Consommation d’insectes autorisée en Suisse : on les tue comment ?

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Des insectes destinés à la consommation alimentaire, à Thionville, en avril 2015.

Consommation d’insectes autorisée en Suisse : « L’intérêt majeur est la richesse en protéine ». Juste une question : on les tue comment (car pour les grosses bêtes, la che’hita est dorénavant interdite, au point que même l’importation de viande cachère risque également d’être prohibée)…

Alors que la consommation d’insectes s’implante en Suisse, Jean-Michel Chardigny, de l’Institut national de recherche agronomique, insiste sur l’opportunité que cette denrée alimentaire représente pour nourrir l’ensemble de la planète.

La Suisse est le premier pays à avoir autorisé les insectes en tant que denrée alimentaire en mai 2017. A partir du lundi 21 août, les magasins Coop, deuxième plus grande chaîne du pays, proposent des hamburgers et des boulettes à base de vers de farine, accompagnées de riz et de légumes. Jean-Michel Chardigny, directeur de recherche au département alimentation humaine de l’Institut national de recherche agronomique, a expliqué sur franceinfo que ce mode de consommation était une façon de « diversifier les apports en protéines. »
franceinfo : La Suisse est-elle vraiment une exception en Europe concernant la consommation d’insectes ?
Jean-Michel Chardigny : La Suisse est sur le territoire européen mais ne fait pas partie de l’Union européenne. Elle a sa propre autonomie en terme de régulation de l’alimentation puisque, dans l’ensemble des Etats membres, la consommation d’insectes est interdite. Les règlementations européennes sont faites pour protéger le consommateur et les données disponibles sur la sécurité sanitaire ne sont pas suffisamment documentées pour s’assurer de la sécurité du consommateur. Il faudrait qu’un opérateur dépose un dossier auprès des autorités compétentes en Europe qui pourront alors l’évaluer en termes de sécurité toxicologique et bactériologique.
La Suisse encadre strictement la consommation d’insectes et la réduit à trois espèces : grillons, sauterelles et les vers de farine, ce sont les seuls comestibles ou les seuls qu’on légalise ?
Il faut savoir que, sur la planète, il y a entre 800 000 et un million d’espèces. Dans nos pays, les espèces d’insectes candidates à la consommation sont de l’ordre d’une dizaine notamment la mouche soldat noir, le vers de farine, quelques grillons et criquets, qui pourraient d’ailleurs être utilisés sous forme de farine. Souvent les gens s’imaginent qu’on va croquer des grillons avec les pattes qui gigotent entre les dents, ce n’est pas forcément le mode de consommation qu’on peut attendre.
Quel est l’intérêt de consommer des insectes ?
L’intérêt majeur est la richesse en protéine. Dans nos pays occidentaux, on en consomme suffisamment, voire trop. Mais à l’échelle de la planète, ce n’est pas forcément le cas pour tout le monde. Les insectes sont des opportunités pour diversifier les apports en protéines. L’impact environnemental est également mis en avant, même si cela nécessite des études pour avoir des éléments de comparaison entre les différents modes de productions. Mais, effectivement, les insectes sont assez peu consommateurs d’eau et produisent très peu de gaz à effet de serre

1 Commentaire

  1. C’est une idée à prendre au sérieux. Chez nous, les sauterelles sont cachères, mais sans massoret, c’est-à-dire sans une solide tradition, il est interdit de les consommer. Il n’est pas encore trop tard pour se renseigner, auprès des membres de communautés du Maroc et de l’Algérie notamment, sur les espèces consommables. Si la raison de notre détournement de cette denrée provient du dégoût qu’elle provoque chez les nations, que dirons-nous lorsque les nations tenteront de nous imposer des insectes non cachères?
    Autre chose : si en Europe, la consommation d’insectes est interdite, il faut vite passer à la production d’aromates, choux, etc., conformes aux méthodes de Gouch Katif.

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