Le rabbi de Kalov : bénéficions de la bonté divine en pratiquant les mitsvoth

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Parachath A’haré Moth-Kedochim

« Vous observerez donc Mes lois et Mes statuts, parce que l’homme qui les pratique obtient, par eux, la vie : Je suis l’Éternel» (Vayikra 18,5).

On raconte qu’un jour, un jeune homme qui avait abandonné la tradition ancestrale désira partir en voyage, et demanda à son père des fonds pour son périple. Son père lui répondit : « Je suis prêt à te donner de l’argent pour ton voyage, à condition que tu mettes les Téfilines chaque jour. » Le fils fit la promesse et son père lui donna une certaine somme suffisante pour les premiers jours, assurant à son fils qu’il trouverait les moyens de lui envoyer d’autres fonds pour la suite du voyage.

Quelques jours plus tard, le fils téléphona à son père et lui demanda de lui envoyer une nouvelle somme d’argent. Le père lui demanda : « Mets-tu les Téfilines ?» et le fils de répondre : « Je les mets chaque jour. » Le père reprit : « Je vais trouver un moyen pour te faire parvenir de l’argent. » Plusieurs jours s’écoulèrent et le fils téléphona à nouveau à son père pour savoir ce qu’il en était de l’argent. À nouveau, le père réitéra sa question sur les Téfilines, et le fils répondit par la positive. Le père répéta qu’il trouverait un moyen de lui envoyer de l’argent. Ce scénario se répéta à plusieurs reprises jusqu’à ce que le fils réalise qu’il avait épuisé toutes ses économies et n’avait même plus de quoi s’acheter à manger ; de ce fait, il fut contraint de rentrer chez lui. Arrivé à la maison, furieux, il cria contre son père : « Pourquoi m’as-tu laissé tomber en promettant de m’envoyer de l’argent pour les frais de mon voyage ? » Le père rétorqua : « Donne-moi les Téfilines. » Lorsqu’il les lui apporta, le père lui montra qu’il avait déposé une très grande somme dans la poche des Téfilines. S’il avait mis les Téfilines, il aurait trouvé l’argent. Le fils réalisa alors qu’il avait été démasqué. Il finit par prendre conscience qu’il ne s’était pas conduit avec droiture avec son père, et depuis lors, il se mit à mettre chaque jour les Téfilines.

Nous pouvons extraire de ce récit une morale liée à la conduite des Juifs face à D’. Nous rencontrons souvent des Juifs qui promettent de se renforcer dans l’accomplissement des Mitsvoth du Créateur, et estiment par ce mérite, bénéficier de bénédictions. Au final, ils ne tiennent pas leur promesse et se plaignent de n’être pas bénis. Ils oublient qu’ils sont responsables d’avoir manqué à leur promesse, source d’influx positifs.

Le ‘Hafets ‘Haïm illustre ce principe par une parabole : un homme propose ses services de serviteur à domicile à un homme aisé. Celui-ci accepte sa proposition et inscrit son nom dans son carnet, stipulant qu’à compter de ce jour, il est embauché comme domestique dans son foyer. Le serviteur quitta ensuite le domicile de l’homme aisé et repartit chez lui, sans se présenter au travail les jours suivants. Plusieurs jours plus tard, il se plaignit de n’avoir pas reçu son salaire. Il va de soi que cette attitude est parfaitement stupide.

Or, certains se conduisent exactement de cette façon avec D’. Le matin, ils acceptent le joug divin et demandent à D’ de leur prodiguer du bien, mais immédiatement après, ils oublient totalement d’être présents pour Le servir et pratiquer les commandements. Ils osent ensuite en vouloir à D’ Qui ne leur a pas prodigué de bien.

Réfléchissons. La Tora contient 613 Mitsvot, comparables à 613 boutons d’un appareil. Tout comme lorsqu’on appuie sur le bouton de la machine, on enclenche un élément de celle-ci et une action spécifique s’ensuit, de même, lorsqu’un Juif, doté d’une âme sainte, une parcelle du divin, accomplit ici une Mitsva, cela enclenche une action dans la création, et crée une marque dans les mondes supérieurs, nourris par les Mitsvoth. L’homme induit ainsi une action positive dans ce monde-ci, comme l’indique ce passage dans la Tora : « Si vous vous conduisez selon Mes lois…Je vous donnerai les pluies en leur saison, etc.»

À ce sujet, le ‘Hatam Sofer (parachath Bechala’h) écrit : « Notre méconnaissance de la nature nous induit à penser que le monde fonctionne selon des phénomènes prodigieux. Si, en réalité, D’ nous dévoilait les secrets de l’ordre naturel du monde, nous saisirions que de la même manière que l’aimant attire le métal, dans la nature, un homme qui mange du ‘hélèv (graisse interdite) sera sanctionné par Karèth (retranchement), et le culte des idoles arrête les pluies, tandis qu’un homme qui suit les lois de l’Éternel se fait bénir. Tout se trouve dans la nature. »

Dans ce domaine également, les Mitsvoth ressemblent aux boutons d’un appareil. En général, notre regard ne peut percevoir comment le geste d’appuyer sur un bouton entraîne une action. Très souvent, le bouton n’est relié à aucune machine. Surtout à notre époque, il est possible d’appuyer sur un bouton et de mettre en marche un appareil situé à des milliers de kilomètres. Aucun scientifique n’aurait pu s’imaginer cet état de fait il y a cent ans. C’est uniquement après la découverte dans l’atmosphère de l’existence d’ondes invisibles que cette possibilité a été attestée.

De ce fait, lorsqu’il est question de l’accomplissement des Mitsvoth, sachons qu’il existe dans l’univers des ondes cachées de forces d’impureté et de pureté. Pour actionner les ondes qui agissent et influent sur les espaces de la Création, il faut énoncer des propos particuliers comme l’étude de la Tora, la prière, la lecture du Chema’, etc. ou effectuer des actions spécifiques réalisées par le biais d’objets bien précis, comme les Téfilines, le Tsitsit, la Soucca, le Loulav, la Matsa, le Chofar, etc.

En conséquence, à l’instar de celui qui n’a pas appuyé sur le bouton, ne pourra se plaindre que l’appareil ne se met pas en marche, ainsi celui qui n’a pas accompli concrètement de Mitsvoth, ne pourra se plaindre de ne pas bénéficier d’influx positifs, qui interviennent uniquement dans le sillage de la pratique des commandements.

C’est le sens du verset de la paracha : « Vous observerez donc Mes lois et Mes statuts » : observez toutes les Mitsvoth, « parce que l’homme qui les pratique » : uniquement s’il pratique les commandements concrètement, alors il « obtient, par eux, la vie » : il s’attire ainsi une belle vie actionnée par ses bonnes actions, et il constate alors : « Je suis l’Éternel » qui est digne de confiance et récompense à profusion.

Chabbath Chalom

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