Chapeau à la Cours suprême israélienne !

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L’histoire ne se ressemble pas toujours. Là, plusieurs groupes ont présenté à la Cours suprême israélienne une demande de permettre que les autobus fonctionnent le Chabbath ! La raison : il y a des personnes handicapées qui ne peuvent pas se déplacer, ou rouler en voiture, or elles sont donc obligées de rester chez elles. Ceci implique donc que l’on autorise la circulation des moyens de transport publics le Chabbath et jours de fête, pas moins.

L’argument est fallacieux : et cela va obliger des milliers de familles de voir leurs chefs de famille travailler le Chabbath… Sans parler, évidemment, du principe de fond : c’est quoi, le peuple juif, si l’une de ses principales marques de noblesse est foulée du pied par le public, par le régime ?

Les plaideurs émanent, une fois de plus, du groupe réformiste, qui vise à briser à tout prix l’unité du peuple juif et son image de marque, au profit d’un respect relatif et accommodant de principes flous et influençables de repos et de plaisir.

C’est vrai que certaines personnes ont un problème du fait de l’absence de moyens de transport le Chabbath, mais que ces activistes réformistes s’occupent d’eux au coup par coup. Et pas forcément en utilisant une voiture : pour des paralysés, on peut se servir d’une chaise roulante, dont l’utilisation le Chabbath est permise (s’il y a un érouv)…

Le rav Gafni a félicité le ministre des Transports pour sa position, visant à conforter le respect du « statuquo » sur le plan religieux qui est inscrit dans les principes gouvernementaux actuels.

Notons juste que le rav Gafni, lui et les autres députés et ministres orthodoxes, sont en prise avec ce ministre du fait que nombre de travaux sont effectués le Chabbath sur la voie publique, en particulier pour le train, à Tel Aviv. Une réunion récente des grands rabbanim, toutes communautés comprises, a exprimé sa grande inquiétude face à ces débordements inutiles et regrettables dans le domaine du respect du Chabbath, qui dépendent du même ministère des Transports. Donc là, le féliciter, était bienvenu…

 

 

3 Commentaires

  1. Je ne suis pas d’accord avec votre commentaire. Je suis moi-même pratiquant mais….
    En effet, si ceux qui veulent respecter Chabbath ne prennent pas les transports, à leur guise. C’est la liberté de chacun qui est ainsi faite en ISRAEL.
    Cependant interdire aux autres de vivre comme ils l’entendent, pour moi, cela déborde la liberté fondamentale de chacun et m’est réellement INSUPPORTABLE. Ils paient leurs impôts et font leur service militaire et travaillent pour le pays ce qui n’est pas le cas des  » religieux ». Ils ont donc des droits et l’Etat a des obligations envers aux en assurant un service public 7 jours sur 7.
    Aussi, il n’y a qu’à prévoir un service minimum des transports conduits par des non-chomer-Chabbath SELON LE PRINCIPE DE VOLONTARIAT (par exemple 1 bus sur 4 etc…).
    On voit les difficultés d’appliquer la Halaha au monde moderne comme le guet aux femmes…
    Et quand bien même le non-respect de la Halaha par certains est effectivement nuisible au peuple juif, et même s’il se dégage une majorité « religieuse » cela ne concerne pas les autres qui n’ont pas de doute quand à leur mode vie. Les religieux demandent qu’ils soient respectés mais ne respectent pas les autres…. c’est une forme moderne de fascisme qui m’est intolérable.

    GILBERT

    • Il y a une différence essentielle entre interdire aux gens de profaner le Chabbath, et là, les aider à le profaner ! L’Etat ne peut en effet intervenir dans la vie privée des gens et les forcer à suivre telle ou telle pratique. En revanche, briser l’identité juive du pays et aider certains à profaner le Chabbath sur le plan de la place publique, via des services proposés de manière officielle et soutenus financièrement par l’Etat, cela pose problème. C’est quoi, finalement, cet Etat juif qui a été fondé dans cette partie du monde ? C’est là la question qui est posée, et, bizarrement, la Cours suprême semble être elle aussi arrivée à la conclusion qui est la nôtre.

  2. Pardon, mais votre propos se présente de telle manière que l’Etat serait comme une personne physique qui aiderait à profaner le Chabbat et qui briserait l’identité juive (réduite en passant au respect du Chabbat) … une sorte d’impie digne de la plus grande condamnation.
    Notre Etat juif auquel chacun peut affecter les défauts qui lui conviennent, mais grâce auquel le monde juif orthodoxe vit non seulement en sécurité mais avec le droit de pratique qui lui convient, n’est pas censé devenir coercitif, si ce n’est pour ce qui concerne la totalité de la population ; pour qu’ainsi, tout le monde puisse s’y reconnaître, y compris les Juifs n’appartenant pas au monde orthodoxe.
    Vous savez bien par ailleurs que si la Cours suprême a ainsi statué, ce n’est pas par soutien au caractère religieux du cas, mais c’est parce que le statu quo ou disons le non-changement, est moins dangereux que le changement.
    En ce sens, les félicitations adressées par le rav Gafni sont maladroites (car elles risquent d’amener la Cour suprême à prendre prochainement une position inverse dans un souci d’équilibre) et frisent la récupération politique.
    Enfin, fort heureusement, de ce point de vue certes hérité de l’histoire de l’Occident, l’Etat n’est pas un vecteur du seul monde juif orthodoxe. Cet « Etat Juif fondé dans cette partie du monde » n’existerait sinon déjà plus. Nous ne sommes pas en Iran.

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