Deux minutes avant l’apocalypse nucléaire

Deux minutes avant l’apocalypse nucléaire

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Vu de Russie.
 Dessin de Niels Bo Bojesen paru dans Jyllands-Posten, Danemark.
Dessin de Niels Bo Bojesen paru dans Jyllands-Posten, Danemark.

Alors que la Russie et les États-Unis se désengagent peu à peu des traités, le monde glisse vers une nouvelle course à l’armement nucléaire, sans que cela semble inquiéter les populations.

Le cadre général de la dissuasion nucléaire traverse actuellement la pire crise de son histoire. Dans un an, tout l’appareil d’accords qui limite la prolifération nucléaire entre les États-Unis et la Russie pourrait devenir caduc, toutes les négociations bilatérales pourraient être interrompues, ainsi que les inspections mutuelles. Nous sommes sous la menace d’une course aux armements qui pourrait pousser d’autres pays signataires de traités de non-prolifération à vouloir se protéger derrière un bouclier destructeur.

Le Proche-Orient, comme toujours, est particulièrement exposé : certains pays de la péninsule arabique réfléchissent aux mesures à prendre pour se défendre contre le programme nucléaire iranien.

La “nouvelle norme”

La voilà, notre réalité que d’aucuns qualifient de “nouvelle norme” quand d’autres y voient au contraire une “nouvelle anomalie”, tandis que le Bulletin des scientifiques atomiques a replacé expressément l’aiguille de l’horloge de l’apocalypse sur minuit moins deux, comme en 1953, au moment le plus dangereux de l’escalade nucléaire.

L’inquiétude, voire un certain désarroi, a plané sur le Forum international de Luxembourg sur la prévention d’une catastrophe nucléaire, qui s’est tenu au début de juin à Rome. Cet événement de premier ordre rassemble des experts du monde entier pour la consolidation des efforts en matière de sécurité nucléaire.

Les dirigeants de cinq grandes organisations internationales engagées pour le contrôle des armes nucléaires ont ainsi pris part aux débats : l’association Nuclear Threat Initiative, le mouvement Pugwash, le mouvement international Global Zero, le Conseil russe des affaires internationales et le Centre d’études sur la non-prolifération James Martin (États-Unis).

Des négociations qui se dégradent

Il faut souligner que les négociations en matière de désarmement nucléaire se sont dégradées ces dernières années, non seulement entre responsables politiques, mais également au niveau, disons, inférieur, des rencontres de la communauté des experts. Le Forum de Luxembourg est l’une des rares plateformes qui subsistent.“Les raisons de cette crise sont bien connues”, a résumé Viatcheslav Kantor, président du Forum.

Elles s’expliquent par la rupture imminente du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), les perspectives floues du traité de Prague entre la Fédération de Russie et les États-Unis sur les mesures à venir en matière de désarmement et de réduction des armes stratégiques, par la question de

[…]

Piotr Skorobogaty

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