L’ambassadeur du Liban en Allemagne nommé Premier ministre

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Le président libanais a confié le métier d’assembler le gouvernement à Mustafa Adiv, qui est ambassadeur en Allemagne depuis 2013. « Ce n’est pas le moment pour parler, l’urgence est de former un gouvernement. » La décision a été prise quelques heures avant la visite du président français à Macron.

Ynet

Le président libanais Michel Aoun a confié aujourd’hui (lundi) la tâche de réunir le prochain gouvernement à Mustafa Adiv, qui était jusqu’à présent l’ambassadeur du Liban en Allemagne. C’est à l’issue des consultations que le Président a eu avec les parlementaires. Cette nomination intervient environ trois semaines après la démission d’Hassan Diab sous la pression des manifestants à la suite de l’attentat à la bombe dans la capitale, Beyrouth, qui a tué au moins 190 personnes et en a blessé environ 6000, au milieu de la grave crise économique du pays.

« Nous allons fromer le gouvernement dès que possible », a déclaré Adiv dans un communiqué aux médias après avoir reçu la nomination du président. « Il n’y a pas de temps pour les discussions, les promesses et les souhaits. Il y a une très grande peur parmi les Libanais du présent et de l’avenir, et avec l’aide de D’, nous réussirons dans la tâche de sélectionner une équipe de travail gouvernementale talentueuse et qualifiée afin que nous puissions mettre en œuvre des réformes rapidement. » Jusqu’à la formation du nouveau gouvernement, le gouvernement démissionnaire servira de gouvernement de transition.

Ces derniers jours, des consultations politiques fébriles ont eu lieu pour tenter de parvenir à un accord sur l’identité du prochain Premier ministre. Adiv a reçu un large soutien de la part des dirigeants des courants politiques libanais, y compris de la faction du Hezbollah au parlement libanais. Il a obtenu le soutien politique vital d’anciens Premiers ministres, dont Saad al-Hariri, qui dirige le plus grand parti sunnite du Liban. Selon les médias locaux, la nomination a également reçu le soutien du président français Emmanuel Macron qui atterrira ce soir à Beyrouth.

Adiv, originaire de la ville de Tripoli, dans le nord du Liban, est marié et père de cinq enfants. Il est titulaire d’un doctorat en droit et en sciences politiques et a précédemment été chargé de cours dans ces domaines dans des universités libanaises et françaises. Il connaît l’arène politique locale et a précédemment été directeur du bureau du Premier ministre Najib Mikati, de 2000 jusqu’à ce qu’il soit nommé ambassadeur en Allemagne en 2013.

L’un des avantages de cette personne, selon les témoignages de personnes qui ont travaillé à ses côtés, est qu’il est une personnalité qui n’est pas clairement identifiée à l’un des courants politiques au Liban. Cependant, selon le système de régime au Liban basé sur la division ethnique, le Premier ministre devrait être un musulman sunnite, le courant auquel appartient Adiv. Selon le système, le président doit être un chrétien et le président d’un parlement musulman chiite.

La candidature d’Adiv a été préférée suite aux contacts qu’il a eu avec Macron au cours des deux derniers jours. Le président français, qui après l’explosion du port de Beyrouth a appelé à un changement politique au Liban, a fait pression sur les dirigeants du pays pour qu’ils s’entendent sur un candidat pour sa visite. Macron est considéré comme au centre des efforts internationaux poussant les élus libanais à faire face à la crise qui a dévasté l’économie avant même l’explosion de Beyrouth.

La crise économique a accentué la chute de la monnaie libanaise d’environ 80% depuis octobre, endommageant l’épargne des citoyens dans un système bancaire paralysé et aggravé considérablement la pauvreté et le chômage. En mai, le Liban a ouvert des pourparlers avec le Fonds monétaire international en vue de recevoir un soutien financier, mais les négociations sont bloquées suite à des désaccords du côté libanais.

Pendant ce temps, dans un discours marquant le 100e anniversaire de la création du Grand Liban, Aoun a surpris hier soir quand il a appelé à déclarer le Liban un «État civil» et à changer de la racine le système ethnique utilisé. Selon lui, le Liban est géré comme plusieurs républiques distinctes et non comme un État uni en raison de la division du pouvoir entre les différentes communautés. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui est considéré comme un allié politique du président Aoun, a également déclaré dans un discours hier qu’il était ouvert à la proposition de Macron d’établir un nouvel accord politique au Liban.

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