Controverse après l’arrivée d’un imam fiché S à Toulouse

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Controverse après l’arrivée d’un imam fiché S à Toulouse

Faits divers – Enquête

Lors d'une précédente intervention, quartier Reynerie, à Toulouse./Photo DDM, archives T. Bordas.

Un jeune imam de 34 ans, fiché S, récemment installé à Toulouse, a fait l’objet d’une perquisition administrative, vendredi. Il nie tout lien avec des mouvances salafistes.

Surveillé et «évalué» depuis son arrivée à Toulouse en mars 2017, un jeune imam de 34 ans, fiché S pour ses liens présumés avec l’islamisme radical, mobilise l’attention des autorités locales depuis trois mois.

Vendredi matin, la préfecture de Haute-Garonne a ordonné une perquisition administrative au domicile de ce Franco-Algérien, quartier Reynerie à Toulouse, et ancien affilié à un club de tir sportif. Motif : il était susceptible de détenir une arme à feu, en l’occurrence un Beretta calibre 22.

Selon la préfecture, sa licence de tir est arrivée à expiration depuis deux ans. Dans un courrier en date du 20 juin 2017, les services de l’État lui ont donc demandé de fournir des justificatifs attestant qu’il s’est bien débarrassé de son arme, en bonne et due forme (remise à un armurier, aux services de l’État, la faire détruire ou la neutraliser). Sans nouvelle du prétendu propriétaire, la préfecture a donc décidé vendredi d’une perquisition administrative à son domicile «pour rechercher l’arme à feu».

 

Or, selon l’avocat du jeune imam se défendant de tout lien avec l’islam radical, il se serait séparé de son arme, jeudi 29 juin, auprès d’un dépôt-vente, à Albi, soit la veille de la perquisition. Pour les autorités, le cadre légal de cette restitution serait litigieux. «Une remise tout à fait régulière, estime, pour sa part, Aimé Diaka, son avocat toulousain. Mon client s’est étonné de la réaction des autorités administratives car il a agi en parfaite légalité. Il avait jusqu’au 20 juillet 2017, soit un mois après le courrier de l’administration, pour justifier auprès d’elle de ce qu’il avait fait de cette arme. Il s’en est séparé largement dans les temps.» Selon nos informations, des munitions suspectes retrouvées, dernièrement, au domicile d’un proche aurait mis en alerte les autorités qui n’ont voulu prendre aucun risque.

Par ailleurs, l’imam récemment installé à Toulouse, avait fait l’objet en novembre 2015, après l’instauration de l’état d’urgence, d’un arrêté préfectoral lui interdisant de fréquenter la Grande mosquée de Cannes où il se rendait. On reprochait à cet homme qui suit un cursus universitaire de haut niveau en théologie, des liens avec une mouvance salafiste, ce qu’il contestait. Saisi de cette affaire, le tribunal administratif de Nice lui a donné raison en décembre 2015, en annulant cette mesure d’éloignement prise à titre préventif. Un juge des référés du tribunal avait estimé que les faits reprochés au jeune imam n’étaient pas «suffisamment établis». Adepte du dialogue interreligieux, l’imam installé à Toulouse suit des cours de religion à la faculté du Mirail.

 

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