Israël doit terroriser les terroristes

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Par Jacques BENILLOUCHE – Temps et Contretemps

Trois des victimes de l’attaque : Ya’akov Shalom, Amir Khoury et Avishai Yehezkel

Onze morts israéliens en une semaine, il s’agit d’un bilan jamais égalé depuis plusieurs années, depuis les fameuses intifada. Le pays ne peut pas se payer le luxe de voir disparaitre ses citoyens. Il est un fait cependant qu’Israël a perdu sa capacité de dissuasion et que l’éventualité de la mort n’ébranle pas la volonté d’agir des terroristes. Ils sont de plus en plus audacieux, voire inconscients, puisqu’ils agissent au grand jour, dans les rues des grandes villes, sans même chercher à se masquer. Ils savent qu’ils vont au trépas mais leur esprit est tellement intoxiqué par la propagande islamiste qu’ils semblent avoir volontairement choisi leur fin au bout du chemin.

Tuer avec un couteau est un acte imparable et imprévisible qui ne peut pas être détecté ni être empêché à temps. Mais assassiner avec un fusil de guerre est une action qui exige beaucoup de complicité et de volonté destructrice. Il est impossible de mettre un policier derrière chaque Arabe qui circule en Israël, d’autant plus que souvent rien ne les distingue des Juifs. La dissuasion israélienne ne fonctionne plus et la peur de la mort n’a plus d’effet sur les tueurs. La peur va se répandre dans les villes et les mères vont trembler pour leurs enfants à la merci d’un fou. Les journalistes n’ont pas de solutions à proposer. Ce n’est pas leur rôle. Mais le gouvernement a été élu pour prendre soin de ses citoyens. Il faut à présent sortir du laxisme qui perdure depuis longtemps. Les citoyens arabes ne sont pas coupables et certains comme Amir Khoury, hier, ont donné leur vie pour défendre les citoyens. En fait, il faut utiliser des moyens exceptionnels pour supprimer la mauvaise graine avant qu’elle ne diffuse sa haine.

Le rôle de la sécurité incombe à la police, voire à l’armée. Nul n’est compétent pour choisir les moyens de défense des civils. Mais il nous vient parfois quelques souvenirs. À la fin de l’année 1956, deux ans après le début de la rébellion algérienne, la guerre civile menaçait Alger et son département. Les attentats étaient organisés dans tout le pays laissant un gouvernement désemparé et une police inefficace.  Le gouvernement français décida alors de faire appel à la 10e division de parachutistes pour rétablir l’ordre à Alger et dans sa Casbah. Le général Massu et son adjoint le colonel Bigeard entrèrent à Alger à la tête de 8.000 parachutistes pour mater le Front de libération nationale (FLN) qui luttait pour l’indépendance de l’Algérie.

Des maires, des instituteurs, des passants, des enfants, des colons étaient assassinés chaque jour. Le 8 janvier 1957, l’armée proclama la loi martiale pour agir à sa guise. Massu divisa la ville en secteurs et ceintura les quartiers musulmans. L’armée exerça une sévère répression et procéda à des arrestations massives, certes en utilisant des moyens que la morale réprouve pour obtenir des renseignements sur les chefs terroristes. Cette stratégie avait cependant permis de démanteler des réseaux du FLN et de forcer ses dirigeants à fuir l’Algérie. Entre janvier et mars 1957, les attentats avaient cessé et l’armée avait rétablit l’ordre en faisant trembler les terroristes. La bataille d’Alger était gagnée mais elle ne mit fin aux attentats que provisoirement.

Israël doit terroriser les terroristes pour réimplanter la peur de la police. Il faut isoler ville par ville, quartier par quartier, maison par maison, pour récupérer les milliers d’armes que la pègre et les islamistes ont introduit en Israël ; de nombreuses proviennent d’ailleurs souvent des arsenaux de Tsahal. C’est le seul moyen de récréer la dissuasion et de restaurer la confiance auprès de la population. Bnei-Brak est le quartier le plus populaire de la région, habité par des orthodoxes mais volontairement traversé par des laïcs qui y font leurs emplettes à bon marché. De même pour le centre commercial de Beersheva qui était un lieu de passage. Les terroristes avaient visé juste. Ils voulaient désorganiser la vie quotidienne des Israéliens.

Il n’est pas question de politique dans les mesures à prendre, pas de sens géographique, de droite ou de gauche. Il faut que quelqu’un montre aux terroristes qu’ils n’auront jamais le dernier mot. Il faut d’abord une volonté politique et ensuite il faut donner les moyens immédiats à la police, aidée s’il le faut par les commandos de l’armée. La population arabe a intérêt à collaborer avec les instances gouvernementales car elle est la première victime d’un terrorisme aveugle. Israël est le refuge des Juifs mais ils n’ont pas vocation à être abattus comme de vulgaires animaux de chasse.

À Bené Brak, Avishai Yehezkel, 29 ans, Yaakov Shalom, 36 ans, père de cinq enfants, et le policier chrétien Amir Khoury, ainsi que deux ouvriers ukrainiens sont tombés sous les balles du terroriste. L’agresseur, habitant du village cisjordanien de Ya’bad, a été abattu par les forces de police. Le policier Amir Khoury, arabe de Nof Hagalil a été un héros face au F16 du tueur, prouvant que les terroristes ne font pas de sélection humaine. C’est pourquoi nous devons réagir avec intelligence avec la population arabe.

Nous attendons les mesures prises par le gouvernement et surtout la décision des leaders arabes de participer à la chasse aux fauteurs de troubles, des criminels de la pire espèce.

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