Le rabbi de Kalov, par. Pin’has : Veiller à la cacherouth pour avoir de bons enfants

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«Et tu parleras en ces termes aux enfants d’Israël : si un homme meurt sans laisser de fils » (Bamidbar 27,8).

En été, nous sommes confrontés à des épreuves au niveau de la cacherouth en vacances. Un homme qui, chez lui, est très pointilleux sur la cacherouth, lorsqu’il se trouve dans un lieu où le choix d’aliments dotés d’une bonne cacherouth est limité, et remarque que tout le monde mange dans un certain restaurant, ne prend pas la peine de se renseigner sur la cacherouth et sur le surveillant qui assure la cacherouth, pour déterminer si on peut lui faire confiance, si tout est cent pour cent cachère ou non.

Imaginons un homme qui tombe gravement malade : il obéira aveuglément à son médecin et prendra des médicaments, même s’il n’en a pas compris le fonctionnement. Il sait en effet que la médecine est une science très vaste, et qu’il faut de longues années pour comprendre chaque maladie. Il convient donc de faire confiance aux grands spécialistes qui ont inventé ces remèdes après des dizaines d’années de recherche et d’expérimentations. L’homme les prendra aussitôt pour sauver sa vie, et plus tard, il pourra apprendre leur fonctionnement.

Même si le médecin lui prescrit un remède amer, difficile à avaler, le malade l’avalera néanmoins, sachant qu’à long terme, celui lui apportera une bonne santé et une longue vie. De même, si le médecin le met en garde en lui disant d’éviter une certaine potion mortelle, même si celle-ci a bon goût, il l’évitera à tout prix, même si elle se trouve en faible dose dans un aliment.

Or les instructions du médecin reposent sur les théories de la médecine sujettes à la contestation. En effet, les chercheurs, à chaque époque, remettent en question les théories de leurs collègues des époques précédentes. De plus, il est fréquent que le traitement d’un membre ait des conséquences néfastes sur un autre.

Par déduction logique, il nous incombe de suivre les instructions du Saint béni soit-Il, le Guérisseur de toute chair, comme Il l’affirme Lui-même : « Je suis Hachem ton médecin. » Il crée chaque créature, Il fait vivre chaque individu et toute la création. Il est le seul à connaître parfaitement la nature de l’homme et celle du monde. Il nous a donné Sa sainte Tora, un livre d’instructions qui oriente l’homme pour qu’il bénéficie d’une belle vie, comme il est dit : « Car elle est notre vie et la longueur de nos jours.» Lorsqu’un Juif réfléchit à cette idée, il s’abstient de consommer un aliment douteux sur le plan de la cacherouth, même si se procurer d’autres aliments est plus difficile et que l’aliment qu’il a devant lui est tentant, car il sait qu’il lui sera préjudiciable.

Le Rambam, cet illustre médecin, explique la raison de l’interdiction de certains aliments : en consommant des animaux impurs, dotés d’une nature mauvaise et cruelle, on ancre en nous ces défauts, et les autres mets interdits portent atteinte au corps et à l’esprit. Le Zohar précise que si l’on mange des aliments interdits, on s’attache au mauvais penchant, l’impureté repose sur nous et cela porte préjudice à l’âme de l’homme, qui est sa part essentielle.

Nous voyons que les grands Tsadikim déployaient de grands efforts pour éviter aux Juifs de consommer des aliments interdits. Le rav Méir Schwartz de Londres m’a un jour relaté que lorsqu’il a commencé à occuper la fonction de cho’het (abatteur rituel) sous l’égide de la communauté United, il ne se sentait pas à l’aise et ne trouvait pas sa place. Il lui était difficile d’évoluer dans un tel environnement, parmi des cho’hatim qui n’étaient pas suffisamment animés de crainte divine, mais il ne savait pas décider par lui-même s’il devait quitter son poste pour cette raison. Lorsque l’Admour de Skwira zatsal se rendit à Londres, en route pour les Etats-Unis à la fin de la seconde Guerre mondiale, il lui exposa sa question. Et l’Admour lui répondit : « Toutes les difficultés valent la peine pour protéger même un seul Juif de la consommation d’un kazayit d’une bête impure ! »

Le Ba’al Chem Tov relate qu’on interrogea un jour le Rambam sur la résurrection des morts: tout comme nous avons des preuves de la résurrection des morts, ils prétendaient pouvoir apporter des preuves du contraire. Le Rambam fit passer sa réponse par son élève. Il fit remarquer que leur question trahissait le fait qu’ils mangeaient en abondance des aliments interdits : le sang formé ainsi entrait dans leur cerveau, ce qui instillait des doutes dans leur Emouna, ancrée en eux depuis Avraham Avinou.

De ce fait, même des enfants qui abusent de ces aliments interdits du fait que leurs parents ne veillent pas à les empêcher d’en manger, auront des doutes dans leur Emouna et s’écarteront de la tradition. Comme l’indique l’auteur du Pri ‘Hadach sur la cacherouth des aliments : comme de nos jours, on n’est pas vigilant dans ce domaine, la majorité des enfants quittent le droit chemin, et nombreux sont ceux qui sont insolents et imperméables à la crainte du Ciel, même si on leur apporte des preuves de l’existence de D’.

Nous pouvons dans cette perspective mettre en lumière le sens de notre verset : « Si un homme meurt » : un homme qui ne croit pas à la résurrection des morts, signe qu’il n’a pas été vigilant d’éviter les aliments interdits, alors : « sans laisser de fils » : il n’aura pas de fils convenable, car la consommation de ces aliments interdits entraîne ces enfants à abandonner totalement la tradition ancestrale. Nous avons ainsi une mise en garde liée à la cacherouth : en nous conformant à ses règles, nous vivrons dans la Emouna, entourés de bons enfants.

Chabbath Chalom !

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