Brice Couturier, journaliste français, fervent soutien d’Israël

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Brice Couturier, grand journaliste (L’Événement du jeudi, Marianne, Le Monde des débats, Le Point, Causeur…), producteur de radio et écrivain français, est cofondateur du magazine Globe, dont il a été le rédacteur en chef. Il fait également partie du comité de rédaction de la revue Le meilleur des mondes.
Depuis près de vingt ans, il intervient sur France Culture, en tant qu’animateur, chroniqueur et producteur. Ces derniers temps, on a pu le voir défendre Israël avec ferveur et courage sur différents plateaux et supports de presse.

PROPOS RECUEILLIS PAR AVRAHAM AZOULAY POUR LPH NEW

LPH New. Brice Couturier, en soutenant Israël sans nuances, vous marchez à contre-courant de la tendance générale de la presse : y a-t-il lieu de s’inquiéter pour vous, davantage que pour nous en Israël ? 

Brice Couturier. Ce serait paradoxal ! Mais cela ne me coûte pas cher sur le plan professionnel : je quitte France Culture à la fin de l’année, donc je ne risque pas ma place ! (rires)

Avez-vous reçu des menaces ou des insultes sur les réseaux sociaux ?
B.C. Bien sûr, mais ce n’est pas ce qui me désole le plus. En fait, je déplore que 90% des gens qui me suivent et me like soient juifs. Quand j’étais jeune, à l’époque de la guerre des Six Jours, la cause israélienne était extrêmement populaire, à droite comme à gauche. Aujourd’hui, elle est très impopulaire et l’antisémitisme règne, aussi bien à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche. Il est nécessaire qu’Israël mène d’urgence une campagne de communication pour rétablir un équilibre. Le journaliste britannique Ed West a écrit dernièrement un article pour tenter d’expliquer pourquoi la cause israélienne est devenue si impopulaire à gauche dans les pays anglo-saxons.
L’intérêt que les activistes de gauche portent au conflit au Proche-Orient est devenu un substitut à une préoccupation pour ce qui se passe chez eux.
Autrefois, soutenir Israël, c’était démontrer qu’on n’était pas antisémite. Aujourd’hui, en Amérique et en Angleterre, lorsqu’on est pro-palestinien c’est qu’on est anti-raciste : attaquer Israël et défendre les Palestiniens, y compris le Hamas, c’est démontrer qu’on est anti-rasciste. C’est très grave pour les jeunes générations.

Il semble toutefois que pendant ce dernier conflit avec Gaza, nous avons moins été accablés par les médias que d’habitude : est-ce que je me trompe ?
B.C. Sans doute pour une raison évidente : c’est que le Hamas n’est pas le Fatah. Le Hamas, c’est tout ce qu’on déteste en France, bien qu’on ne l’exprime pas. Même l’Union européenne reconnaît que le Hamas est une organisation terroriste. Cela dit, si le Hamas est impopulaire, Israël l’est encore plus !

Comment expliquez-vous cette impopularité d’Israël, alors que nous ne sommes pas les déclencheurs du conflit et que nous ne faisons que nous défendre ?

B.C. La France et d’autres pays occidentaux redoutent ce qu’on appelle « l’importation du conflit » du Proche-Orient, c’est-à-dire des émeutes dans les banlieues et les attentats terroristes islamistes. En décriant Israël, on a donc le sentiment qu’on se protège. Pour moi, c’est très clairement l’esprit munichois : à l’époque, on a abandonné la Tchécoslovaquie pour apaiser Adolf Hitler, en pensant qu’ainsi il ne nous agresserait pas. Ensuite on a également sacrifié les Polonais, mais finalement on a été agressés quand même.
Lorsque j’étais enfant, mon grand-père me parlait sans arrêt de Munich, comme exemple de ce qu’il ne faut jamais faire. Je citerai la fameuse phrase de Winston Churchill : « Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » C’est cette situation qui se reproduit, car les Français sont munichois, ils sont lâches. Une minorité d’origine maghrébine s’identifie de façon tout à fait extravagante à la cause palestinienne, renforcée en cela par un discours de l’extrême gauche qui consiste à dire que la France est un pays colonial, car les habitants des banlieues issus de l’immigration seraient en fait colonisés par l’État français. C’est ahurissant : parce nous osons de temps en temps envoyer la police pour empêcher les trafics de drogue et de voitures volées, alors nous sommes des colonialistes !

Pensez-vous que la France subira le contrecoup de ce récent conflit ?…

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