Dis-moi Michael… tu peux débarrasser ton assiette ?

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Autour de la table de shabbath  n° 254  Toldot

Par le rav David Gold

Ces paroles de Tora seront étudiées et appliquées pour l’élévation de l’âme de mon père : Yaacov Leib Ben Avraham Nouté (Jacques Gold) que son souvenir soit source de bénédiction.

Notre paracha traite des prémices de l’histoire universelle. Il s’agit de la naissance de Ya’akov et d’Essav. On le sait, Jacob (Ya’akov) et Essav sont deux frères, les enfants de notre saint Patriarche Yits’hak et de sa femme Rivka. Les deux enfants sont jumeaux mais prendront dans la vie des orientations radicalement opposées. L’un sera porté vers tout ce qui touche les domaines spirituels, en particulier l’étude de la Tora (à la Yechiva de Chem et d’Ever). Tandis que le second sera attiré par les plaisirs de la vie et ceux de la chasse. Si cette famille avait vécu dans notre contexte tout particulier du début du 21° siècle avec le corona et le confinement, on aurait largement plaint ces parents dévoués dans l’éducation juive… Or, Yits’hak et Rivka sont les précurseurs et bâtisseurs du peuple juif, donc de leurs actions dépendra l’avenir de l’humanité.

Au début de la paracha il est notifié que Rivka eu des douleurs dûes à sa grossesse. En conséquence, elle ira à la Yechiva de Chem pour demander la raison de ses souffrances. L’esprit prophétique se dévoilera et l’informera que deux enfants diamétralement opposés naîtront qui seront les ancêtres de l’occident et d’Israël.

Et effectivement, le verset témoigne qu’en grandissant Essav deviendra un homme de chasse tandis que Ya’akov sera l’érudit. Le verset dit : » Et Yits’hak aima son fils Essav qui lui amenait la victuaille de sa chasse tandis que Rivka aima Ya’akov« . La chose semble plus que déconcertante. Comment peut-on comprendre que Yits’hak, le juste de sa génération, puisse aimer un homme porté à la matérialité ? Cela ressemblerait un tant soit peu –Lehavdil- si l’on peut dire à un grand ponte en médecine, chef de hôpitaux parisiens, qui a deux enfants. L’un est brillant médecin et l’autre n’est qu’un grand fainéant devant l’Eter… qui passe son temps à jouer dans les casinos… D’après vous, vers lequel d’entre ces deux fils le cœur de notre ponte balancera : vers le brillant docteur ou le grand fainéant (auestion à 1000 $) ? Mais, revenons à notre paracha. Plusieurs réponses vous sont proposées (extrait du Ma’adné Acher 676).

Le Hizkouni enseigne que l’amour de Yits’hak vis-à-vis d’Essav n’était pas si intense. Pour preuve il est écrit : « Et Yits’hak a aimé Essav »/sous une forme du passé. Tandis que lorsque Rivka aimait Ya’akov il est dit : « Rivka aime Ya’akov… »/au présent. Cela marque un amour continu d’une mère pour son saint fils. Et le Chla Hakadoch rajoute que l’amour de Yits’hak pour ‘Essav était conditionné au fait qu’il lui offrait les fruits de sa chasse. Or pour Rivka, l’amour porté à Ya’akov n’était pas conditionné, il était immuable. Pour nous apprendre que tout amour conditionné par des valeurs matérielles est amené à disparaître.

Le Ktav Sofer nous apprend un beau ‘hidouch (nouveauté). Essav ne ressemblait pas uniquement à ces joueurs des machines a sous,  ni à un joueur à la roulette du casino de Deauville… Pour preuve, c’est qu’il demandait à son saint père de quelle manière il fallait prélever la dîme sur le sel et la paille. Son intention était de faire croire à son père qu’il soutenait de ses deniers les Talmidé ‘Hakhamim… Du genre : « Tu vois papa, c’est vrai que je suis par vent et par monts, mais c’est pour amener ma bénédiction dans les escarcelles des érudits en Tora afin de leur permettre de s’asseoir à l’étude de la Tora. Donc j’ai droit moi aussi à une part à toute cette spiritualité et j’ai droit au monde futur ! » Or tout cela n’était qu’un grand stratagème et en aucune façon Essav n’était prêt à partager de son pactole car il n’avait pas la foi en la Tora, ni dans le monde futur !

Une autre réponse est donnée par le rav de Prémishland au nom d’un grand de la Hassidout. Ce dernier avait un fils qui malheureusement tournait mal. Cependant le père très pieux offrait à son fils tout ce dont il avait besoin. Et –le père- faisait dans le même temps une prière à D’ : » Ribono chel ‘Olam, regarde ce que je fais avec mon fils ! Donc, à plus forte raison –s’il Te plaît- agi de la même manière avec le Clall Israël (Tes enfants…) même s’ils se rebellent… ». De la même manière Yits’hak –à la fin des temps- sera l’avocat de la communauté juive devant la sévérité du jugement Divin. La Guemara Chabbath enseigne que c’est uniquement Yits’hak qui prendra fait et cause pour le peuple face au décret Divin (avant la résurrection des morts). C’est peut-être  justement à cause de cela  que Yits’hak aimait son fils Essav afin qu’il prenne  aussi fait et cause pour le Clall Israël.

Une dernière réponse est donnée par le ‘Hafets ‘Haim. Il disait à ceux qui venait lui demander sa bénédiction : « Pourquoi vous vous déplacez jusqu’à un vieillard au fin fond de la Lituanie pour recevoir sa bénédiction… Or, les bienfaits sont écrits noir sur blanc dans la sainte Tora ! L’étude de la Tora, l’application des Mitsvoth et renforcer l’étude des Avrékhim et des Bahouré Yechivoth, c’est le gage que la bénédiction réside dans vos foyers. Comme le verset le stipule : »Béni est celui qui accomplit la Tora ! » Yits’hak a aimé son fils Essav car il n’avait pas besoin de bénir Ya’akov qui baignait déjà dans l’étude de la Tora. Il aimait Essav (c’est-à-dire qu’il le bénissait) car Essav étant un homme des champs il avait besoin de la bénédiction paternel, tandis que Ya’akov qui résidait dans les tentes de l’étude n’avait pas besoin de cette bénédiction car il était déjà béni…

Est-ce que le mariage a finalement bien eu lieu?

La semaine dernière on a laissé nos lecteurs sur leur faim! En effet, rav Zaïde avait pris l’engagement de fournir 40 000 chèquels pour une Cala qu’il ne connaissait pas ! Le jour du mariage il se trouvait dans le train entre Tel Aviv et Haïfa quand son portable sonna et une riche famille de Los Angeles était prête à envoyer l’équivalent de 10 000 $ le jour de la Bar Mitsva de leur fils à une Tsédaka en Erets (comme quoi les américains ont des fois de bonnes idées…) Sur le moment rav Zaïde cria : « Il y a D’ sur terre! » Or, semble-t-il que ce leitmotiv n’était pas au goût de tous les passagers (ou peut-être que les gens voulaient tout simplement se reposer…) quand une dame répondra d’un grand « CHUUUUUT!!!« . Le rav Zaïde semble-t-il garda toute son effervescence ce qui intrigua la dame qui lui demanda l’explication de son attitude! Le rav Zaide lui racontera toute l’histoire de cette jeune fille sans parents, sa ‘Houpa du soir même et les 40000 chékels qu’il vient de recevoir : n’est-ce pas la preuve de l’existence de D’ sur terre ?! La femme resta bouche bée devant cette histoire miraculeuse et elle rajoutera : « Qu’est-ce qui est prévu pour le Chabbath des Chéva Berakhoth (durant 7 jours qui suivent la ‘Houpa, les jeunes tourtereaux ont l’habitude de faire 7 jours de festins dont un Chabbath) ? » Le rav répondit qu’il avait pris l’engagement de mener cette jeune fille sous la ‘Houpa mais pas de s’occuper aussi du Chabbath ! La femme prit son portable, passa quelques coups de fils à un hôtel bon marché de Netivoth, puis appela un traiteur d’Ashdod pour convenir des repas du Chabbath pour les mariés ainsi que de 100 invités aux frais de « la princesse » ! Heureux soit le Clall Israel !! A peine finie toute cette organisation, le train arriva à la gare de Haifa. Rav Zaïde parti faire son cours dans un séminaire de jeune filles de la grande ville portuaire du nord du pays. Après ses allocutions il partit en direction du quartier de Névé Cha’anan chez l’avocat où devait l’attendre l’enveloppe de 36000 shékels. Pour se rendre à bon port, le rav chercha un moyen de locomotion. Ne trouvant pas de taxi il demanda l’aide d’un automobiliste s’il était prêt pour le conduire jusqu’au quartier de Nevé Cha’anan : l’homme accepta. Durant le trajet le rav raconta l’histoire formidable de notre jeune mariée à l’automobiliste. Le conducteur –qui était lui-même avocat- resta incrédule face au côté miraculeux de l’histoire. Rav Zaide lui dira : « Si tu veux avoir la preuve de la véracité de mon histoire, monte avec moi chez l’avocat de Nevé Chaanan pour voir l’enveloppe qui m’y attend ! » L’automobiliste accepta l’invitation du rav, gara la voiture et monta chez son confrère. Et effectivement une enveloppe de 36 000 shékels attendait le rav Zaide pour les besoins de cette Tsédaka ! L’étonnement était grand chez l’accompagnateur du rav et en arrivant à la voiture il sortit de son portefeuille quelques billets en disant que c’était sa part pour le mariage du soir-même ! Il s’agissait de 800 shékels! La soirée arriva, rav Zaïde faisait partie de la table d’honneur. La salle à Jérusalem était remplie au comble: en dehors des invités des familles de part et d’autres il y avait un grand nombre de jeunes filles de séminaires qui étaient venues pour réjouir le cœur de cette Cala sans  mère ni père pour le jour le plus important de sa vie ! La salle était bondée et les serveurs ont dû même ouvrir une autre table pour une dizaine de convives. A la fin de la soirée après la fantastique soirée, le responsable de la salle est venu voir les deux « parents » pour leur signifier qu’il fallait payer l’addition de l’endroit, du repas, de l’orchestre et du photographe ! Rav Zaïde sortit pour sa part la coquette somme de 40 000 shèkels de sa poche et les transmis au boss. A ce moment un serveur chouchouta à l’oreille du directeur qu’il y a eu un rajout durant la soirée d’une table supplémentaire. Le directeur se tourna vers le rav lui disant qu’il fallait rajouter 800 shékels pour la table supplémentaire ! Pas de problème, le rav sortit la liasse de billets que juste auparavant l’automobiliste de Haifa lui avait transmis. Et finalement toute la somme reçu d’une manière toute providentielle sera investie pour la soirée jusqu’au centime près ! (En plus du Chabbath ‘Hathan qui a été organisé lui aussi bénévolement par une parfaite inconnue de la ligne de train Tel-Aviv Haïfa). Et effectivement le Chabbath se déroula dans la ville du sud du pays : Netivoth. Cependant comme le traiteur prépara à profusion, des jeunes élèves de Yechivoth et des filles des séminaires de Bené Brak sont venues réjouir les nouveaux mariés ! Fin de l’histoire véritable qui s’est déroulée tout dernièrement en Terre sainte !

 Cette anecdote vient nous apprendre d’une manière époustouflante que Hachem a une grande Main miséricordieuse pour TOUT celui qui demande Son aide. Et nos livres enseignent qu’on n’a pas besoin d’être un grand Tsadik pour avoir droit à Son aide ! A partir du moment où l’on demande d’une manière véridique l’aide du Tout Puissant, on aura droit à une aide généreuse avec toute la bonté, la générosité et Amour de Hachem ! Qui veut bien commencer ?! 

Comme on a parlé éducation, je dirais un petit mot dessus… Fréquemment, dans les familles les parents sont débordés par leurs activités et en fin de journée lorsqu’ils reviennent du travail (et à plus forte raison lors du confinement), ils n’ont plus du tout la tête à avoir une discussion avec leur progéniture. Donc les résultats seront que dans nos maisons on entende des invectives afin que notre petit David ou Michael se mette en pyjama ou qu’il débarrasse son assiette, etc… Or, c’est fréquent, Michael ne voit pas l’ordre paternel comme provenant directement du mont Sinaï où D’ a dit : »Tu honoreras tes parents … ». Il en suivra une grande tension. Donc je vous propose cette semaine de changer de fusil d’épaule… Et après avoir entendu le niet de son enfant (qui est âgé entre 12 et 17 voir plus…) au lieu de commencer à crier, gesticuler… On s’arrêtera une seconde pour lui demander  d’un ton paisible : « Dis-moi : pourquoi tu ne veux pas monter au lit ? » ; le petit Michael répondra « Mes amis de la classe se couchent sous le coup des 23 heures… Et pourquoi devrais-je me coucher à 21 heures ? » A ce moment notre valeureux père de famille dira : « Je ne connais pas ce qui se passe dans les autres familles mais il est sûr que si tu te couches tard, tu ne pourras pas te lever à l’heure demain -comme tu l’as fait hier et la semaine dernière… etc… » Je suis certain que ce petit échange de paroles sera un tremplin pour avoir de meilleurs rapports avec les gens de la maisonnée et apportera beaucoup de lumière dans la famille…

Chabath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut   

David Gold

tel / 00972 55 677 8747 e-mail : 9094412g@gmail.com

Beaucoup parmi les lecteurs du livre « Au cours de la Paracha » apprécient ce livre et le lisent à leur table du Chabbath (j’en tiens d’ailleurs à la disposition du public à Elad-Israel). J’aimerais faire une impression en France. Tout celui qui voudrait m’aider dans cette entreprise est bienvenu. 

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