Le « chéhé’hianou » du vainqueur aux élections au parti Travailliste

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Les élections à la tête du parti Travailliste israélien, nommé depuis quelques temps « Hama’hané hatsioni », ont amené, une fois l’ancien président Herzog écarté, deux candidats à s’affronter : Avi Gabaï et Amir Pérets.

Notons dès le départ l’originalité de ces deux candidats : les deux sont d’origine sefarade.

Et alors ? C’est vrai : cela ne devrait avoir aucune importance, mais le fait est tout de même que le parti travailliste israélien était toujours dirigé par des achkenazes, et que son tissu humain est nettement achkenaze, enraciné à Tel Aviv.

Gabaï est arrivé de manière très récente à la vie politique, oeuvrant tout d’abord aux côtés de Ka’halon, pour rejoindre par la suite le parti en question ; Amir Pérets est un vieux de la vieille, qui a déjà rempli de nombreuses fonctions publiques.

Ici également, c’est visiblement le côté neuf et frais d’un Gabaï qui a fait que ce candidat gagne la partie, un peu à l’image d’Emanuel Macron en France.

Place aux jeunes.

Mais là où le vainqueur a choqué ses gens, c’est quand il a tenu à dire la bénédiction de chéhé’hianou ! Que dans un parti de Gauche, socialiste et traditionnellement fort éloigné de la pratique, le vainqueur puisse en arriver à une telle extrémité !? Quelle aberration, et quelle erreur. Du reste, les médias en ont fait la Une de leurs journaux. A juste titre : il se peut qu’un tel acte marque tout de même une évolution, positive à nos yeux, quand un tel candidat est capable d’exprimer un tel sentiment, ou, comme il l’a dit à titre d’explication : « Cela fait partie de notre appartenance au peuple juif ».

« Je suis juif,  et c’est naturel que je dise une telle bénédiction. Je l’ai fait, parce que c’est ce en quoi je croie, j’exprime ma vérité intime, et ne cherche rien d’autre », a-t-il précisé par la suite.

Pour notre part, en une période où la Gauche perd de plus en plus son identité juive, de par les jeunes éduqués dans les écoles nationales, et en un moment où une nouvelle campagne lancée par le Kéren ha’hadacha a pour sujet la « hadata » (le fait de rendre plus religieux la jeunesse ! – de la racine dati), une telle réaction ne peut être accueillie qu’avec… bénédiction !

Post scriptum : Mais attention : Avi Gabaï a déjà rectifié le tir : il est favorable à l’autorisation des transports publics le jour saint du Chabbath… Le rav Litsmann, ministre de la Santé, l’a déjà sommé de se rétracter.

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