Israël : nos seniors se priveront de fromages et de fruits, trop chers, pour Chavou’oth

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La fête de Chavou’oth est une période d’abondance et de dons, mais cette année, de nombreuses personnes s’abstiendront de la célébrer comme il se doit, en raison des prix élevés des fruits et des produits laitiers.

Selon le Bureau central des statistiques, les prix des fruits en Israël ont augmenté de 54% au cours de la dernière décennie et, depuis 2012, un an après la protestation sociale qui a fait baisser les prix, ils ont augmenté de 70%.

Le prix du lait n’augmentera qu’après la fête, mais le reste des produits laitiers a déjà augmenté, parfois même de plusieurs dizaines de points de pourcentage par rapport à l’année précédente.Cette réalité affecte les populations les plus vulnérables, en particulier les personnes âgées, qui ne sont plus en mesure d’acheter pour eux-mêmes comme pour leurs proches un panier de fruits et de fromage pour la fête.

Sol Levy, 78 ans, ne préparera pas le traditionnel gâteau au fromage cette année. Si elle achète des fruits, c’est seulement en petite quantité. « Je vois les prix au supermarché et je laisse tomber », dit-elle à Ynet. « Je ne me souviens plus de la dernière fois où j’ai acheté un kilo ou même une livre de fruits. J’en prends un ou deux mais ce n’est pas possible pour le raisin, par exemple. »

Sol se rend au club du troisième âge Beit Efraim à Dimona, où elle retrouve non seulement ses amis mais également des repas chauds sans lesquels elle ne s’en sortirait pas.

« Heureusement, je viens au club manger le petit-déjeuner et le déjeuner. Parfois, je ne finis pas mon assiette, je ramène les restes à la maison et cela me tient lieu de dîner », dit-elle. « Je n’ai pas le moyen d’acheter des produits pour la fête, je ne peux plus faire de gâteau au fromage comme avant. Tous les fromages coûtent très cher, même le simple fromage blanc pour le gâteau. »

"Je ne me souviens pas de la dernière fois où nous avons mangé du fromage et des fruits." David Pais (Photo: Herzl Yosef)

« Je ne me souviens pas de la dernière fois où nous avons mangé du fromage et des fruits. » David Pais (Photo: Herzl Yosef)

« Je vis seule avec une pension de 3 000 NIS du Bitoua’h Leoumi (Institut National des Assurances) », ajoute-t-elle. « J’ai entendu dire que les prix des produits laitiers vont augmenter encore plus, et cela montre à quel point le gouvernement ne pense pas au peuple. Ils touchent un salaire élevé, même maintenant après la dissolution de la Knesset, alors qu’ils ne travaillent plus du tout.

Mon mari a travaillé toute sa vie, mes enfants travaillent très dur et pourtant, il est très difficile de survivre. J’essaie de ne pas être un fardeau pour mes enfants, ils ont leur famille à soutenir, ils n’ont pas besoin de moi en plus ».

David Pais, 74 ans, de Beer Sheva, quitte rarement son domicile en raison de son état de santé. Il vit avec sa femme dans le dénuement le plus complet et le couple du mal à survivre avec son allocation conjointe de 5 100 NIS, qui sert en grande partie à payer la facture d’électricité, car David est relié à une machine à oxygène.

« Notre réfrigérateur est vide la plupart du temps », dit-il. « J’achète un peu de nourriture à l’épicerie et je reçois de l’aide du Fonds de l’amitié. Les prix sont si élevés que je ne me souviens plus de la dernière fois que nous avons mangé du fromage et des fruits. Je préfère acheter du riz, un peu de poulet et de l’huile, les produits les plus basiques. Je vis dans un appartement très délabré et mon rêve est de le réparer et de bien manger, mais je n’ai pas l’argent pour les travaux et mon état de santé ne me le permet pas ».

« J’aimerais pouvoir acheter des fruits pour les vitamines, ma femme et moi en avons besoin, mais nous ne pouvons tout simplement pas. J’ai entendu aux informations que les prix des produits laitiers sont également en hausse. Tous les fromages coûtent déjà très cher et je ne pense pas du tout à la fête. Je ne sais pas comment nous allons survivre.  »

« Les fruits et les produits laitiers sont essentiels à une alimentation saine et sont malheureusement inaccessibles pour des centaines de milliers de personnes âgées, d’enfants et de familles vivant dans la pauvreté », a déclaré Yael Eckstein, directrice du Israel Friendship Fund. Le fonds fournit chaque mois de la nourriture à 17 000 personnes âgées.

Source : Ynet – www1.alliancefr.com

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