Comment changer son jeans 501 troué pour un complet, veste et chapeau ?

0
91

Autour de la table de Chabbath n° 285, Houkat

Notre paracha traite, en ses débuts, de la vache rousse. Nous le savons, un homme devient impur à la proximité d’un mort. Seulement la Tora a donné aussi moyen d’effacer cette impureté : l’aspersion de l’eau mélangée aux cendres de la vache rousse. Par exemple, un Cohen qui servait au Temple de Jérusalem devait faire attention de rester pur pour être apte à son service. Or, si par inadvertance il se trouvait auprès d’un mort (je dis par inadvertance car il existe un interdit pour un Cohen d’être en contact direct avec un mort ou de rester sous le même toit) pour continuer à exercer au Temple ; il fallait obligatoirement l' »extraire » de cette impureté. C’est à l’aide de cette vache rousse, l’aspersion de cette eau deux fois dans la semaine les 3ème et 7ème jours qu’au final il pouvait reprendre sa place au Sanctuaire. Cependant, les lois étaient très strictes. Dans le cas où la vache avait deux poils de couleur noir au même endroit elle devenait impropre à cet effet ! D’autre part, il fallait qu’elle n’ait jamais porté de fardeau sur elle. Si ces conditions étaient réunies, on la sortait de Jérusalem afin d’effectuer son abattage. Puis elle était brulée et les Cohanim récoltaient méticuleusement ses cendres pour les déposer dans des amphores en attente d’asperger tout candidat à la pureté avec les cendres mélangées à l’eau.

Le roi Salomon a dit sur cette Mitsva qu’elle va au de-là de l’entendement humain. En effet, le Cohen dans l’exemple précédent devenait pur tandis que les autres gens qui effectuaient toutes les autres tâches devenaient impurs jusqu’au soir.

Sur ce, le fameux Midrach enseigne : »Qui peut faire sortir le pur de l’impur, comme on le voit avec la vache rousse ? N’est-ce pas que c’est le D’ Unique ! Et le Midrach de continuer, comme on voit que de Téra’h, le père idolâtre est sorti Avraham, du roi mécréant A’haz est sorti le roi pieux Hizkaiaou… etc. »

C’est à dire que le Midrach met en exergue un des grands paradoxes de la vie : la pureté qui sort de l’impureté, conclue le Midrach, cela ne peut provenir que d’une action du D’ Unique ! Il n’y a que Hachem qui peut faire naitre de la pureté à partir de l’impur par exemple, comme une descendance de justes à partir de mécréants.

D’après cela on comprendra une chose surprenante qui se déroule de nos jours : toute la génération de Ba’alé Techouva (repentis). Or, nous le savons, la société actuelle est des plus permissives qu’ait pu exister dans l’histoire universelle. Puisque tout est possible de nos jours, au point de jouer sur les espèces humaines ! La porte est même ouverte de choisir si véritablement on veut passer les années restantes de sa vie dans tel corps (d’homme) ou de finir en femme, excusez-moi pour la précision. Soit dit en passant, c’est totalement prohibé par la Sainte Tora… Et même si une personne a du mal à vivre son identité, il existe certainement des remèdes. Comme le disent nos Sages : « Hachem ne met pas l’homme dans une épreuve insurmontable s’il ne peut pas la dépasser… ».

 Donc, si la société est tellement plurielle, quand les barrières tombent les unes après les autres en dehors du monde orthodoxe, comment les jeunes parviennent-ils à rejeter cette liberté en choisissant de venir à la Yechiva et d’appliquer scrupuleusement les Mitsvoth ? Comment ont-ils pu échanger leur jeans troué 501 et passer au complet veston et chemise blanche avec en plus le chapeau ? N’est-ce pas que c’est grâce au Ribono chel ‘Olam !

Seulement les livres saints rajoutent autres choses. Il existe un concept au niveau de la ‘Hassidout qu’un éveil d’en haut provient d’une manière générale d’un éveil d’en bas. C’est-à-dire que la spiritualité dans le monde dépend au départ de l’attitude de l’homme. Comme on le dit bien : « Aide toi, le Ciel t’aideras ! » C’est pareil dans le domaine spirituel de la Tora et des Mitsvoth. Donc lorsqu’un jeune aura vécu des choses qui dénotent une injustice flagrante ou une entorse à sa conscience, alors d’une manière automatique son âme criera à l’injustice. C’est dans ses prérogatives à savoir s’il va écouter sa petite voix intérieure qui lui dira : « Mikhael, arrête ton baratin de passer ton temps à voir du tout à l’égout dans ton smartphone et dans le même temps te faire passer pour le Tsadik de Deauville « . Donc c’est bien la partie d’Hachem, l’âme, qui est sensible aux entorses de la morale. Mais c’est au final l’homme qui fera son choix d’adhérer ou non à ce qu’il voit et décidera un beau jour de changer de cap. Donc il s’agit bien de l’Aide divine mais c’est aussi dans les mains de l’homme ! …A méditer

Plus loin dans la paracha est mentionné le décès de la prophétesse Miriam, la sœur de Moche Rabbénou. Nous sommes la 40ème année de la traversée du désert et suite à cela il n’y aura plus d’eau dans le campement. Durant toutes ces années il y avait un puits miraculeux qui suivait la communauté dans toutes ses pérégrinations. Or, soudainement il n’y plus d’eau ! Le mérite de Myriam a cessé avec sa disparition ! Comme quoi, la Tora nous apprend qu’une seule personne peut amener la félicité pour toute la communauté. De la même manière, on apprendra que ce sont les Avré’him et les Ba’houré Yechivoth qui amènent la bénédiction sur la terre d’Israël et au reste du monde… Donc c’est bien dommage que le nouveau gouvernement (qui j’espère ne le sera pas !) veuille tant réduire la voix de la Tora en Erets et dans le monde… Et comme vous êtes férus de petites anecdotes n’est-ce pas?, j’en rapporterai une sur ce sujet. Une fois le ‘Hafets ‘Haïm a eu vent qu’à Vilna se préparait un congrès de docteurs et d’autre personnalités distinguées de la communauté pour décider s’il ne fallait pas diminuer le nombre de Ba’houré Yechiva de Vilna et des environs pour des raisons d’hygiènes et de sous-nutrition. Le ‘Hafets ‘Haïm a écrit une lettre en souhaitant la bénédiction pour les travaux des docteurs présents à l’assemblée et il finira sa lettre par : « Et en ce qui concerne l’état nutritionnel des élèves des Yechivoth, béni soit Hachem, c’est correct. Cependant il vous faut savoir, docteurs émérites, que lorsque la communauté a reçu la Tora au Mont Sinaï, il y avait un interdit formel de gravir la montagne sainte tout le temps du dévoilement Divin. Donc, continua le ‘Hafets ‘Haïm, si au sujet de la montagne qui a uniquement reçu le message divin il en est ainsi (la peine de mort à tout celui qui s’en approchait), alors à plus forte raison pour tous ceux qui veulent s’en prendre aux élèves des Yechivoth qui apprennent à longueur de journée la Parole de D’ qui a été donnée au Mont Sinaï ! » Signé : ‘Hafets ‘Haïm-Radin. Fin de l’aparté, à bien cogiter et à partager ce message éternel autour de soi.

L’assemblée se réunira et demandera avec véhémence à Moché de l’eau. Hachem demandera à Moché de prendre son bâton et de parler au rocher afin qu’il fasse sortir de l’eau. Moché frappera par deux fois le rocher au lieu de lui parler et il en sortira une source jaillissante. Le verset dit : « Et la collectivité boira l’eau ainsi que le bétail… ». Cette semaine je m’attarderai sur un point de halakha (OH 167). Il est écrit qu’un homme doit d’abord veiller à donner la subsistance à ses animaux domestiques avant de manger. Donc comment la Tora mentionne-t-elle que les hommes ont bu avant leurs propres animaux ? Le ‘Hatham Sofer répond d’une manière très intéressante. On apprend l’interdit de manger avant ses animaux à partir d’un verset du Chema Israël. Il est dit : « Et Je donnerai le pâturage aux animaux et tu mangeras et tu te rassasieras ». C’est à dire que d’abord on devra veiller à notre bétail avant soi-même ! Le rav fait remarquer que ce verset du Chema traite d’un homme qui a un bon niveau de confiance en D’. La preuve, c’est qu’il mange et n’oublie pas de remercier D’ par son Birkat Hamazon (actions de grâce après le repas). Donc il fera passer ses animaux avant lui car il sait que ces quadrupèdes dépendent de lui. Tandis que dans notre paracha il s’agit d’hommes qui ne cherchent pas à faire la volonté de D’, car ils ont rouspété dans le désert. A ce genre de personnes qui sont dépendantes du hasard de la vie, alors il faudra qu’ils assurent d’abord leurs repas avant ceux de leurs animaux (car ils n’ont pas confiance en D’ pour leur amener la subsistance). Intéressant comme réflexion, n’est-ce pas ?

Quand la vache rousse fait des siennes…

Cette semaine comme on a parlé Techouva et vache rousse, je vous rapporterais une histoire véridique qui nous ramènera à un passé pas si lointain, celui de la fin des années 50 à New York. Il s’agit d’un rav, le rav Chelomo Dov Schapira qui était rabbin dans un hôpital de Brooklyn, « le Kings Country Hospital ». Sa tâche était de permettre à tous les Juifs qui venaient se faire soigner dans cet établissement de pouvoir pratiquer le judaïsme lors de leur hospitalisation. C’est-à-dire qu’il s’occupait de la cacherouth ou lorsqu’une personne demandait des Tefillinnes, le rav lui en procurait (à l’époque, donner à son prochain la possibilité de mettre des Tefillinnes n’était pas taxé de délit quelconque. Il semble que si le gouvernement gauchiste passe en Erets, les choses risquent d’être différentes, et aussi toutes sortes de problèmes ‘halakhiques). Cet homme était un véritable ange pour les malades car il les soutenait dans les moments difficiles et les réconfortait. Les gens de l’hôpital l’appelaient avec affection « Chaplin »… Dans le même temps il existait un autre genre de « Chaplin » qui faisait de la « prédication » dans l’hôpital. En fait, Il faisait partie de l’Eglise protestante et veillait aux désirs de tous les malades de confession chrétienne. Cependant, le rapport entre les deux hommes n’était pas formidable, car notre Chaplin/protestant distillait de la haine non-déguisée pour tout ce qui touchait le judaïsme ou les Juifs ! Plus d’une fois il dit à son collègue: le vrai « Chaplin », que dans sa jeunesse il faisait partie de la mission catho et avait pris dans ses griffes plusieurs âmes égarées du judaïsme. Un soir de la sortie du Chabbat, alors que le rav Dov venait tout juste de faire la Havdala, sonna le téléphone. Il décrocha et au bout du fil un collègue de l’hôpital lui indiqua qu’il fallait venir vite au chevet du lit d’un malade qui demandait sa présence. Le rav s’enquerra de l’identité du malade. On lui répondit c’était Stanislav Van Klein, le pasteur protestant de l’hôpital en personne ! Le rav se demanda: pourquoi ce mécréant m’appelle à la rescousse !? Mais la règle étant que pour quiconque le rav devait se déplacer, il prit son chapeau et partit en direction du Kings Hospital. Arrivé dans l’établissement, le rav demanda quelle était la situation du pasteur ? On lui répondit que cela faisait trois jours qu’il était hospitalisé avec de gros problèmes au niveau du foie et qu’il était âgé de 82 ans. Le rav se rendit dans la chambre du prêtre, à peine entré, le malade scruta très sérieusement le rav et lui demanda de fermer la porte. Le rav s’exhaussa. Dans la pièce ils étaient tous les deux seuls, le prêtre ouvrit la bouche et dira: « Choulem Aleïkhem, ich bin a Yid!! »/Bonjour, je suis juif!! Le rav bondit sur ses pieds ! Il n’y avait aucun doute dans les paroles du pasteur car il parlait dans un accent tellement juif en Yiddish alors qu’un froid protestant est aux antipodes de cette chaleur si typiquement juive! Le prêtre compris la réaction du rav et continua en Yiddish: « Si tu as le temps, je vais te raconter mon histoire. Je suis né de parents juifs à Prague. Mon père s’appelait Mordechai Zéev Kleinweg et ma mère Haïa Kaïla; dans mon lointain passé, j’ai étudié au ‘Héder à Prague et au Beth Hamidrach. Seulement en grandissant j’ai eu de terribles envies de grandeur, d’honneurs et d’argent… Et comme tu le sais, si on ne les travaille pas on peut arriver à toutes sortes de catastrophes. A 40 ans je suis arrivé à New-York, dans les années 20, et l’année d’après je me suis inscrit au séminaire Théologique Méthodiste protestant de la ville afin de devenir pasteur/missionnaire. Au bout de 5 années d’études j’ai commencé à travailler dans la mission durant 12 années suivantes. Je me suis baladé sur toute la surface de la terre de l’Amérique du Sud et du Nord, Afrique du Sud. Mes supérieurs voulaient m’envoyer en Erets Israël pour que je fasse mon travail, mais j’ai refusé. Je suis revenu aux USA et je m’occupais alors de plusieurs communautés partout dans le pays jusqu’à l’âge de 75 ans je travaillais à la mission qui est située à Brooklyn. Seulement voilà 3 jours que je suis hospitalisé et je vois ma fin proche ! Alors que je suis à la fin de mes jours, je vois tous mes rêves qui se désagrègent devant moi ! Je sais combien je suis tombé bas, toute ma vie ! Je me suis rempli de toute l’impureté qui puisse exister ! Je n’ai qu’une seule intention c’est de faire revenir la roue à l’envers ! Je n’ai qu’un souhait: mourir en tant que Juif ! Je suis né juif et je veux mourir en Juif et ne pas être incinéré ! Mon véritable nom c’est Chimon ben Mordéchai Zéev ! Et je tiens à ce que ces mots soient inscrits sur mon tombeau! « 

Le silence était très pesant dans la petite pièce. Le rav réfléchit et dit : « Nous ne sommes pas intéressé par des Juifs morts ! On veut des Juifs qui vivent ! Si vraiment tu es sincère dans ta confession (vidouï), alors tu dois commencer dès à présent à te comporter comme un Juif ! » Le malade hocha de la tête en tant que signe d’acquiescement. Le rav continua : « Dorénavant tu dois arrêter de manger Teréfa et Nevéla, de la viande non cachère, dès demain tu dois mettre les tefillinnes et prier trois fois par jour et organiser ta vie d’après le Choul’han Arou’h. Toute ta fortune tu dois la consacrer aux œuvres de Tora et à la Tsédaka de la communauté. C’est seulement ainsi que tu montreras que ta décision est profonde. » Et le Rav demanda à l’ancien curé d’écrire toute sa confession sur papier. Le rav dit : « Sache que tu as à ton passif la terrible faute d’avoir pourchassé tes frères juifs ! » Le vieux malade était silencieux comme un coupable qui attend le verdict du juge. Il dira à voix basse : « Tout ce que tu dis est juste ! » Et avant que le rav ne prenne congé l’ancien pasteur demandera que le rav prenne contact avec son neveu qui est un avocat reconnu de la communauté à New-York afin qu’il vienne au plus vite à son chevet. Le rav prit le téléphone et au bout du fil l’avocat lui répondit : « Je n’ai rien à voir avec cet oncle mécréant qui entache l’honneur de toute la famille  » Le rav lui exposa alors toutes les nouvelles dispositions de son oncle et finalement le neveu accepta de venir le rencontrer. Seulement lorsqu’il arriva c’était déjà trop tard ! L’oncle avait perdu entièrement conscience : il était impossible de parler avec lui. Le rav Schapira le lendemain revint voir le pasteur/Baal Techouva, à côté de son corps était écrit un papier en Yiddish : « Je suis né Juif et je veux être enterré en tant que Juif ! Avec sur les lèvres et dans le cœur la prière du Chema Israël ! Mon retour est difficile et amer mais je n’ai pas le choix. Chimon ben Mordéchai Zéev » Le dévoilement de sa confession fit un grand boum dans l’hôpital et surtout chez ses anciens copains du séminaire protestant. Cependant sa confession n’avait pas assez de force au niveau juridique pour que son héritage aille à des causes juives, quant à son enterrement, la question fut envoyé à une sommité de la Hala’ha aux USA : le rav Eïkin, qui trancha que puisqu’il avait fait Techouva il avait sa place au cimetière juif. Fin de l’histoire vraie.

Chabbat Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut

David Gold

Si mes lecteurs veulent m’aider à éditer mon premier livre en France à l’aide de  parution d’encarts à la fin du livre, voici mon mail : 9094412g@gmail.com ou en France au 06 60 13 90 95

Aucun commentaire

Laisser un commentaire