Le pavé dans la mare de Benyamin Netanyahou

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La chronique de Michèle MAZEL

  «En Israël, Benyamin Netanyahou joue la carte de la colonisation» titre Le Monde ; «Israël : Netanyahou s’engage à annexer la vallée du Jourdain» déclare le Figaro. L’un et l’autre présentent la déclaration faite par le premier ministre israélien le 10 septembre comme un coup mortel qui aurait été porté aux perspectives de paix.

   Pourtant l’exécution de ce plan, présenté moins d’une semaine avant les élections législatives, dépend du résultat des urnes et notamment d’une victoire nette du candidat Netanyahou, actuellement en perte de vitesse dans les sondages ; il ne s’agit donc que d’un projet, certains diraient un ballon d’essai électoral, dont les chances d’être suivi d’effet semblent très aléatoires.

A une semaine des élections législatives, le Premier ministre israélien a fait part de son intention, s’il était réélu, d’annexer la vallée du Jourdain, en Cisjordanie. La question est de savoir s’il compromet les perspectives de paix. Oui sans doute, à en juger par le florilège de réactions paru dans Le Figaro du 11 septembre : «Les chefs de la diplomatie des Etats membres de la Ligue arabe ont également assuré que l’annexion envisagée minerait les chances de progrès dans le processus de paix israélo-palestinien».  Selon les Nations Unies, citées par le quotidien : «Une telle perspective serait dévastatrice pour la possibilité de relancer les négociations».

 La Syrie, elle, se garde bien de se référer à un quelconque processus de paix et se contente de condamner «l’expansionnisme israélien». La Jordanie ne parle pas non plus de paix ; selon Le Figaro, réalisée, cette promesse «entraînera toute la région dans la violence» aurait déclaré le chef de la diplomatie jordanienne. L’Arabie saoudite juge qu’il s’agit là «d’une dangereuse escalade». Enfin pour la haute responsable palestinienne qu’est Hanane Achraoui, «le projet du candidat Netanyahou ruinerait toute chance de paix», n’hésitant pas à parler de «nettoyage ethnique».

Oui mais…   De quelles chances de paix parle-t-on au juste ? Voyons. Au cours des toutes dernières semaines, donc avant le «plan» du premier ministre, Israël a dû affronter des attaques sur trois fronts. Le Hamas de Gaza tente quotidiennement d’envoyer ses militants franchir la frontière pour commettre des attentats en Israël ; ses dirigeants réaffirment régulièrement leur volonté d’affranchir toute la Palestine historique de la présence des Juifs. Une volonté qui est aussi celle de leur patron l’Iran.

La route de la paix

Ce même Iran arme des milices chiites en Syrie et cherche par tous les moyens à faire transiter par ce pays des missiles de haute précision à destination du Hezbollah libanais qui lui aussi annonce haut et fort son intention de détruire Israël. On aimerait comprendre comment le plan de Netanyahou, s’il se réalisait, aggraverait cette situation comme le craint le chef de la diplomatie jordanienne.

Reste les Palestiniens. Ceux-là-mêmes qui se refusent avec une constance digne d’admiration toute négociation et ne veulent pas entendre parler du plan de paix du président américain dont ils professent ignorer le contenu ; ceux-là mêmes qui ont rejeté le volet économique dudit plan, et les millions de dollars dont il les aurait fait bénéficier. Ceux-là encore qui empoisonnent l’esprit de leurs enfants à travers des livres scolaires qui déshumanisent les Juifs et leur dénient tout droit «en Palestine». Ceux-là enfin qui assurent une rente confortable à leurs militants convaincus d’avoir assassiner des civils israéliens, hommes femmes et enfants.

Entendons-nous bien. Il n’est pas question ici de porter un quelconque jugement sur le plan de Netanyahou. Uniquement de relativiser son impact sur des perspectives de paix qui paraissent encore plus aléatoires que le plan.

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