Analyse : du génie politique de Benyamin Netanyahou

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Ce scrutin a rappelé une chose, la droite a le vent en poupe et Bibi a fait le bon pari.

Après dix années consécutives au pouvoir, Bibi jouait gros cette fois: face à lui, un quatuor trié sur le volet donné gagnant par presque tous les sondages et surtout la menace d’une inculpation dans trois affaires distinctes qui, comme une épée de Damoclès, était brandie par ses adversaires comme l’ultime raison de voter utile, soit contre lui.

« Merci pour ces années, nous prenons le relais », a répété maintes fois Benny Gantz, principal rival du Premier ministre, à la tête d’une liste centriste aux accents rassembleurs dont on ignore le sort qui lui sera réservé dans la prochaine Knesset, qui s’annonce la plus à droite de l’histoire, après dépouillement de 97% des bulletins.

Et si la stratégie du « Tout sauf Bibi » a porté ses fruits au point de permettre à la formation centriste d’arriver plus ou moins à égalité avec le Likoud, elle a toutefois réussi aux dépens de potentiels partenaires en ponctionnant dans leur réservoir de voix et peiné à séduire à la droite du centre.

Le pari de Benny Gantz était osé et certainement inspiré de celui gagné par Emmanuel Macron en 2017: miser sur le dégagisme et l’explosion de la droite et la gauche afin d’arriver en tête et de pouvoir former une majorité.

C’était sous-estimer la popularité de Benyamin Netanyahou au sein de son camp et le poids des partis religieux refroidis par l’alliance de Gantz avec Yair Lapid, fervent défenseur de la conscription obligatoire pour les Juifs orthodoxes.

Pari encore raté pour Gantz, qui en s’alliant avec Lapid a agrégé les voix de son parti au sien, tout en tirant une croix sur un potentiel soutien des religieux. Un jeu d’alliance à somme nulle…

Et c’est bien à cet exercice d’équilibriste qu’excelle Benyamin Netanyahou, surtout quand sa survie politique est en jeu: cerné par les affaires, il a misé sur ses succès diplomatiques et mené une campagne infatigable visant à démontrer qu’il était le seul capable de rafler la mise, à n’importe quel prix.

Quitte à créer de toute pièce une formation agrégeant des éléments peu recommandables accusés de racisme, comme certains membres de l’Union des partis de la droite, lui permettant de compter sur un partenaire supplémentaire.

Benyamin Netanyahou a ainsi démontré une nouvelle fois que les rouages de la politique israélienne n’avaient aucun secret pour lui et qu’ils étaient réservés aux initiés.

Ce scrutin a lui confirmé une tendance observée déjà depuis plusieurs années: le virage à droite emprunté par les Israéliens sur lequel surfe le Premier ministre et l’incapacité de la gauche à séduire un électorat de plus en plus sensible aux discours aux accents populistes.

Bibi or Not Bibi? titraient plusieurs journaux à la veille du scrutin: c’était bien l’enjeu de ces élections et il semble que les Israéliens aient levé le pouce.

Source www.i24news.tv

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