Benyamin Netanyahou : « L’invitation de Zarif au G7 était une erreur »

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Israeli prime minister Benjamin Netanyahu leads a likud faction meeting int he Israeli parliament on December 24, 2018. Photo by Yonatan Sindel/Flash90 *** Local Caption *** ביבי ראש הממשלה בנימין נתניהו ליכוד

Avec Sara à ses côtés, il fait face, serein, aux tempêtes et se prépare aux élections. En exclusivité, le Premier ministre israélien reçoit Paris Match. Extraits de notre grand entretien.

Paris Match. Elu à 47 ans le plus jeune dirigeant du pays, né après la création de l’Etat d’Israël, vous venez de battre le record de longévité de David Ben Gourion, Premier ministre d’Israël. Seuls les forts survivent ? 

Benyamin Netanyahou. Franchir ce cap est signifiant. Ben Gourion a vu naître Israël. Moi, j’ai passé treize ans au pouvoir, dont ces dix dernières années sans discontinuer, avec la lourde responsabilité de protéger cet Etat constamment menacé depuis sa création et de le faire prospérer. Oui il faut être fort pour survivre ici, mais j’ai eu aussi la satisfaction de voir ce pays aller loin, en combinant une économie libérale à un formidable développement technologique qui nous vaut d’être reconnus partout dans le monde, pour autre chose que pour la guerre.

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Sur le dossier iranien

Quel est l’état de vos relations avec Emmanuel Macron ? La présence du ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif à son invitation, en marge du sommet du G7 de Biarritz, afin de discuter d’une sortie de crise sur le nucléaire iranien, vous a-t-elle surpris et semblé pertinente ?

B.N. D’un point de vue personnel j’entretiens avec lui d’excellents rapports. Mais nous gardons sur l’Iran de profondes divergences. Je pense que l’invitation de Zarif était une erreur à l’heure où les sanctions américaines commençaient à porter leurs fruits. Il serait grave de remettre en selle un régime à l’opposé de nos valeurs et dont les visées expansionnistes et meurtrières sont connues de tous.

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De récentes déclarations de Donald Trump et du président iranien Hassan Rohani laissent entrevoir la possibilité d’une reprise des négociations entre les deux pays. Est-ce une bonne chose ?

B.N. Je ne suis pas certain que cela se produise mais, si c’est le cas, je ne doute pas un instant que le président Trump restera ferme sur ses positions et ne reviendra pas sur le terrible accord passé. En aucun cas l’Iran ne doit reprendre sa course à l’armement nucléaire, ni retrouver les moyens de continuer à déstabiliser la région.

Lire aussi :Benyamin Netanyahou appelle à soutenir les Etats-Unis face à l’Iran

Sur le refus d’entrer sur le territoire israélien adressé à deux parlementaires américaines

Deux parlementaires américaines ont été récemment interdites d’entrer en Israël parce qu’elles s’opposent à votre politique et à celle de Donald Trump. N’était-ce pas un renoncement aux principes démocratiques ? 

B.N. Ce cas relève d’un texte de loi nous autorisant à prendre une telle mesure. Ces deux élues étaient signataires d’un mouvement qui, en appelant au boycott, dénie notre droit à exister. On était loin de simples critiques envers notre pays. Cela étant, je tiens à dire mon immense respect pour le Congrès américain, où nous comptons de nombreux amis, aussi bien dans les rangs démocrates que républicains.

Sur l’attentat de la rue des Rosiers

Protégés par un accord secret entre la France et le groupe terroriste Abou Nidal récemment révélé, les auteurs de l’attentat de la rue des Rosiers, qui a fait 6 morts et 22 blessés, à Paris, en 1982, courent toujours. Les voir jugés est l’un des combats de votre ami, le député français Meyer Habib. L’un d’eux vit juste à côté d’ici, à Ramallah, en territoire palestinien. Pourquoi n’intervenez-vous pas ?

B.N. C’est une triste affaire qui concerne avant tout la France. Et si on nous demande de l’aide, je considérerai la question.

Source www.parismatch.com

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