Être juif en Algérie, la quadrature du cercle

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Ils étaient 130 000 en 1940, devenus Français grâce au décret Crémieux de 1870. Maîtrisant parfaitement l’arabe et entretenant des liens privilégiés avec les musulmans, ils étaient le lien que les colons n’ont jamais su tisser avec la population arabo-berbère. Aujourd’hui, ils ne seraient qu’une poignée vivant cachés au milieu d’une population qui confond antisémitisme et haine d’Israël.

Alger, juin 2016. Pour la première fois je parcours les rues et les ruelles d’Alger la blanche avec Nadir alias Papouf le « parkingueur » de Meissonier. Mais lui, il m’appelle Kérim et pas Alain et encore moins Alain Lewkowicz. « Ici, tu dis pas que t’es juif », me conseille ce SDF de 50 ans avec qui, pendant 10 jours, je vais découvrir cette ville de légende. De Bab El Oued au Club des Pins de Zéralda en passant par la Casbah, El Biar, ou Bouzareah, l’infatigable Papouf connaît tout le monde.

Et toujours les mêmes discussions politiques sur l’état déliquescent d’un pays où il aurait pourtant pu faire bon vivre « si les militaires et Bouteflika n’avaient pas volé l’Algérie aux Algériens ». Et à chaque fois, au final, c’est la faute des juifs et d’Israël qui font que le monde va mal. Je m’étonne et demande : « Ah ? Il reste des juifs en Algérie ? » Évidemment, disent-ils à l’unisson. Mais personne n’est en mesure de dire combien ils sont.

Et les fantasmes vont bon train. Ils vivraient cachés, en clandestinité. Et malgré les déclarations du ministre des Affaires religieuses qui souhaitait faciliter la réouverture des synagogues, celle d’Alger, la Djamâa Li Houd, « la mosquée des Juifs » reste encore et toujours murée. En 2017, un rapport du département américain parlait de 200 Juifs vivant encore en Algérie.

Source www.licra.org

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