L’Admor français !

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Par Yaakov Manela

Qui est donc ce rabbi, et quel est son message et sa force ? Qui l’eut cru ? Visiblement, une dimension de la vie juive manquait en France car, voici que, depuis plus d’une décennie, le public français accueille avec enthousiasme le rabbi de Kalov – que l’Eternel lui accorde une guérison complète – et accourt à chacune de ses visites pour recevoir conseils, bénédictions, encouragement et réconfort.

Le rebbe de Kalov est le descendant d’une dynastie vieille de 230 ans. Ses ancêtres qui dirigèrent les mouvements de ‘Hassidouth en Hongrie, en Roumanie et en Pologne. Cette branche de la ‘Hassidouth est connue sous le nom de Kalov, ou Kaliv, désignation traditionnelle en Yiddish d’une agglomération située en Hongrie de l’Est et appelée Nagykálló.

Cette ‘Hassidouth est composée, de nos jours, de deux grandes branches :

– Le mouvement de Kaliv avec le rav Mena’hem Mendel Taub, nommé rabbi de Kaliv qui créa en Erets Israël divers quartiers regroupant les membres de cette ‘Hassidouth, commençant à Richon Letsion, puis passant à Bené Brak, et arrivant à Jérusalem en 2004.

Ayant connu les camps de concentration, rav Mena’hem Mendel œuvre depuis lors à rappeler la mémoire des 6 millions de Juifs assassinés durant la Shoah, organisant régulièrement des conférences pour des groupes de professionnels, y compris des médecins et des policiers. En outre, un réseau de Kollelim a été monté ainsi qu’un projet d’encyclopédie, et plusieurs autres divisions de Kaliv ont été fondées.

– Le mouvement de Kalov dont le rav Moché Taub est le rebbé depuis 1978, après la disparition de son père, rabbi Mena’hem Chelomo, cinquième maillon de la dynastie de Kaliv. La communauté de Kalov est située à Williamsburg (quartier de Brooklyn, New York).

 

Ce rabbi a choisi de suivre une conduite spéciale : depuis plus de quarante ans, il consacre une grande partie de son temps à des visites dans toutes les communautés du monde, sans hésiter à partir pour de longues périodes. Depuis qu’il s’est investi dans cette mission, il s’est rendu dans plus de 70 pays et a visité des centaines d’institutions, dans le seul but de renforcer, d’encourager, et d’accorder ses bénédictions et ses conseils. C’est ainsi que, des milliers d’hommes, femmes, jeunes gens et jeunes filles de toutes origines, ont bénéficié de ses encouragements et de ses bénédictions.

Des milliers de personnes, dont certaines  se sont présentées à lui dans un état de dépression, en sont ressorties après un court moment, revigorées, confiantes et heureuses, avec le sentiment d’avoir résolu leurs problèmes. C’est fort spécial : le rebbe serre la main de chaque homme d’une façon qui fait fondre son cœur et lui dévoile les forces et le potentiel qui sont enfouis au plus profond de lui, lui donnant les forces morales pour accomplir sa mission dans ce monde. Et tout cela, sans aucune rémunération. Il a également une approche particulière dans le domaine de l’éducation. D’un seul regard, en un instant, il perce au plus profond de l’âme des enfants et des jeunes. Dans tous les coins du monde, de nombreux jeunes, parfois même drogués, peuvent témoigner que ce sont les bénédictions, les conseils et l’orientation du rebbe qui les ont aidés à se maintenir dans le droit chemin et leur ont ainsi sauvé la vie.

Témoignage du secrétaire et responsable du bureau du rebbe, le rav Avraham Nééman

Rav Nééman a été invité à accompagner le rebbe durant un voyage en France à titre de traducteur. Depuis lors, il est devenu l’un de ses plus fidèles supporters, responsable du bureau qui gère l’ensemble des relations avec le public rencontré – 80.000 personnes seulement en France, et près d’un demi-million de Juifs de par le monde !

Son témoignage est intéressant, car il permet d’avoir une image des plus fidèles de la manière dont se passent les rencontres avec le rebbe : « Il me semble impossible de résumer le voyage avec le rebbe de Kalov auquel j’ai eu le mérite de participer, explique rav Nééman, comment mettre à l’écrit les scènes auxquelles j’ai assisté, les sentiments que j’ai éprouvés ?… Cependant, dans l’intérêt du public, et afin d’encourager un maximum de personnes à demander des conseils et des bénédictions au rebbe, je vais essayer de m’exprimer en quelques lignes. »

Et voici ce qu’il nous raconte :

« Cela fait déjà huit ans qu’on a fait appel à moi pour la première fois afin de servir de traducteur et accompagner le rebbe lors de son prochain voyage en France.

J’ai tout de suite compris que le but était de renforcer le judaïsme en gola et ainsi, bien que je n’aie jamais eu l’occasion de rencontrer le rebbe, je pris conseil auprès de mes maîtres qui m’encouragèrent à participer à ce voyage. Je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait. Si j’avais su, j’aurais consacré les deux semaines précédentes à dormir !

En vérité, c’est rav Mordekhai Sebbag, responsable des voyages du rebbe en Europe et en Asie, qui m’a encouragé à venir, m’assurant qu’il s’agissait la d’une mission très facile et agréable. Il est vrai que le séjour a été agréable, mais certainement pas « facile » au sens propre du terme…

Ainsi, le rebbe atterrit à Paris à 14 heures. Nous commençons immédiatement à accueillir le public dans l’une des synagogues principales de la ville, où nous rencontrons des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, qui reçoivent une bénédiction ou un conseil et ressortent de la salle encouragés. On aurait cru qu’ils avaient gagné au loto, et même plus… J’ai immédiatement compris que le seul but du rebbe était d’éclairer et de dévoiler les étincelles de la nechama de chaque Juif, peu importe sa situation et son âge. Le rebbe me confie alors son secret, qui me permet de tout comprendre : ‘Chaque nechama est un diamant, un diamant unique au monde’. Tel est le sentiment éprouvé par chaque Juif qui a rencontré le rebbe, un sentiment inexprimable, le sentiment que sa nechama revit et rayonne parce qu’elle a pris conscience de sa spécificité. En un instant, le rabbi parvient à épanouir l’homme le plus renfermé ; il lui décrit sa personnalité et le potentiel qui est dissimulé en lui, ce qui l’aide à comprendre sa grandeur et à progresser dans tous les domaines.

Le rebbe conseille à chacun de prononcer un certain engagement vis-à-vis de Hachem, ce qui tisse un lien particulier entre lui et son Créateur. Chacun comprend que ce conseil provient du cœur sacré d’une personne qui recherche uniquement le bien de l’âme juive qui se trouve face à lui. Même quand les gens insistent à lui donner de l’argent, le rebbe refuse catégoriquement en souriant, et demande que sa rémunération soit le respect de l’engagement que la personne a prononcé. Cette attitude illustre encore davantage la pureté et la véracité de ses paroles et de ses bénédictions.

« J’ai vite remarqué que le rebbe éprouve des sentiments particuliers pour les jeunes : lorsqu’il voit la génération future confrontée à des épreuves et à des difficultés pour maintenir son identité juive, il déploie tous les efforts possibles pour donner à chacun les moyens de persévérer dans la voie de ses ancêtres. »

Le rav Nééman poursuit la description du premier jour avec le rabbi de Kalov à Paris : « Il est 2 heures du matin. Il reste encore trois personnes. Aucun signe de fatigue ne se lit sur le visage du rebbe, qui – ne l’oublions pas – a atterri aujourd’hui même de New York. On dirait qu’il commence à peine sa journée, alors que moi, je sens une immense fatigue m’envahir… Nous sortons finalement de la synagogue et nous nous apprêtons à entrer dans la voiture, quand cinq jeunes, dont le visage ne donnait pas l’impression qu’ils avaient l’intention de rencontrer un rebbe ‘hassidique, nous arrêtent en criant : ‘Attendez ! Attendez ! Nous aussi, nous désirons une bénédiction !’ Je pensais que le rebbe allait leur dire de revenir le lendemain. Mais non ! Je vois la joie éclairer son visage, comme si c’était le premier et unique diamant qu’il avait trouvé aujourd’hui… Je comprends de suite qu’il n’y a pas d’espoir de dormir avant 3 heures du matin. Nous retournons à la synagogue, et le rebbe donne à chacun une attention comparable à celle qu’un père donne à son fils. Ils ressortent avec un visage différent de celui qu’ils avaient à leur arrivée ; ils sont les enfants uniques de Hachem, et, à présent, ils le ressentent pleinement.

Nous arrivons finalement à la maison de notre hôte ; le rebbe s’assoit, prend une Guemara et se plonge dans l’étude comme si c’était le milieu de la journée. Je n’ai pas eu le mérite de le voir aller se reposer ; par contre, à 5 heures et demie du matin, il vient me réveiller, ainsi que ses autres accompagnateurs. Il est tellement plein de vigueur et d’entrain qu’on aurait dit qu’il avait dormi toute la nuit. En voyant l’heure, je n’en crois pas mes yeux ; mais rav Sebbag me ‘rassure’ en me disant qu’il ne reste plus que deux semaines où il faudra suivre un tel rythme, que nous n’avons pas le choix car il faut se rendre au mikvé, puis directement dans une école secondaire pour la prière de Cha’harith, suite à laquelle le rabbi rencontrera les élèves. Et ainsi, chaque élève bénéficie personnellement d’une bénédiction et d’un encouragement. Les élèves, comme les professeurs, sont envahis d’une émotion infinie… A la fin de la matinée, nous quittons l’école et nous rendons directement à la synagogue où est prévue pour l’après-midi une réception du public, qui se termine à nouveau à 1 heure du matin. A la fin de la soirée, je pense : ‘Au moins, cette nuit sera une nuit normale !’ Mais à ce moment-là, on m’annonce que nous allons à présent effectuer un voyage nocturne vers une autre ville, où nous parviendrons vers 7 heures du matin. Je me dis alors que je pourrais au moins dormir dans la voiture ; mais on m’annonce que c’est à mon tour de conduire cette nuit-là ! A ce moment-là, j’ai compris l’expression de rav Sebbag: ‘facile et agréable’…

La notion de ‘facilité’ s’est également concrétisée dans le fait que durant la journée, nous avions oublié que nous avions besoin de nourriture. En effet, chez le rebbe, cette notion n’existe pas : il n’y a pas d’interruption pendant la réception du public. Que le repas attende la nuit, ou même le lendemain matin ! Je me souviens que le deuxième jour, le deuxième traducteur (nous étions toujours deux, un pour les hommes et un pour les femmes) sortit pendant exactement cinq minutes pour se revigorer. Le rebbe me demanda comment il avait pu quitter la salle à un moment où des gens attendaient leur tour. Lorsque je lui expliquai qu’il était allé manger, le rebbe ne put s’empêcher d’éclater de rire comme si je lui avais raconté une blague. Il me regarda comme on regarde quelqu’un qui serait allé manger alors qu’il était en train de ramasser des diamants ! J’essayai de lui expliquer qu’il était indispensable de prendre des forces pour pouvoir ramasser les diamants… Mais ce qui est certain, c’est que lui-même est doté de forces surhumaines.

Ainsi se déroulent les deux semaines du voyage… Au moment où, en arrivant à l’aéroport pour mon vol de retour vers Israël, je me dis que je serais capable de dormir des jours entiers, tant je souffre de manque de sommeil, j’entends que le rebbe ne rentre pas chez lui ; il passe d’abord par la Guadeloupe, où se trouvent encore quelques centaines de Juifs qui ont besoin de ses encouragements et de ses bénédictions… Et c’est ainsi que son programme continue…

Cela fait déjà huit ans que j’ai le mérite d’accompagner le rebbe lors de ses voyages dans les pays francophones. Cependant, il faut savoir que le Admour effectue de tels voyages durant toute l’année ; il a visité plus de 70 pays, et Hachem lui accorde des forces surnaturelles, tant son dévouement pour le peuple d’Israël est infini. A chaque fois que je témoigne des signes de faiblesse, il me rappelle qu’il faut considérer les enfants de Hachem comme ses propres enfants, auquel cas la fatigue n’entre pas en considération.

Chaque fois que le rebbe revient en France, des centaines de personnes l’attendent, non seulement pour demander des bénédictions, mais également pour le remercier des miracles dont ils ont été témoins. Je pourrais écrire des livres entiers sur les miracles qui ont été vécus par des personnes qui ont reçu une bénédiction du rebbe et ont suivi ses conseils ; le nombre de couples sans enfant qui ont été exaucés après des années d’attente, etc… Je me souviens en particulier qu’après le dernier voyage du rebbe à Paris, durant lequel il a rencontré quelques 5.000 personnes en 9 endroits différents, un couple est venu lui annoncer la naissance de leurs jumeaux après 14 ans de mariage : alors qu’ils avaient perdu espoir, ils ont rencontré le rebbe qui leur donna un conseil qu’ils appliquèrent à la lettre. Et un an plus tard, ils eurent le bonheur de voir naître des jumeaux… Le rebbe leur répondit que c’était parce qu’ils avaient accompli leur engagement et s’étaient ainsi rapprochés d‘Hachem, qu’ils avaient été exaucés.

On ne peut pas compter le nombre de personnes qui ont trouvé leur conjoint après avoir bénéficié d’une bénédiction du rebbe, le succès dans la parnassa pour ceux qui en avaient besoin… La semaine dernière, j’ai reçu un coup de téléphone d’un homme de 41 ans résidant à Beér Chéva, qui avait rencontré le rebbe et avait bénéficié de bénédictions et de conseils. Il m’a dit : ‘Je suis tout tremblant ; je viens de quitter l’hôpital avec, dans ma main, des résultats d’examens antérieurs témoignant que j’étais atteint d’une grave maladie. Même les médecins avaient désespéré, et subitement la maladie a disparu comme si elle n’avait jamais existé… Tous les professeurs de l’hôpital ont affirmé qu’il s’agit d’une guérison proprement miraculeuse…' »

L’œuvre du rebbe de Kalov continue, malgré le terrible handicap dont il souffre depuis deux ans, car malgré sa SLA (sclérose latérale amyotrophique, également appelée, dans le monde francophone, maladie de Charcot, une maladie neurodégénérative des motoneurones de l’adulte), il conserve toute ses fonctions intellectuelles, et garde contact avec le monde extérieur par l’intermédiaire d’une technologie particulière (son nom : Moché ben Rizel). Il continue ainsi à assurer son œuvre de sauvetage de tant de jeunes et de familles entières, utilisant ses nombreux délégués pour assurer le contact. Son bureau, situé à Modi’in ‘Ilith, continue pour sa part à garder le contact avec tous les gens qui l’ont rencontré, se sont engagés devant lui à se renforcer, à envoyer leurs enfants dans des institutions de Tora ou à prendre sur eux telle ou telle mitsva. Y travaillent plus de 120 hommes et femmes, de 8 h du matin à 2 h du matin le lendemain, rémunérés par le rebbe lui-même. Ils prennent des nouvelles de chacun et les aident à progresser dans la nouvelle voie qu’ils ont choisie.

De plus, les enfants du rebbe poursuivent l’œuvre de leur père, l’un de ses fils s’occupant de l’étranger, et l’autre d’Erets Israël. L’un d’entre eux était d’ailleurs en France il y a peu de temps.

On ne peut pas dire qu’un tel phénomène n’a pas existé dans les pays : on a connu des grands tsadikim que le public respectait, et auprès desquels le public se rendait pour demander bénédictions et conseils. Mais une telle ampleur, une telle présence dans tant de pays, cela n’a évidemment jamais pu exister.

Du côté achkenaze ? D’abord, rapportons ici une anecdote inédite : un petit-fils de Baba Salé étudiait en son temps à la Yechiva de… Brisk. Il se maria durant son séjour à la Yechiva, et il fut question que Baba Salé, rabbi Israël Abou’hatséra, se rende à ce mariage, malgré son âge avancé. Une importante partie de la Yechivath Brisk vint spécialement à la soirée, dans l’espoir (déçu du reste) de « voir » Baba Salé

Et bien sûr, jusqu’à ce jour, des Guedolim tels que le rav Steinemann ou que rav ‘Hayim Kanievski reçoivent, au quotidien, des centaines de personnes venant demander conseils et bénédictions.

L’Allemagne également, connut en son temps, une personnalité de cette envergure : le « Ba’al Chem » de Michelstadt (rav Yits’hak Arié Wormser, 1768-1847) qui œuvra pour la communauté allemande dans cette même sphère…

Nous ne sommes pas à même de comparer les rabanim et leurs oeuvres, mais sans nul doute les mérites du rabbi de Kalov sont immenses, ne serait-ce qu’en vertu de son dévouement exceptionnel. Jamais, au grand jamais, on n’aura trouvé une telle personnalité, se consacrant au public d’une telle manière, personnelle, directe, se rendant sur le terrain chez tant de Juifs pour leur accorder attention et bénédiction, visant à les renforcer de manière personnelle dans leur respect de la Tora et des mitsvoth.

Notons ici aussi que le rebbe est la cheville ouvrière du fonds actuellement établi aux Etats Unis en faveur de la jeunesse juive d’origine francophone se rendant en Erets Israël et ayant besoin d’institutions qui comprennent sa nature et ses besoins.

Il nous a semblé intéressant de prendre connaissance de ce phénomène, prouvant à quel point le public qui est le nôtre ressent le besoin de rencontrer des personnalités de ce genre  pour recevoir des bénédictions et  se renforcer dans ses engagements.•

Extrait de Kountrass numéro 202

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