C’est plus facile de descendre ou de monter ?

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                     Autour de la table de Chabbath n° 256 Vayichla’h

Ces paroles de Tora seront lues et appliquées pour l’élévation de l’âme de mon père : Yacov Leib ben Abraham Nathan-Nouté (Jacques Gold) Haréni kapparat michkavo.

Notre paracha cette semaine rapporte le retour de Ya’akov en terre sainte après un dur labeur chez Lavan, son beau-père. Ce retour ne sera pas à l’image d’un long fleuve tranquille… puisqu’il devra rencontrer son frère ‘Essav. Ils ne se sont pas vu depuis 36 années et pourtant la haine d’Essav reste vivace. Notre saint patriarche Ya’akov enverra des émissaires afin de connaître ses intentions. Ils revinrent au campement en informant qu’ Essav arrive avec 400 hommes prêt à en découdre. Ya’akov enverra alors des présents pour l’amadouer, puis il priera et enfin il séparera son campement en deux car il prévoit l’attaque; Ya’akov veut s’assurer qu’une partie de ses enfants soit sauvée. La suite sera intéressante puisque Ya’akov se battra toute la nuit avec l’ange d’Essav (la représentation spirituelle d’Essav) et il gagnera au petit matin (comme quoi, un érudit –personnifié par Ya’akov- à plus de force qu’un être fait de feu ! Après ce passage, Ya’akov pourra rencontrer Essav sans avoir peur, car il l’avait déjà vaincu au niveau spirituel.

Rachi et le saint Zohar enseignent que les émissaires envoyés étaient eux-même des anges et non des hommes. Le Zohar précise que ce sont les même anges qui protègent l’homme à tout moment ! En effet, depuis la sortie du ventre de sa mère, le ciel attribuera au nourrisson un mauvais penchant : le Yetser Hara’. Et cette création spirituelle ne le lâchera pas jusqu’au dernier jour de sa vie. Seulement à partir de 13 ans pour les garçons, arrivera le bon penchant. Le bon penchant apparaît après que l’homme commence à se purifier par l’application des Mitsvoth. Et le ‘hidouch (la nouveauté) c’est que le Zohar enseigne que ces deux penchants sont des anges qui se tiennent à droite et gauche de l’homme ! Et pour Ya’akov, le Tsadiq :  il a réussi une chose extraordinaire, c’est que son mauvais ange vienne servir le bon ! Donc lorsque Ya’akov a envoyé des émissaires il s’agit de ces deux anges comme dit le Psaume du roi David : » Car J’ai, dit Hachem, ordonné à des anges de te protéger dans tous tes déplacements » !

Par ailleurs, on apprendra si l’on peut dire,que nos grands-mères et nos mères ne se sont pas trompées lorsqu’elles disaient aux enfants avant de dormir : « N’ai pas peur, un ange est à tes côtés… ». De plus, il en existe  même deux pour les érudits qui étudient à la Yechiva comme à Keter Chelomo ou Beit Chemaia… donc il n’y aura rien à craindre d’envoyer nos chères petites têtes blondes-ou  brunes- étudier dans les Yechivoth en Terre promise.

Dans la suite,  le Bth Halévy fait remarquer quelque chose de très intéressant. Lorsque Ya’akov a prié -avant qu’il ne se batte avec l’ange-, il a dit : » Sauve- moi de mon frère, sauve- moi d’Essav… ».C’est à dire que Ya’akov craint la rencontre avec son frère  à deux niveaux : ‘Essav le guerrier mais aussi ‘Essav comme frère. Mieux encore, Ya’akov a fait précéder dans sa prière le frère à celui d’Essav le tueur ! De là apprend le Bet Halévy, Ya’akov a plus peur de la fraternité de son frère que de sa haine ! Et je poserais la question à 1000$ -pour mes lecteurs qui me suivent depuis 260 numéros je pense qu’ils gagneront facilement…-  qu’est-ce qu’il y a à craindre de la fraternité d’Essav ? Est-ce si grave d’être main dans la main avec la société que propose ‘Essav/l’Occident ? La réponse que je vous propose c’est OUI ! Preuve en  est que la société juive traditionnelle a toujours refusé le melting-pot avec les sociétés ambiantes… Et c’est pour cela qu’il a existé des shtetls -petites bourgades en Pologne ou le Mellah en Afrique du Nord et même les ghettos- donc ce n’est pas une invention des orthodoxe de 2020. De nos jours on peut voir ce même système en Terre promise avec les villes et les quartiers religieux. Pareillement, ces endroits fermés veulent conserver leur authenticité juive face à la société ouverte à tout libéralisme.

Ce dilemme -le rapport avec Essav- a même existé dans le monde des Yechivoth. En effet, la première Yechiva du monde, celle de la ville de Wolozin au début du 19° siècle, a été sommée par le ministre de l’éducation russe d’insérer dans son cursus des matières profanes comme l’enseignement de la langue russe et autres… Le Roch Yechiva de l’époque, le Netsiv, rabbi Naftalie Tsvi Yehouda Berlin, s’est opposé de toutes ses forces jusqu’au point où il a fermé sa Yechiva. Et il expliqua son point de vue : » Dans la Tora il est marqué : »Afin de séparer le saint du profane « dans le sanctuaire ». Explique le Roch Yechiva, « toutes les fois où l’on a mélangé le saint au profane, jamais le profane n’est devenu saint… Au contraire, c’est les saintetés qui se sont abîmées. » En d’autre termes: il est plus facile de tirer les choses vers le bas que de les élever

On finira par une anecdote intéressante. Le ‘Hafets ‘Haïm a écrit de nombreux livres sur la Tora. A chaque fois, avant l’ édition, il fallait que le livre passe devant la censure russe. Or ces livres étaient écrits en langue sainte et dès fois même en Yiddish… Donc qui pouvait bien superviser le contenu de ces livres parmi la bureaucratie russe (il n’existait pas encore Windows 2020 qui opère des traductions immédiates…)? En fait il existait un Juif  qui faisait cette relecture, ce n’était pas pour corriger des fautes de caractères ou des « bugs »… mais pour savoir si le texte ne portait pas atteinte au Tsar ni à l’Eglise orthodoxe du royaume. Une fois il convoqua le ‘Hafets’ Haïm à son bureau et lui demanda avec grande colère : « Pourquoi le ‘Hafets ‘Haïm a marqué dans son livre : « Le peuple juif –Leavdil/pour faire distinction- et les gentils… » Comment peux-tu oser faire du racisme entre les Juifs et le peuple russe… C’est un SCAAANDALE MONSIEUR…! » Sur ce, le ‘Hafets ‘Haïm de répondre d’un ton serein: « Tu sais, cela ne provient pas de moi …c’est un verset de la Tora que D’ à donné aux hommes : « Hachem a séparé le peuple juif d’entre tous les peuples pour devenir Son trésor (‘am segoula). » Donc si tu as des revendications, il faudra que tu te retournes vers Celui qui a donné la Tora ! »

Le conseil de l’Admour

Comme j’ai beaucoup parlé de la rencontre avec Essav, de nos jours aussi les rencontres se font souvent d’une manière beaucoup plus sympathique mais en final les résultats sont généralement catastrophiques… On rapportera une histoire véridique (extrait d’un best-seller qui vient de sortir en Erets… »Au cours de la Paracha »…)  qui s’est déroulé à New York il y a une soixantaine d’années et son dénouement miraculeux ! Il s’agit d’un Juif religieux de la ville dont la fille dégringolait à vitesse prodigieuse en matière de pratique religieuse. Jusqu’au point où elle sommera son père de lui permettre de se marier avec un non-juif de la ville ! La nouvelle désarçonnera le pauvre père qui ne sû pas quoi faire pour dissuader sa fille de commettre l’irréparable ! Malgré tout, la fille ne fit pas cas des remontrances et décida de continuer les préparatifs en vue du mariage ! La situation était très tendue dans la maison et le père décida de prendre conseil auprès de l’Admour de Kopéchinsky de New York. Le rav qui était Talmid ‘Hakham lui dit une chose complètement imprévue : ‘Tu diras à ta fille que tu acceptes finalement de faire les fiançailles dans ta maison. Mais à une seule condition: que TOUTE la famille du fiancé soit présente le jour des fiançailles !’ L’Admour rajouta au père que le jour ‘J’, il devra amener dans sa maison toutes sorte de victuailles et surtout des boissons alcoolisées à gogo ! Le père s’exécuta, et le jour dit la tranquille maisonnée se retrouva remplie de toute la famille du garçon dans une ambiance formidable… Les premières bouteilles de Whisky sont descendues dans les premières minutes (!), puis la Vodka et tout le reste ! Le père assista au spectacle désolant de toute cette société d’ivrognes… Et bien sûrs les premières blagues malsaines fusent de tous côtés, puis on entend des mots lourds comme ‘sale youpins’ (même à New York) et autres plaisanteries du même goût : dégoûtant ! Le père n’arrêta pas de pleurer à chaude larmes de voir sa fille trôner devant un spectacle si consternant. La belle kala qu’il a toujours révé d’amener sous le dais nuptial avec un ‘Hatan plein de crainte du Ciel, se transforme en la fiancée écervelée d’un misérable personnage ! Après que les derniers invités soient partis et après tout le nettoyage des vomis laissés derrière eux, la fille en pleurs se tourna vers son père pour lui implorer son PARDON pour tout le mal qu’elle lui avait causé ! C’est sûr qu’elle ne veut pas faire sa vie avec des gens qui se comportent d’une manière si basse ! Le père, maintenant, pleura avec elle, mais ce furent des larmes de joie ! Après coup, il se rendit auprès de l’Admour pour lui demander comment lui était venue cette idée de génie? Il répondit :  « Je sais qu’une fille d’Israël même si elle tombe très bas, reste bien au-dessus de l’impureté des nations ! Et c’est tellement dommage d’attendre qu’elle se marie avec son fiancé pour réaliser après quelques années combien leurs comportements sont méprisables. Pourquoi perdre toutes ces années ? Je savais que la seule manière de dévoiler la véritable nature d’une personne c’est grâce au verre d’alcool comme dit le Talmud ! Et tout cela, grâce au Ribono chel ‘olam ». Fin de l’anecdote véridique. Et si cela peut donner des idées à mes lecteurs pour « ne pas perdre toutes ces années », on sera très content! (tiré de Béméh’itsatam de rav Chelomo Lorentz זל)

Coin Hala’ha: Jeudi soir prochain (10 Dec) on commencera à allumer les bougies de ‘Hanouka. On les allumera -à priori- à la tombée de la nuit c’est à dire à l’heure de la sortie des étoiles (3). L’allumage doit durer au moins une demie-heure. Lors de cette allumage on devra faire les bénédictions d’usage. Lorsqu’on allume tardivement dans la nuit –si notre allumage donne dans la rue, tout le temps où il y a des passants : on  fera les bénédictions. Si on allume à l’intérieur de nos maisons, dans le cas où on allume tardivement, on ne pourra faire les bénédictions que si les gens de la maison son encore éveillés et participent à l’allumage (au minimum une personne en plus). Dans le cas où on est seul et que l’heure est dépassé, on ne pourra plus faire de bénédictions.

 Chabat Chalom et à la semaine prochaine    David Gold

Une bénédiction à notre ami le rav Mordechai Bismuth Chlita et à son épouse (Bené-Brak) à l’occasion de la Bar Mitsva de leur fils Réfaël. Qu’ils méritent de le voir grandir dans la Tora et les Mitsvoth et qu’il éclaire de sa Tora le Clall Israël!

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