De la putréfaction (normalisation des relations avec la « République » islamique d’Iran)

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Par Stéphane Juffa © Metula News Agency – Extraits

Le 24 octobre prochain, le Parlement européen va sans doute adopter en séance plénière un document relatif à la normalisation des relations avec la « République » Islamique d’Iran. Ce texte, préparé par la Commission des Affaires Etrangères du Parlement, et pré-voté par 37 voix contre 15, est censé définir la « stratégie de l’Union à propos de l’Iran suite à l’accord sur le nucléaire ». Il vise à amplifier le montant des échanges avec Téhéran – actuellement de l’ordre de 8 milliards de dollars – afin de faire de l’Europe le partenaire économique privilégié de la junte théocratique chiite.

Le ton et la raison d’être du projet de résolution ont été donnés jeudi dernier dans un communiqué de la commission affirmant son opportunité « sur la base du fait que l’accord sur le nucléaire a constitué un grand succès pour la diplomatie européenne » (sic). L’UE se sent désormais responsable de la mise en place de l’accord et de la conservation de l’esprit des négociations entre les partis, de telle manière qu’il serve à la fois les citoyens de l’Iran et ceux de l’Union Européenne.

Cette initiative intervient à la suite du transfert en cash d’1,7 milliard de dollars par l’Administration Obama aux Iraniens ces derniers mois, dont 400 millions en guise de rançon pour la libération d’otages américains encore détenus par les ayatollahs, sans qu’aucune charge objective ne puisse évidemment être retenue à leur encontre.

L’énoncé de la proposition inclut certes une clause prévoyant la réinstallation des sanctions au cas où la théocratie perse contreviendrait aux clauses de l’accord sur le nucléaire. Mais il prescrit dans un même élan de favoriser l’admission de la « République » Islamique au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC ou WTO [eng.]), ce qui rendrait, dans la pratique, ledit rétablissement pratiquement irréalisable. Des parlementaires U.S des deux bords – Démocrates et Républicains – ont d’ailleurs récemment interpelé le Président Obama afin qu’il empêche l’admission de l’Iran à l’OMC.

Plusieurs membres de la Commission des Affaires Etrangères et du Parlement s’insurgent contre le contenu de la résolution en gestation. Le plus véhément d’entre eux est sans doute le Néerlandais Bas Belder, le président du groupe d’amitié avec Israël et vice-président de la délégation des relations entre le Parlement et Israël. Pour Belder, qui s’en est ouvert à plusieurs confrères, ce texte participe d’ »une grande honte d’ordre politique, éthique et intellectuel ».

Belder précise que les tenants de la résolution se sont opposés à sa demande de la voir augmentée d’une exigence contraignant l’Iran à cesser avec effet immédiat son soutien aux organisations terroristes à l’exemple du Hezbollah et du Hamas, de même que de mettre un terme à ses appels explicites et répétés à l’éradication d’Israël. La majorité des membres de la Commission a même rejeté la demande de Belder de critiquer la mise sur pied annuelle par le régime chiite d’un concours international de caricatures sur le thème de la négation de la Shoah. Pour le parlementaire hollandais, la proposition qui sera soumise au vote est juste « détestable ».

Il peut être important de préciser que le chef de la commission chargée de la rédaction du projet de résolution est un certain Richard Howitt, membre du Forum Politique National du parti travailliste britannique. On soupçonne Howitt d’appartenir au premier cercle des amis de Jeremy Corbyn, le leader du parti, qui multiplie les déclarations anti-israéliennes, à la limite extrême de l’antisémitisme primaire.

Dans le cadre du « développement des relations futures entre le Parlement européen et son homologue iranien », le document rédigé par Howitt préconise « un dialogue commun au sujet de la guerre contre le terrorisme ».

C’est du très lourd : dans la résolution qu’elle va adopter le 24 octobre, l’Europe va demander au plus grand promoteur de terrorisme de la planète de lui indiquer la manière adéquate de s’opposer aux attaques des terroristes islamistes sur son continent.

Et les organisations terroristes que soutient l’Iran ne sont pas uniquement chiites, à l’instar de la rébellion yéménite et du Hezbollah, mais également sunnites, tel le Hamas et al Qaeda.

Il ne fait aucun doute que ce délire dépasse complètement le seul problème de l’anti-israélisme déclaré ou dissimulé de nombre de députés européens toutes appartenances politiques confondues. Mais au sujet des assassinats publics au faîte des grues pratiqués à la chaîne par les nouveaux partenaires de l’Europe, la directive dépasse l’entendement. Pour « lutter contre la peine de mort », que le Parlement européen ne condamne pas, parlant simplement de « différence d’approche », l’U.E financera un programme visant au traitement et à la réinsertion des citoyens iraniens accros aux drogues, ce, dans le but de réduire le nombre des mises à mort.

1 000 personnes – la plupart de parfaits innocents – ont été assassinées cette année par les « partenaires » iraniens du plus grand parlement démocratique et théoriquement « humaniste » du monde. Les opposants au régime sont abandonnés à leur triste sort par les descendants de Voltaire, de Diderot, de Rousseau, de Kant, de Hume, d’Adam Smith et de Baruch Spinoza, à la même enseigne morbide que des membres des minorités ethniques ou autres.

Bruxelles abandonne tous ces authentiques martyrs à la mort, n’adressant pas la moindre réclamation pour les suppliciés, ni aucune exigence pour que cesse le calvaire des condamnés dans la formulation des directives stratégiques pour la gestion des relations Europe-Iran.

 

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