recherches, développement ou utilisation de modèles informatisés”. Ehoud Yaari est formel: puisque les Iraniens ont transféré tout ce matériel d’un endroit à l’autre après la signature de l’accord, afin de le dissimuler pour l’utiliser ultérieurement, il s’agit d’une violation flagrante de l’accord signé avec les grandes puissances. Le journaliste a également souligné que cet article T-82.1 n’est pas conditionné dans le délai de sept ans et conserve un aspect définitif.

C’est en 2022, dans quatre ans à peine, que l’Agence Internationale à l’Energie Atomique (AIEA) doit publier un rapport très important qui devrait accorder un “certificat de bonne conduite” au régime des mollahs et annoncer que l’Iran a définitivement abandonné tout programme nucléaire militaire. La découverte par le Mossad de cette bâtisse et de ce qu’elle contenait devrait – normalement – changer la donne, car pourquoi avoir conservé ces dizaines de milliers de documents si ce n’est pas les réutiliser un jour? Mais l’expérience montre qu’il ne faut jurer de rien.

Tous ces éléments et preuve de la duplicité et de la fourberie iraniennes ne rencontrent hélas que des haussements d’épaule en Europe, une minimisation des propos de Binyamin Netanyahou, ou pire, un entêtement à dire que l’accord est bon et que ces révélations israéliennes confirment encore davantage qu’il fallait le signer!

Parmi ceux qui persistent à louer cet accord, il y a aussi l’un des principaux responsables de ce fiasco, l’ancien secrétaire d’Etat US John Kerry: “Ce qu’a dit Binyamin Netanyahou prouve que nous avions besoin de cet accord. Chaque détail fourni par le Premier ministre israélien est exactement la raison pour laquelle le monde s’est uni (sic), a imposé des sanctions et a entamé un processus d’accord sur le programme nucléaire iranien, car la menace était réelle et nous devions la stopper. Et ça marche ! C’est même ce que disent certains spécialistes israéliens (…). Une annulation de l’accord nous ferait revenir à la situation qui prévalait lors de la décennie précédente où l’Iran faisait ce que bon lui semble face à une communauté internationale désunie”.

Quel chance que ce monsieur ainsi que son ancien patron ne soient plus aux commandes des Etats-Unis pour nous vendre ce genre d’arguments fallacieux. Comme l’a rappelé mardi la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders: “Le problème de cet accord est qu’il a été construit sur des bases mensongères. L’Iran a menti et trompé tout le monde…”

Et comme pour les Arabes palestiniens, lorsque des “partenaires” ont systématiquement et impunément menti dans le passé, il y a toutes les chances pour qu’ils continuent à le faire à l’avenir.

Source www.lphinfo.com

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