C’est pas moi c’est lui !

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Par Michèle Mazel

Photo : le général Igor Konashenkov, nouveau Procureur de Judée, sous les ordres de Ponce-Poutine, pointant un glaive accusateur contre Tsahal. 

 

Tenter de faire porter à autrui la responsabilité d’un crime ou d’une catastrophe est un phénomène vieux comme l’humanité. Adam, qui a transgressé l’interdit et mangé la pomme, s’écrie que c’est la faute d’Eve qui l’a tenté.  Ce qui ne lui a pas servi à grand-chose. IL en faudrait pourtant plus pour décourager les imitateurs. Prenons le cas de la bande de Gaza. Israël s’en est retiré totalement en 2005 pour revenir dans ses frontières internationalement reconnues. Il n’y a donc aucun contentieux territorial – enfin si l’on excepte les déclarations mainte fois répétées du Hamas qui n’accepte pas l’existence d’Israël et proclame sa volonté de le détruire. Israël a fermé sa frontière avec Gaza, ce qui parait logique, tout en laissant ouvert plusieurs points de passage par lesquels transitent chaque jour des centaines de personnes et des centaines de camions chargés de marchandises, sans parler des pipelines fournissant le pétrole. L’Egypte, pays frère qui n’est pas en guerre avec Gaza, a aussi fermé sa frontière, ne l’ouvrant qu’avec parcimonie pour de brèves périodes ; elle a également créé une zone tampon pour lutter contre le passage de militants jihadistes et elle s’applique à détruire les tunnels de contrebande. L’Autorité palestinienne, responsable de la bande de Gaza en vertu des accords d’Oslo, est engagée dans un bras de fer avec le Hamas et coupe littéralement les vivres à la population locale. C’est pourtant Israël qui est blâmé pour la situation catastrophique dans laquelle vit cette population.

La semaine dernière des batteries anti-aériennes syriennes ont abattu un avion russe. Sur ce fait, il n’y a aucun doute et tout le monde reconnaît une vérité d’évidence à l’heure où radars sophistiqués et satellites espions ont pu suivre le drame minute par minute sinon seconde par seconde. Seulement c’est une chose d’admettre que le missile qui a touché l’Iliouchine a été tiré par les Syriens, et une autre que d’adjuger la responsabilité du drame. Pour le président Assad, la faute n’incombe pas à ses soldats, pourtant incapables de distinguer entre amis et ennemis et continuant à tirer presque en aveugle alors que les avions israéliens sont déjà rentrés à leurs bases. Non, c’est Israël coupable d’avoir voulu éliminer les armements sophistiqués que l’Iran -qui répète à l’envie qu’il faut détruire Israël –   venait d’acheminer en Syrie pour les transférer au Hezbollah – qui lui aussi proclame tous les jours sa volonté d’éliminer « l’ennemi sioniste. » Et que dire des Russes qui n’ont pas eu un mot de blâme pour leur fidèle allié syrien qui venait de causer la mort de quinze soldats russes ? Les Russes, qui accusent ouvertement Israël ? Evidemment, vis-à-vis de leur opinion publique, c’est tout de même moins dangereux que laisser se développer un débat sur la formation- ou le manque de formation – des soldats et officiers syriens chargés de l’utilisation du matériel ultrasophistiqué et coûteux si gracieusement offert par Moscou alors que Poutine rogne les retraites des braves citoyens russes.

Il faut dire qu’il y a eu un précédent de poids. Lorsqu’un gouverneur de province romain a condamné un « agitateur » juif et l’a fait exécuter par des soldats romains, il lui a suffi de se laver les mains pour transférer à jamais le blâme sur les Juifs….

Par Michèle Mazel

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