Antisémitisme : de l’indignation à l’action

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ffiche antisémite en Allemagne nazie, avec un SA en premier plan. « Allemands ! Défendez-vous ! N'achetez pas chez les Juifs ! », 1933

Jeanne Emmanuelle HUTIN / Ouest France

« Il ne suffit pas de s’indigner. Il faut soigner ce mal », affirme Jeanne Emmanuelle Hutin, qui s’exprime après l’agression d’un enfant portant une kippa, lundi dernier. Une action nécessaire au vivre ensemble en France.

L’agression d’un enfant de confession juive âgé de 8 ans, lundi à Sarcelles, indigne. C’est inacceptable et grave. Sarcelles était connue pour la bonne entente régnant entre les communautés. C’est aussi là que vit l’une des plus importantes communautés juives du pays.

Un sentiment d’insécurité

Cet acte odieux n’est pas un fait isolé. Les agressions contre les personnes de confession juive augmentent : « L’antisémitisme du quotidien est permanent. Il existe des quartiers où les juifs ne sont plus en sécurité. Mais ce qui est plus grave, cette insécurité localisée s’est transformée en sentiment d’insécurité pour l’ensemble des Français juifs, » écrit Francis Kalifat, Président du CRIF, dans La Croix (1).

Cette situation conduit des familles de la communauté juive à déménager. Certaines quittent la Seine-Saint-Denis pour s’installer dans d’autres villes ou même en Israël. D’autres retirent leurs enfants d’écoles publiques. Des professeurs, en certains lieux, ne peuvent plus enseigner la Shoah !

Tous concernés

Tous les Français sont concernés : « Chaque fois qu’un citoyen est agressé en raison de son âge, de son apparence, de sa confession, c’est toute la République qu’on agresse », a déclaré le Président de la République. Comment accepter qu’au pays de la liberté et des Droits de l’homme, une partie des Français ne sent plus chez elle ? Des territoires se vident, sans bruit, de la diversité de leur population. Comment s’étonner des ghettos et de l’emprise croissante des gangs et des semeurs de haine ?

Il ne suffit pas de s’indigner. Il faut soigner ce mal qui progresse au risque d’emporter la liberté et la démocratie dans les tourmentes de la peur et de la haine. L’éducation est essentielle. Un plan contre l’antisémitisme se prépare. Car celui « d’extrême droite est […] très présent sur les réseaux sociaux. Et, il y a aussi un nouvel antisémitisme lié au conflit israélo-palestinien, qui vient plutôt de la gauche et que l’on retrouve dans les quartiers, alimenté par l’islam radical, » analyse Frédéric Potier, Préfet délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (1).

Devenir artisan de paix

La tâche est immense. Elle requiert l’attention et la mobilisation de tous les Français de bonne volonté. De courageux artisans de paix montrent la voie. Le rabbin Michel Serfaty, fondateur des Amitiés judéo-musulmane, sillonne ces lieux : « Les auteurs d’actes antisémites viennent des quartiers sensibles… Il faut aller dans […] ces foyers incandescents qui peuvent exploser facilement, ces quartiers de l’échec scolaire, du repli identitaire et communautaire. » Mme Latifa Ibn Ziaten, dont le fils a été assassiné par Mohamed Merah, y propage un islam de paix. L’Association Coexister rassemble des jeunes de tous horizons.

L’engagement de tous fera reculer la peur et la haine de l’autre. Car, « La paix, écrit Michel Serfaty, c’est le bonheur que l’on peut partager avec son voisin, nous avons le devoir de construire ce miracle. » (2)

 

  • La Croix 1-2-2018 et (2) 2-2-2018

NDLR : Il faut reconnaitre qu’un tel article fait du bien au cœur : ainsi donc, tout le monde ne plonge pas dans cette innommable haine envers le peuple juif…

Toutefois, peut-être faut-il également que nous songions, nous Juifs élevés à l’aune de la Tora, à réfléchir à notre conduite et à nous reprendre…

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