Comment ? On aurait bombardé des populations civiles du pourtour de Gaza ?

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par Michèle Mazel

Avez-vous vu la petite fille terrorisée serrant son nounours sur son cœur et cet autre bout de choux les yeux fermés et les mains sur les oreilles pour ne pas entendre les alertes ? Non ? Alors vous avez peut-être vu la vieille dame aux cheveux blancs tachés de sang, hébétée après avoir été atteinte par un éclat d’obus alors qu’elle se reposait sagement dans sa maison de retraite ? Non plus ? Mais le spectacle des passants surpris en pleine rue par une alerte et courant de toutes leurs forces vers l’abri le plus proche ? Celui du père avec ses deux enfants trop jeunes pour courir assez rapidement se couchant sur eux sur le trottoir pour les protéger ?

 Non encore ? Que dire des alertes nocturnes où des dizaines de personnes mal réveillées se sont blessées plus ou moins gravement en se précipitant pour se mettre en sécurité ? Les femmes ayant accouché prématurément du fait du stress ?  Et ces cinquante mille élèves, du jardin d’enfants à la terminale, confinés chez eux pendant trois jours, les établissements scolaires étant fermés par précaution ? Des colons direz-vous ? Pas du tout, ils vivent à l’intérieur des frontières internationalement reconnues d’Israël – internationalement ce qui comprend aussi la France. Tenez-vous bien, il y a même des arabes israéliens parmi eux ! Eh oui, par le passé des villages arabes du sud d’Israël ont aussi été touchés par la terreur venue de Gaza.

Plus de 450 roquettes, mortiers et autres missiles de mort et aucun vaillant journaliste français n’a sauté dans le premier avion pour faire vivre en direct aux Français l’enfer qui se déchaînait dans les paisibles villes, les communautés agricoles et les kibboutz frontaliers de Gaza ? Les intrépides reporters qui n’ont pas hésité à se rendre en Syrie et à brosser le touchant tableau du triste sort des militants de Daesh dans une prison kurde auraient-ils pensé que ce qui se passait beaucoup plus près de chez eux n’avait aucun intérêt ?

Pourtant il y avait ce spectaculaire feu d’artifices céleste, dôme de fer lancé à la rencontre des missiles, le choc en plein ciel, la pluie de débris incandescents…  Les moyens feraient-ils défaut aux grandes chaines de télévision française en cette fin d’année où d’importants budgets vont être consacrés à la féerie de Noël et du Jour de l’An ? On pouvait tout de même emprunter quelques séquences à l’audiovisuel israélien, non ?  Au fait, quid des correspondants et stringers des grands quotidiens français stationnés en Israël ? A l’annonce du cessez-le-feu, Le Monde a résumé ce qui s’était passé avec son manque d’objectivité habituelle.

« Une centaine de raids aériens ont fait au moins trente-quatre morts côté palestinien, dont au moins vingt “militants”, selon l’armée israélienne, mais aussi huit membres d’une même famille, dont cinq enfants*, tués peu avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Aucune victime n’était à déplorer en Israël. »

Par © Michèle Mazel

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