Israël, bouclier du Golfe contre la Turquie et l’Iran

Israël, bouclier du Golfe contre la Turquie et l’Iran

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L’Ennemi : la Turquie !

Les États arabes se rapprochent d’Israël pour contrer la Turquie et l’Iran hégémoniques.

Ce sera aussi un axe stratégique pour faire front contre les éventuels changements d’alliance ou recherches d’accords de Biden

L’Iran et ses supplétifs interfèrent dans les États arabes tout en promouvant leur idéologie révolutionnaire chiite, tandis que la Turquie fait progresser l’idéologie révolutionnaire sunnite des Frères musulmans dans toute la région. Pour ces deux pays, les accords de normalisation conclus entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan ont été un choc pour leur système de projection hégémonique, qui prend actuellement le monde arabe en tenaille.

L’Iran et ses supplétifs font de l’ingérence dans les États arabes tout en promouvant leur idéologie révolutionnaire chiite, tandis que la Turquie fait pression en faveur de l’idéologie révolutionnaire sunnite des Frères musulmans dans toute la région. Pour ces deux pays, les accords de normalisation conclus entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan ont été un choc pour leur système de projection au Moyen-Orient et au-delà.

« L’Iran est un ennemi tactique pour les États du Golfe parce que le régime est contrôlé par des fanatiques chiites qui veulent détruire les régimes sunnites du Golfe », a déclaré Harold Rhode, un ancien conseiller aux affaires islamiques du département américain de la Défense qui se trouvait en Iran pendant les premiers mois de la révolution islamique.

L’alliance naissante entre Israël et les États arabes du Golfe renverse la situation dans laquelle se trouvait l’État juif au cours des premières décennies de son existence. Dans ses premières années, pendant les conflits israélo-arabes successifs, elle comptait sur une alliance avec des États non arabes, comme la Turquie et l’Iran, comme ses seuls alliés régionaux. Cependant, tout cela a commencé à changer lorsque le Shah pro-occidental d’Iran a été renversé lors de la révolution islamique en 1979, et a augmenté sous la politique islamiste anti-israélienne du président turc Recep Tayyip Erdogan.

Selon Rhode, si le peuple iranien renversait le régime actuel, le pays concentrerait très probablement ses efforts sur la reconstruction et le rétablissement de ses relations avec le monde.

La menace turque

Selon Hay Eytan Cohen Yanarocak, expert de la Turquie au Centre Moshe Dayan de l’Université de Tel Aviv, ainsi qu’à l’Institut de stratégie et de sécurité de Jérusalem, la Turquie et les États arabes du Golfe sont engagés dans une guerre non déclarée et par procuration en Libye et en Méditerranée orientale [avec d’autres acteurs comme la Russie, la Grèce, Chypre, la France].

«Presque sur tous les théâtres d’opération, la Turquie, le Qatar et le Hamas défient les Émirats arabes unis, l’Arabie saoudite et l’Égypte», a déclaré Yanarocak. « Du point de vue de la Turquie, le président égyptien Abdel-Fattah el-Sissi manque de légitimité en raison de sa prise de contrôle militaire du pouvoir alors aux mains des Frères musulmans. »

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane est considéré par les puissances islamistes comme illégitime à cause de l’assassinat par son gouvernement du journaliste assassiné et proche des Frères Musulmans, Jamal Khashoggi, en 2018, au consulat saoudien à Istanbul, a ajouté Yanarocak.

« Et maintenant, les EAU manquent de légitimité à leurs yeux à cause de [la] normalisation avec Israël« , a-t-il affirmé.

En d’autres termes, « aux yeux de la Turquie, les États du Golfe ne sont pas considérés comme » casher « pour prendre le leadership des sunnites -qui, par conséquent, reviendrait à Ankara-« , a-t-il conclu.

Rhode dit que « du point de vue des États du Golfe, la Turquie est leur ennemi stratégique à long terme parce que le fondamentalisme sunnite – aujourd’hui dirigé par le président turc Tayyip Erdogan – est resté un ennemi perpétuel tout au long de l’histoire islamique en assassinant ou en renversant les dirigeants arabes sunnites.

« C’est parce qu’Erdogan est le chef de facto des Frères musulmans, dont le but est de rétablir le califat sunnite et de détruire tous les dirigeants sunnites qui ne sont pas d’accord avec ses objectifs », a déclaré Rhode. « L’Iran, mais plus encore la Turquie [NDLR : or, on a tendance à croire le contraire, que l’Iran est le pire ennemi], a certainement été une impulsion majeure pour faire progresser les accords entre l’Etat du Golfe et Israël ».

Israël, avec les Emirats Arabes Unis, Bahreïn, l’Arabie saoudite et d’autres, tous doivent lutter contre le même ennemi à long terme, les Frères musulmans, qui, selon Rhode, « ne sont rien de plus que la dernière version du fanatisme islamique sunnite qui a périodiquement fait des ravages dans les régimes sunnites tout au long de l’histoire de 1 400 ans de l’islam. «

Davantage d’États arabes sunnites devraient suivre les traces de leurs prédécesseurs et normaliser leurs relations avec Israël. Pour ces États, qui n’ont pas de différend territorial avec Israël, le conflit israélo-palestinien n’est pas une priorité. Non seulement cela, mais ces États du Golfe sont furieux contre les dirigeants palestiniens qui les ont humiliés pour avoir signé des accords avec Israël. Comme le dit Rhode, « culturellement, [les] humilier au Moyen-Orient est pire que les tuer».

Rhode a noté qu’aucune manifestation n’avait eu lieu ni aux Émirats arabes unis ni à Bahreïn à propos de la signature des accords.

« En fait », a estimé Rhode, « les gens l’ont bien accueilli. Ils en ont assez des voyous de la mafia palestinienne qui les menacent, et ils désignent dorénavant la « Cause » comme n’étant que le bluff palestinien. Les Arabes du Golfe expriment maintenant simplement ce qu’ils ressentent en privé depuis longtemps, mais qu’ils avaient rarement osé exprimer publiquement. «

Paru sur JNS.org

Adaptation : Marc Brzustowski

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