Hiloula de notre maître, rav Moché Feinstein zatsal !

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Né le 7 Adar 1895 et décédé le 12 Adar II 1986, rav Moché Feinstein fut le plus grand décisionnaire américain pendant cinquante ans. Son père, le rav David, était un géant en Tora et occupa le poste de rav à Usdan et à Struvin, en Russie.

Le rav Moyché (c’est ainsi que le surnomment encore aujourd’hui les Juifs américains) était un grand génie en Tora, et ce, dès son plus jeune âge, au point que, lorsqu’il eut onze ans, une rencontre avec plusieurs rabbanim eut lieu chez lui, et lorsqu’il entra dans la pièce, toutes les personnes présentes se levèrent en son honneur. Son père, rav David en fut très irrité et leur expliqua qu’ils nuisaient à son éducation.

A l’âge de douze ans, il partit étudier dans la Yechivath Ets ‘Haïm du rav Isser Zalman Meltser, où il acquit la réputation d’un immense Talmid ‘Hakham qui investit toutes ses forces dans la Tora. Dans cette Yechiva, Il fit la rencontre du rav Aharon Kotler, le gendre du rav Meltser, et il forgea avec lui des liens qui durèrent de longues années. Ils œuvrèrent beaucoup en faveur du judaïsme américain dans tous les domaines de l’existence. Au bout de quelques années, le rav Pessa’h Froumkin (Machguia’h à la Yechivath Ets ‘Haïm) ouvrit une Yechiva, et le rav Moché commença à y enseigner. A quinze ans, il avait achevé l’étude du Chass et du Choul’han ‘Aroukh.

Pendant la Première Guerre mondiale, les Russes voulurent l’enrôler. Pour tenter d’annuler ce décret d’enrôlement, il se rendit dans une ville où résidait un grand avocat, qui pouvait éventuellement l’aider à annuler le décret, mais finalement, son aide n’aida absolument pas le rav Moché.

Sur le chemin du retour vers Struvin, il passa par une ville où séjournait le ‘Hafets ‘Haim. Le rav Moché le rencontra et, après s’être entretenus ensemble, le ‘Hafets ‘Haïm lui donna une Berakha, dont nous n’avons malheureusement pas le contenu. Peu de temps après, le décret d’enrôlement fut annulé.

A l’âge de 20 ans, il est déjà nommé rav de la ville d’Usdan alors qu’il est encore célibataire. Quelques années plus tard, on lui offre le poste de rav de la ville de Luban, une ville où règne une atmosphère de Tora et de crainte du Ciel. C’est là qu’il convole en justes noces avec Sima, fille du rav Ya’akov Moché Kastenowitz – chef de la communauté de Luban.

Révolution communiste

Le rav Moché vécut de nombreuses révolutions, mais il continua à œuvrer dans la Rabbanouth et à lutter pour son peuple : dans les années vingt, ce fut la révolution communiste, dans les années trente, les lourds décrets contre les hommes de religion, et ensuite, aux Etats-Unis, la révolution technologique et laïque. Il continua à diriger les Juifs en traversant ces crises matérielles et principalement spirituelles, à chaque endroit où il se trouvait, et il œuvra sans relâche pour ses frères juifs.

En l’an 1936 (5696), le communisme se renforça et le rav Moché fut contraint de quitter la Russie, et après d’intenses efforts, il reçut un permis d’entrée aux Etats-Unis. En route vers les États-Unis, ils passèrent par la ville de Dvinsk où rav Moché fut invité à occuper le poste de rav, mais il préféra poursuivre sa route vers les Etats-Unis. Au mois de Chevat de l’an 1937 (5697), ils arrivèrent en Amérique.

Plusieurs rabbanim de l’association des rabbins proposèrent à rav Moché de lui faire trancher des litiges par le biais de Diné-Tora (jugements), pour qu’il puisse s’assurer une subsistance. Très vite, rav Moché se rendit compte qu’il ne pouvait compter sur ces Dayanim (juges rabbiniques) qui ne tranchaient pas selon la vérité de la Tora, mais en fonction d’intérêts financiers, tandis que lui tranchait selon le Din Tora, même lorsque cela allait à l’encontre de son intérêt personnel.

A la fin de l’an 1937 (5697), il prit la direction de la Yechivath Tiféret Yerouchalayim, fonction qu’il occupa jusqu’à sa mort. Bien qu’il fût le Roch Yechiva de plusieurs centaines d’élèves, il se souciait et s’intéressait au bien-être de chacun de ses élèves, et s’il voyait que l’un d’eux avait besoin d’aide, il s’empressait de se tenir à sa disposition.

Homme « responsable »

Pendant toute son existence, il ressentit une responsabilité envers chaque Juif. Il fit du ‘Hessed avec chaque homme, quel qu’il soit, et il assuma la lourde responsabilité de la direction du public. Pendant près de cinquante ans, il était l’adresse pour toute requête présentée par les Juifs américains. Des questions de Halakha, d’éducation des enfants, de direction du peuple arrivaient chez lui du matin au soir, et il ne rejetait personne.

Voici une histoire illustrant son dévouement envers chacun : une jeune fille appela le rav Moché tard le soir pour interroger le rav sur la cacherouth d’un certain chewing-gum. On lui demanda pourquoi il s’intéressait à des questions de peu de valeur comme celle-ci, et il répondit qu’aux Etats-Unis, la situation était telle que les Rabbanim avaient un intérêt monétaire dans chaque domaine dans lequel ils tranchaient, et de ce fait, ils n’avaient pas la confiance du public. Il voyait dans la confiance du public à son égard une grande responsabilité envers le Ciel, pour que les gens simples n’en viennent pas à mépriser la Halakha.

Le rav Moché se sentait responsable des nombreuses Agounoth (femmes mariées dont le statut n’est pas sûr) d’après la Shoah, et il en libéra des milliers après un examen approfondi de leur cas.

Sa relation avec son prochain

Il existe de nombreuses histoires sur sa relation particulière avec autrui. Nous raconterons une histoire qui d’après moi, illustre bien sa relation aux autres : le rav ‘Haïm Tversky, rav à Boro Park et rav du centre médical Rambam à New York, donnait une conférence devant des infirmiers de l’hôpital, et, au milieu de ses propos, il mentionna le nom de rav Moché. L’une des infirmières présentes, une non-Juive, affirma le connaître. Le Rav Tversky ne comprit pas comment, et elle raconta qu’au moment de la naissance de l’un de ses arrière petits-enfants, le rav était venu en fauteuil roulant, puis était sorti de l’hôpital. Après un instant, il était revenu sur ses pas pour lui dire au revoir, sachant qu’il n’avait pas réussi à la saluer lorsqu’il était passé devant elle la première fois.

Le rav Moché accordait beaucoup d’importance à la direction du public, et c’est pourquoi il occupa le poste de président de l’Agoudat Israël en Amérique et de président du ‘Hinoukh Ha’atsmaï, et agit beaucoup pour le bien des Juifs aux États-Unis. Son assiduité dans l’étude de la Tora était célèbre, il étudiait des Michnayoth avec intensité entre deux montées à la Tora, et il portait toujours sur lui un livre de Tanakh. La Tora lui était très précieuse, et les paroles de Tora ne quittèrent pas ses lèvres depuis son enfance et jusqu’à sa mort.

Le 12 Adar II 5746 (1986), après une longue et difficile maladie, il fut rappelé au Ciel. Son enterrement commença à New York, où participèrent 75 000 personnes, et se poursuivit à Jérusalem à Chouchan Pourim, où se rassemblèrent environ 250 000 personnes. Il est inhumé au Har Hamenou’hoth.

Source www.torah-box.com

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