Le rabbi de Kalov à l’approche de Pourim 5779

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Accepter la Tora de bon gré

A la fin de la Meguilath Esther, nous lisons ce passage : « Les Juifs accomplirent et acceptèrent pour eux » : ils accomplirent à l’époque de Mordekhaï ce qu’ils avaient déjà accepté lors du Don de la Tora. Car lors de la Révélation au Sinaï, le peuple juif a reçu la Tora sous la contrainte.
En revanche, à l’époque de Mordekhaï et d’Esther, le peuple juif a reçu à nouveau la Tora de tout cœur et était 100% consentant.

Qu’est-ce qui les a poussés à ce moment-là à recevoir à nouveau la Tora et les Mitsvoth avec amour et joie ?

Prenons l’exemple d’un homme qui réussit dans tout ce qu’il entreprend, il est érudit, aisé et intelligent. Il est le plus riche de sa ville et jouit d’une grande notoriété de par le monde. Mais néanmoins, sa sérénité est troublée lorsqu’il apprend que l’une de ses connaissances est devenue immensément riche, et la valeur de ses biens dépasse les siens.
Cet homme ne tire aucun plaisir de sa richesse, de son intelligence et de toutes les qualités qu’il possède. Lorsqu’il apprend que son ami l’a dépassé, il a le sentiment de ne rien posséder, alors qu’occuper la seconde position dans le monde au niveau de la richesse et de la puissance est remarquable. Mais pour lui, c’est sans intérêt et il a le sentiment que son monde s’est effondré.

Haman était ce type d’hommes. Il était l’un des personnages les plus riches de Mède et de Perse et occupait la plus haute fonction du royaume, à l’exception du roi. Il ne lui manquait rien et sa parole était précieuse aux yeux du roi.
Il était si respecté aux yeux du souverain au point que ce dernier accepta d’exterminer, conformément à sa demande, tous les Juifs de son royaume. Tous les serviteurs du roi à la porte du palais se prosternaient et s’inclinaient devant lui, suivant l’ordre du roi, un privilège auquel n’avait droit aucun autre ministre de Mède et de Perse.
Malgré tout, le fait que Mordekhaï s’abstienne de se prosterner et de s’incliner le perturbait, car il avait le sentiment que tous les honneurs conférés par les autres n’avaient aucune valeur si Mordekhaï manquait de l’honorer.
Il avait déclaré lui-même à sa famille : « Mais tout cela est sans prix à mes yeux, tant que je vois ce Juif Mordekhaï assis à la porte du roi.
Cela se produisit après qu’il a décrit « la splendeur de sa fortune et la multitude de ses enfants, et comment le roi l’avait distingué et élevé au-dessus des grands et des officiers royaux. »
Il poursuit en expliquant qu’au festin organisé par Esther, lui seul a été invité. Et tout ceci dans un grand royaume comprenant 127 provinces.

Mais malgré tout : « tout cela est sans prix à mes yeux. »

Les enfants d’Israël de cette génération, témoins de cette situation, frôlèrent la mort en raison de l’insatisfaction du vil Haman qui l’avait conduit à fomenter ses vils desseins : accuser et exterminer un peuple entier.
Nous avons vu que la joie et la satisfaction authentique ne résident pas dans les possessions matérielles.

Ainsi celui qui possède cent aspire à deux cents, et une grande richesse peut apporter un manque de satisfaction, de joie de vivre, et une grande corruption chez celui qui n’a pas été éduqué dans la voie de la Tora.

Cette situation a incité les Juifs à se repentir et à accepter volontiers la Tora.

Ils se rendirent compte qu’un homme désirant les plaisirs de ce monde-ci n’est jamais satisfait, car il est impossible de combler toutes les aspirations et vouloirs de l’homme.

Seul l’homme dont les aspirations se situent dans le service divin sera assuré une pleine satisfaction.

En effet, « ceux qui recherchent l’Eternel ne manquent d’aucun bien. »
Par le biais de la Emouna, la foi, grâce à la Tora et les Mitsvoth, l’esprit de l’homme se délecte et il s’éloigne de la jalousie, des passions et de l’honneur qui détruisent l’homme.

Ils comprirent la profondeur de cet adage : « Les Talmidé ‘Hakhamim multiplient la paix dans le monde » : lorsque l’homme est insatisfait, il est pointilleux et se met en colère contre tout ce qui ne va pas dans son sens et terrorise tout son entourage.
Or, un véritable érudit respire le bonheur, la satisfaction, le contentement et le plaisir infini d’une page de Guemara qu’il a étudiée, plus qu’un notable qui a gagné un milliard d’euros.
Grâce à la joie et la satisfaction de son étude, il ne se montre pas rigoureux sur des sujets dénués d’importance, et par cette attitude, il développe la paix dans le monde.

Ceux qui ont le privilège de vivre une vie de Tora voient clairement qu’une telle vie est belle et agréable.

Plus l’homme est pointilleux sur l’accomplissement des Mitsvoth, plus il ressent le plaisir et la beauté de la vie. Ceux qui sont éloignés de la Tora et adoptent un mode de vie étranger à la Tora, se trompent de route et sont toujours à la recherche d’une vie de bonheur.
Mais comme ils ne sont jamais satisfaits, ils changent de temps en temps de mode de vie et de règles, mais sans succès.

Chaque Juif doit se répéter : « Que notre part est enviable, notre sort joyeux et notre héritage remarquable. »

Rien n’est plus beau qu’une vie de Tora.

Ces lois, données par le Créateur, nous conduisent vers une vie de bonheur et de satisfaction authentique. A nous de Le remercier et d’entonner des louanges : « Béni soit l’Eternel notre D’ qui nous a créés en Son honneur et nous a séparés de ceux qui sont dans l’erreur, nous a donné la Tora de vérité et insufflé en nous la vie éternelle. »

A ce titre, nos Sages ont institué les Michloa’h Manoth (cadeaux alimentaires) et les Matanoth Laéviyonim (dons aux pauvres), qui sont le signe de nos bonnes vertus et de la paix découlant d’une vie de Tora dans la joie.

C’est l’éternité de la Meguila d’Esther et de Pourim : « Ne pas laisser disparaître ces jours de Pourim du milieu des Juifs ni en effacer le souvenir du milieu de leurs descendants. »

Pourim Saméah !

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