Autriche : j’ai la mémoire qui flanche

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L’Autriche a longtemps eu la mémoire courte quant à son rôle pendant la Shoah ou pour restituer aux survivants (ou aux descendants) des œuvres spoliées par les nazis qui ornent les musées publiques de Vienne.

Il en aura fallu du temps pour que l’Autriche cesse de nier implicitement son rôle dans l’effort nazi d’anéantissement des Juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Jusque dans les années 90, la théorie avancée par les autorités du pays présentait l’Autriche comme l’une des victimes d’Hitler. En 1998, une commission spéciale est, enfin, nommée dont la mission est de restituer aux survivants ou à leurs descendants les œuvres d’art dont les nazis les avaient dépossédés sous le 3ème Reich notamment celles rachetées par les musées publiques entre 1938 et 1945. Depuis, près de 12 000 objets ou tableaux ont été rendus. Parmi eux des peintures et dessins de Gustave Klimt ou d’Egon Schiele. Comme par exemple « Le portrait d’Adèle », une œuvre majeure de Klimt expropriée par les nazis et restituée, après un long et éprouvant combat, à Maria Altmann, une Juive autrichienne réfugiée aux États-Unis peu avant la Seconde Guerre mondiale, descendante de la famille Bloch-Bauer qui en était la propriétaire. Un combat narré dans La Femme au tableau, le film de Simon Curtis qui montre à quel point l’Autriche traîne à se séparer d’œuvres spoliées, surtout en ce qui concerne les plus célèbres. Une dizaines de chercheurs travaillent au sein de cette commission qui opère dans les principaux musées du pays. Une fois un tableau ou un objet reconnu volé, un conseil indépendant décide s’il convient de le restituer, garantissant ainsi une indépendance de décision totale. Il faut alors retrouver les propriétaires ou leurs descendants avec l’aide du fonds autrichien d’indemnisation des victimes du national-socialisme. « Il est parfois très difficile de remonter leur trace », confie Hanna Lessing, sa directrice qui a déjà dressé une liste de 9 000 objets pour retrouver d’éventuels propriétaires consultable sur Internet. Il resterait, aujourd’hui, encore 100 000 œuvres encore non restituées.

Source www.actuj.com

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