La seule guerre…

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Mabatim

Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, celle-ci ne livre pas une guerre mondiale dans laquelle une partie du monde en affronte une autre, par exemple le monde libre contre tel ou tel ou tel totalitarisme – mais un ennemi commun invisible : le coronavirus. La stratégie militaire – ce terme étant ici à prendre au sens large – doit donc être intégralement repensée.

Ce n’est pas ce qu’on observe en ces temps de mondialisation supposée ; au contraire même l’UE se disloque et on observe bien plus le triomphe des égoïsmes que celui des stratégies de solidarité. Plutôt que de réfléchir sur le renforcement des spécificités industrielles de chaque nation pour venir en aide au monde, on cultive l’indifférence et la défiance, les choses du monde les mieux partagées contrairement à ce que disait l’optimiste Descartes au sujet du bon sens. Le bon sens, lui, est précisément ce qui fait le plus défaut.

La France a pléthore de grands couturiers qui, par les temps qui courent auraient mérité de se voir confier l’invention de masques ffp2 de formes et de couleurs chatoyantes de nature à renflouer l’optimisme des soignants, d’après Macron, la première ligne des soldats dans cette guerre. Mais il semblerait que le déficit de bon sens – ce terme signifiait la raison dans la langue du XVIIe siècle – qui l’affecte lui-même, comme on le voit à ses tergiversations et à sa faible capacité de décisionnaire – ne lui inspirent aucun scrupule. Et tandis que des personnes incontestablement intelligentes lui diagnostiquent un complexe de Néron vis à vis du Professeur Raoult, nos forces sanitaires, économiques et morales se perdent dans la nature, comme chloroquine dans les diatribes de Cymès. Où est le pilote de l’avion ?

Les Italiens, riches en industrie textile auraient pu être mobilisés dans la fabrication des idées des grands couturiers français, leur redonnant un baume au cœur et un sentiment d’appartenance à l’Europe qui s’étiole en ce moment et les rend moroses. Or on sait qu’il est vital pour l’immunité de pouvoir garder confiance en soi et en l’avenir.

Les Allemands, méthodiques et disciplinés, auraient pu être à la manœuvre pour ce qui est de la stratégie générale à adopter dans cette guerre, et nul doute que leurs conseils avisés – ils sont parmi les moins touchés par la mortalité au sein de l’UE – seraient parole d’évangile pour tous et dans le monde entier. En collaboration avec la Corée du Sud, ils auraient fait merveille !Israël… Ah, Israël ! Si tous les gars du monde comprenaient enfin leur intérêt… Israël point de jonction entre toutes les cultures et toutes les civilisations du monde – serait enfin élu pour travailler d’arrache-pied à une et une seule chose et sans avoir besoin d’en distraire des fractions importantes de sa population pour cause de harcèlement antisémite – antisioniste : le découverte DU vaccin qui sauverait la vie du monde ! Est-ce trop vous demander, les antisionistes radicaux ?

Parce que voilà la situation en clair : pendant que tel ou tel pays dans le monde va voir normalement baisser sa courbe de mortalité, une fois le pic atteint, ce pic restera encore à atteindre par tel ou tel autre pays. Et les échanges internationaux étant ce qu’ils sont, empreints de méfiance et d’indifférence, le virus continuera à circuler partout, relançant la pandémie, en vagues nouvelles plus fortes, éventuellement, que les précédentes car rien n’exclut que le virus puisse muter. Peut-être qu’il ne mutera pas. Mais les besoins de l’économie – ne serait-ce que pour alimenter les peuples – obligeront ceux-ci à sortir en masse, dès le pic atteint, pour continuer à produire : agriculture, industrie alimentaire. Le vaccin tardant à sortir, de nouvelles tranches de la population seront infectées. Nouveau confinement, nouveau stress collectif. Nouvel effondrement économique. Jamais de reprise franche et massive de l’économie sur tous les plans. Humanité exsangue. Moral en berne et incapacité grandissante de miser sur notre confiance les uns dans les autres, la pandémie de psychose accompagnant désormais notre pandémie virale.

Alors quelle est en vérité la guerre que nous avons à mener ? Celle contre le coronavirus ? Ou bien celle contre notre nanisme moral et intellectuel collectif ?

Avis aux guerriers d’opérette qui font florès en ce moment dans les salons virtuels. Par pitié allez vous coucher et laissez les gens qui réfléchissent sans parti-pris narcissiques nous aider à la gagner, cette fichue guerre que vous êtes en train de nous faire perdre ! Au secours ! Qu’on teste les Q. I. de tous les citoyens du monde et qu’on délègue les pleins pouvoirs aux plus doués, car on sait maintenant qu’ils ont aussi le plus haut niveau moral, le plus grand sens de la justice. Oui ! Et ils se recrutent dans tous les milieux sociaux et pas du tout forcément au CNRS ! Voilà la vérité. Ai-je la plus petite chance du monde d’être suivie ?

En tous cas je l’aurai dit. Et je n’ai pas été testée alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.

Nadia Lamm, MABATIM.INFO

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