L’alliance entre les classes moyennes progressistes et le peuple immigré musulman

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Y. Baboulin

Le Grand Remplacement progressiste

J’ai déjà analysé, à plusieurs reprises, le paysage qui s’est mis en place après mai68  dans le camp de la gauche, et surtout à partir des premières années de la présidence de Mitterrand.

Abandon de toute alternative révolutionnaire = abandon du prolétariat et du peuple. D’où sur le plan politique : marginalisation du PCF (qui était le nom de l’hypothèse révolutionnaire, même en sachant qu’il n’en était rien en réalité).

Et en même temps le Grand Remplacement du peuple révolutionnaire, dans l’imaginaire progressiste, par le peuple immigré. Remplacement favorisé dès la présidence de VGE par le soutien à l’immigration massive de peuplement en lieu et place de l’immigration économique entre 1945 et 1975. D’où sur le plan politique : la montée en puissance du FN, favorisée par Mitterrand et ses successeurs.

Mais il y a un problème. Ce déplacement de l’alliance historique entre les classes moyennes et le peuple, vers une alliance entre celles-ci et le peuple immigré, est largement fantasmé car il ne tient pas compte d’une réalité incontournable : la réalité de l’identité nationale. Entre les classes moyennes et le peuple supposé révolutionnaire, il existait un socle commun : l’identité nationale. Des références à une culture commune, à une histoire commune (les Lumières, 1789, 1848, la Commune, etc.).

Ce socle commun explose dans l’alliance entre les classes moyennes et le peuple immigré. Mais les bobos progressistes sont dans la dénégation : ils tiennent absolument à CROIRE que le peuple immigré se définit par son statut social (exploitation, chômage, relégation urbaine, racisme, etc.). Un peu comme les ouvriers d’autrefois. Sauf que ce fantasme ne fonctionne pas : le peuple immigré est essentiellement de culture islamique et vient de pays que rien ne rapprochent de l’Europe (religion, vie politique, valeurs familiales, etc.).

Conclusion : avec la rupture de l’alliance révolutionnaire entre les classes moyennes et le peuple, au profit de l’alliance entre ces mêmes classes moyennes et le peuple immigré, on est passé d’une hypothèse (révolutionnaire) qui a certes échoué mais qui était crédible a une hypothèse totalement fantasmée, qui ne repose plus sur aucun réel.

Conséquences : les craquements dans l’alliance – bobos/immigrés

Une première fracture est intervenue au moment des agressions sexuelles massives commises par des « migrants » contre des femmes européennes, en Allemagne, en Autriche et en Suède. A l’époque, les féministes avaient utilisé des contorsions sémantiques pour tenter de s’en sortir : elles avaient refusé de condamner le sexisme musulman (Pas d’amalgame ! Pas de stigmatisation !) pour condamner le sexisme en général, incluant donc celui, supposé comparable, des mâles blancs hétérosexuels. Pour le progressisme, pas de différence entre le « migrant » qui agresse et viole dans les rues et le producteur de cinéma seulement soupçonné des mêmes faits (encore que le premier on peut lui trouver des excuses, le pauvre !). Sans tomber dans un complotisme anti-médiatique facile, on peut d’ailleurs observer comment l’exécrable campagne féministe contre le « harcèlement sexuel » tombe à point pour déculpabiliser les immigrationnistes.

Première dénégation du réel.

La seconde fracture intervient à propos de l’antisémitisme. Les progressistes condamnent formellement les crimes du nouvel antisémitisme, mais là encore en accompagnant ces condamnations de contorsions sémantiques : on le condamne mais sans le nommer (ni l’islam ni l’immigration), et en le mélangeant arbitrairement à l’ancien antisémitisme « d’extrême-droite », qui n’existe plus qu’en fantasme mais qui joue un rôle fort utile de dérivation et d’aveuglement.

Sans oublier, au passage, l’accusation subliminale visant les Juifs de « l’avoir bien cherché » par leur communautarisme, leur obscurantisme, et leur soutien à Israël.

Notons sur ce dernier point que l’« antisionisme » constitue véritablement une pièce maîtresse dans le maintien de l’alliance entre les bobos progressistes et le peuple immigré : la condamnation systématique, totale, absolue et fondamentale de l’Etat d’Israël sert de pont entre les deux parties de l’alliance. On comprend que Le Monde et Libération soient en pointe dans ce combat !

Seconde dénégation du réel.

La troisième fracture concerne la question de la violence : incivilités de plus en plus violentes, violences meurtrières des cailleras dans les « quartiers sensibles », violences pré-meurtrières des casseurs gauchistes (ND des Landes et autres points de fixation, manifestations de rues, occupations de facs, etc.).

Or les bobos progressistes tiennent à leur tranquillité, à l’intégrité de leurs biens, et à la jouissance paisible de la société de consommation.

D’où schizophrénie chez eux : d’un côté les belles paroles et les bons sentiments (les « pauvres immigrés » et « la révolte des jeunes »), de l’autre côté l’attente d’un Etat qui joue son rôle de gardien de l’ordre public – ce qu’il ne veut ni ne peut plus faire.

Troisième dénégation du réel.

La quatrième fracture concerne la question de la laïcité. Pendant tout le 20ème siècle, la laïcité telle qu’instaurée par la Loi de 1905 avait globalement bien fonctionné, malgré quelques tiraillements en particulier dans le domaine scolaire.

Un équilibre avait été trouvé entre d’une part ce que la Loi de 1905 définissait comme la neutralité de l’Etat (qui n’est pas l’athéisme militant) et d’autre part l’acceptation par l’Eglise de son retrait des institutions politiques (qui n’est pas un retrait du débat public). Je rappelle que ce retrait est inscrit dans la doctrine chrétienne (« Mon royaume n’est pas de ce monde », « Rendre à César ce qui est à César et à D’ ce qui est à D’ ») alors qu’il est en contradiction totale avec la doctrine islamique. L’Eglise n’a eu à faire qu’un ajustement politique sans implications doctrinales.

Avec la présence massive en France de populations immigrées d’origine et de culture musulmanes, et de plus avec la montée en puissance de l’agressivité stratégique de l’Islam au niveau mondial depuis la chute du communisme, tout le monde voit bien que la sacro-sainte Loi de 1905 reste et restera de plus en plus impuissante face aux revendications communautaires. De ce point de vue, les points d’affrontement actuels ne sont que les prémisses de ce qui attend le pays.

L’onde de choc islamiste provoque une fracture dans l’alliance entre les bobos progressistes et le peuple immigré (que les premiers font cependant, avec l’aide de l’UE, entrer de plus en plus massivement en Europe). Les premiers sont majoritairement « sans religion », parfois franchement athées parfois vaguement spiritualistes ; le second est majoritairement musulman même si cette référence est multiforme (degré des croyances et des pratiques). Et si l’islam des immigrés n’est pas (encore ?) majoritairement djihadiste, il ne fait aucun doute pour tous les observateurs que le peuple immigré soutien ne serait-ce que passivement les comportements djihadistes (cf. la difficulté que les institutions de l’Etat rencontrent pour dénicher quelques rares représentants de cette religion qui auraient le culot de s’engager dans un combat clairement antidjihadiste).

Quatrième dénégation du réel.

Brève conclusion

Les progressistes, qui détiennent l’hégémonie idéologique depuis les années 70 sont maîtres du langage (la novlangue) grâce aux médias, aux enseignants, aux intellectuels et aux cultureux. DONC ils n’auront pas trop de difficultés, dans les mois qui viennent, pour amortir ces fractures grâce à leurs exercices de contorsions sémantiques. Seuls s’y opposent la « droite décomplexée », et quelques voix issues de la gauche républicaine archaïque (par ex. Elisabeth Badinter) qui sont tues, marginalisées, et stigmatisées comme étant « réactionnaires ».

La question est : combien de temps cela tiendra-t-il ?

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