La commission pour les « enfants yéménites » utilisera les tests de paternité

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Le Comité pour la science et les techniques a fait savoir la semaine dernière qu’il était sur le point d’utiliser la génétique pour retrouver les enfants perdus du Yémen.

Le président du Comité pour la science et les techniques, le député rav Ouri Maklev, a déclaré en ouverture de la réunion que les années étaient passées sans que la ferme volonté d’éclaircir cette affaire ne soit estompée.

Rappelons que, selon les quatre commissions d’enquête formées pour déterminer quel a été le sort des enfants yéménites, un millier d’enfants auraient disparu aux débuts des années 50 dans des circonstances mystérieuses. Des conclusions plus précises sont rendues en 2001 : la plupart des enfants disparus, soit quelques 733 sont décédés des suites de maladie et pour 53 cas seulement, la commission n’est pas parvenue à recueillir suffisamment de preuves pour déterminer ce qu’il est advenu de ces enfants. Mais nombre des enquêtes sont restées secrètes pour encore… 70 ans, ce qui n’a pas été pour rassurer le public.

Le rav Ouri Maklev a ainsi souligné qu’avec les années de nouveaux éléments dans cette enquête avaient vu le jour et « je ne pense pas que quelqu’un remette aujourd’hui en cause ce qui s’est passé, prétextant que c’est de la pure fiction ou pire une conspiration… Alors que nous tournons une nouvelle page dans ce dossier, nous allons pouvoir compléter l’image que nous en avons en utilisant les résultats obtenus par les codes génétiques, ce qui nous permettra d’offrir une quasi-certitude à ceux qui désirent effectuer des tests… Mais quoi qu’il en soit, aucun responsable ne sera inquiété. Certes, cela risque de faire beaucoup de bruit dans les médias mais personne n’ira en prison. »

« L’heure est arrivée de percer cet abcès, a déclaré la députée Koren… On reçoit tous les jours des coups de téléphone. Les gens veulent découvrir leur propre histoire et retrouver leurs enfants. Nous avons le devoir de les aider ».

Rappelons aussi que le “rav” Ouzi Méchoulam, lui-même d’origine yéménite, avait décidé d’organiser un coup d’éclat en 1994 dans le seul et unique objectif de placer les autorités israéliennes face à leurs responsabilités. Kidnappé par l’armée israélienne qui encercla sa maison où il s’était retranché avec plusieurs dizaines de ses proches dont la plupart sont armés, il menace alors de faire usage des armes tant qu’une commission d’enquête officielle et nationale devant répondre à la question des enfants yéménites ne voit pas le jour. Finalement emprisonné pendant 8 ans, le Ouzi Méchoulam jusqu’à son décès, le 21 juin 2013.

S’exprimant à son tour devant la commission, le ministre Aryé Déri a déclaré : « Nous devons tous demander pardon à Ouzi Méchoulam. Nous devons nous rendre sur sa tombe et implorer son pardon. Lorsqu’il a parlé pour la première des enfants du Yémen, tout le monde s’est moqué de lui. Aujourd’hui, tout le monde veut connaître la vérité. Il s’est passé des choses terribles et nous avons le devoir de tout savoir : qui étaient ces enfants ? Où sont-ils aujourd’hui ? »

Le ministre a remercié le gouvernement pour avoir eu le courage de rouvrir ce dossier, et il a exprimé l’espoir que la commission arrivera rapidement à mettre en lumière toute la vérité.

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