Iran, Corée du Nord : les liaisons dangereuses

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Les deux crises testent la capacité de la communauté internationale à traiter des menaces de prolifération nucléaire.

Iran, Corée du Nord, mêmes destins ? Alors que l’administration Trump hésite sur la riposte à apporter au régime de Pyongyang et pourrait remettre en cause, courant octobre, l’accord signé en 2015 par Téhéran et la communauté internationale (JCPOA), l’interconnexion entre ces deux crises pose interpelle.

De longue date, les dirigeants iraniens ont fait de la stratégie politique nord-coréenne un modèle en vue de leur projet nucléaire. La convergence entre ces deux acteurs majeurs de la prolifération nucléaire s’exprime notamment à travers une coopération technologique intense: le missile balistique Khoramshahr s’apparente ainsi au modèle nord-coréen Musudan BM-25. Et pour l’ancien conseiller israélien à la sécurité nationale, Ya’akov Amidror, le coup de force de Kim Jung-Un, rejetant les accords passés pour se rapprocher de l’arme atomique, ne peut qu’inspirer le régime chiite. « On serait incroyablement naïf de penser que l’Iran, qui est bien plus puissant que la Corée du Nord, n’exploiterait pas la faiblesse affichée par la communauté internationale », écrit-il dans une note pour le Besa Center.

De son côté, Pyongyang suit avec attention les tensions autour du nucléaire iranien. Des experts et d’anciens membres de l’administration Obama mettent d’ailleurs en garde la Maison Blanche contre une remise en cause du JCPOA : quel message une telle décision enverrait-elle à Pyongyang, arguent-ils, sinon que l’Amérique ne respecte pas ses accords diplomatiques ? Un argument rejeté par l’administration républicaine. Dans un document obtenu par le Jerusalem Post, des députés du « Grand Old Party » expliquent que la re-certification de l’accord de Vienne par Donald Trump – assez peu certaine en l’état – ferait la preuve d’un président américain « faible et empli de promesses en l’air ». Un message qui n’échapperait pas à Pyongyang, selon les auteurs.

Le parallèle entre ces « Etats voyoux », selon la terminologie de M. Trump, a néanmoins ses limites. A la différence de la Corée du Sud, dépendante de la puissance américaine face à son turbulent voisin, Israël maintient sous le coude l’option militaire contre l’Iran.

Source www.actuj.com

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