Israël : le chef du Shin Bet craint un piratage des législatives

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An Israeli woman votes at a polling station in the centre of Jerusalem during local elections on October 30, 2018. - Israelis voted in local elections today that include an ally of Prime Minister Benjamin Netanyahu vying for Jerusalem mayor and controversial first-time polls in part of the occupied Golan Heights. (Photo by THOMAS COEX / AFP)

Selon la sécurité intérieure, un Etat étranger a l’intention d’intervenir par le biais de cyberattaques, en amont des élections du 9 avril.

Correspondant à Jérusalem

Le champion du monde de la cybersécurité craint un piratage de ses élections législatives. Le chef des services de sécurité intérieure du Shin Bet a prévenu qu’un Etat étranger «a l’intention d’intervenir» par le biais de cyberattaques, à l’occasion du scrutin du 9 avril. «Je ne sais pas pour quel camp ils vont agir. Pour l’instant, je ne peux pas identifier leur intérêt politique, mais ça va interférer, et je sais de quoi je parle», a affirmé Nadav Argaman. Il a également indiqué que sa mise en garde n’était pas une évaluation de menaces, mais qu’elle se basait sur des informations concrètes. Le chef du Shin Bet a tenu ces propos lors d’une conférence fermée de l’université de Tel Aviv. Ils ont tout d’abord été occultés par la censure militaire avant que celle-ci se ravise et autorise la diffusion de la déclaration à l’exception du nom du pays visé. Le Shin Bet a ensuite assuré dans un communiqué que «la communauté du renseignement disposait des outils pour contrecarrer d’éventuelles attaques et pour permettre la tenue d’élections libres et démocratiques».

À la veille des élections municipales d’octobre, la direction nationale de la cybercriminalité d’Israël avait déjà indiqué que des milliers de faux comptes Facebook créés pour diffuser de fausses informations sur des candidats avaient été supprimés par l’agence. Selon une étude de la société israélienne Check Point Software Technologies, les cybermenaces résident dans la protection des données des électeurs, le piratage des réseaux des partis politiques et la désinformation. En dépit de ces avancées technologiques, Israël a la particularité de continuer à utiliser des bulletins de vote en papier dont les exemplaires tapissent les rues après la sortie des isoloirs des électeurs. Les risques de piratage se situent donc en amont du scrutin. «Si vous avez des informations sur les listes électorales, vous pouvez créer un lien avec les électeurs et les influencer» explique un analyste du renseignement cité par la presse israélienne.

Moscou dément toute tentative d’ingérence

L’an dernier, Gadi Eisenkot, le chef d’état-major de Tsahal, avait déclaré devant une commission du Parlement qu’Israël devait se préparer à ce type de menaces sans viser un pays en particulier. Il avait cité en exemple les cyberincidents survenus lors des élections aux États-Unis, en France et en Ukraine qui avaient placé sur le banc des accusés la Russie, mais il reste que l’Iran et la Chine disposent également d’armées de hackers.

«Nous exigeons des services de sécurité qu’ils veillent à ce que Poutine ne vole pas les élections pour son ami, le tyran Bibi (Benyamin Netanyahou NDLR)» s’est hâté de commenter Tamar Zandberg, chef du parti de gauche Meretz. Moscou, qui n’est toutefois pas directement mis en cause, dément toute tentative ou toute intention d’ingérence dans les élections israéliennes.

Selon les sondages, le Likoud, le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou, part largement favori du scrutin.

Source www.lefigaro.fr

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