Le rabbi de Kalov : Roch Hachana 5782, la prière de chaque Juif a de la valeur !

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Roch Hachana 5782

La prière de chaque Juif a de la valeur !

En cette période de miséricorde divine au cours de laquelle le peuple juif multiplie la récitation de Seli’hoth et de supplications, le Yétser Hara’ tente de convaincre de nombreux Juifs, que seules les prières des hommes pieux et érudits en Tora ont de la valeur, tandis que les hommes simples ne peuvent pas accéder à grand-chose par leur prière.

Or, cet argument est fallacieux, car même le plus simple des Juifs peut accéder à des sommets par le biais de sa prière.

À ce sujet, j’ai entendu l’Admour de Klausenbourg zatsal relater l’histoire suivante : un jour, on proposa du Ciel au Ba’al Chem Tov d’aller observer un simple berger servir D’ de tout cœur, sur les montages de Kitov.

À son arrivée, le Ba’al Chem Tov remarqua que le berger, Méir, se tenait debout sur la montagne et répétait plusieurs fois avec ardeur : «Maître du monde, je T’aime tellement. » Puis il déclara : « Je voudrais Te servir et faire quelque chose en Ta faveur, mais j’ignore comment m’y prendre, je ne suis pas capable d’étudier, je ne sais rien faire, mais j’ai une flûte et je jouerai de la flûte en Ton honneur. » Il sortit son instrument et joua longtemps, jusqu’à l’épuisement de ses forces, au point qu’il tomba au sol et resta allongé une demi-heure.

Lorsqu’il se réveilla et reprit conscience, il déclara sur un ton enflammé : « Maître du monde, j’ai joué de la flûte devant Toi, mais cela T’importe certainement peu, ô D’ puissant, Créateur de tous les mondes. » Il se mit à courir de ci et de là et dit : « Maître du monde, J’ai un désir ardent de faire quelque chose pour Toi, que puis-je donner pour Ta gloire ?» Puis il s’assit et déclara : « Maître de l’univers, je vais faire des pirouettes en Ton honneur. » Il commença à faire des roulades, la tête au sol et les jambes en l’air, l’une après l’autre, et à chaque fois, il répétait : « Maître du monde, je fais cela uniquement pour Toi, et j’espère que cela Te procurera de la satisfaction. » Après avoir dévalé plusieurs fois la pente, il fut pris d’une faiblesse et resta immobile quelque temps.

Lorsqu’il sortit de sa torpeur, il répéta à nouveau : « Maître du monde, que puis-je faire pour Te satisfaire ? J’ai déjà joué de la flûte, fait des pirouettes, mais cela ne vaut rien face à un grand Créateur, un Roi suprême. » Puis il poursuivit : « Je te donnerai tout ce que J’ai en poche. » Il commença à tâter sa poche, y trouva une petite pièce de monnaie, et plein d’ardeur, déclara : « Maître de l’univers, Tu reçois l’offrande du pauvre, reçois également mon offrande. » Il prit la pièce et la jeta en l’air.

Le Ba’al Chem Tov témoigne avoir vu descendre du ciel une sorte de main en feu, qui se saisit de sa pièce et l’emporta au Ciel.

De cette histoire, nous apprenons l’ampleur du plaisir ressenti dans le Ciel face à chaque Juif désirant servir sincèrement son Créateur. On venait de montrer du Ciel combien même un Juif ignorant, qui n’avait aucune notion d’étude, était précieux aux yeux de Hachem, grâce à son geste sincère.

Le Ba’al Chem Tov diffusa ce concept au sein du peuple d’Israël. Dans la période qui précéda la découverte de la ‘Hassidout par le Ba’al Chem Tov, le peuple d’Israël était divisé en plusieurs groupes : les étudiants en Tora et les ouvriers, et un grand nombre d’érudits en Tora méprisaient le statut des autres Juifs. Des Maguidim (prédicateurs) sillonnaient les villages et réprimandaient les hommes simples en leur expliquant combien ils étaient éloignés de D’, et ils enseignaient au peuple à servir D’ en étant mus par un sentiment de crainte de la sanction. En conséquence, un grand nombre d’hommes du peuple se découragèrent et baissèrent les bras. Puis, on envoya du Ciel le Ba’al Chem Tov, qui créa le mouvement de la ‘Hassidout. Il parcourut les villes et les villages, parla aux Bené Israël en expliquant combien chaque Juif est précieux aux yeux de Hachem, et il incita également le peuple à se repentir dans la joie et à servir D’ avec amour.

Voici un autre récit de l’époque du Ba’al Chem Tov : un jour, la pluie ne tombait pas, un jeûne fut institué et les Juifs se répandirent en prières et en supplications, mais ne furent pas exaucés. Un jour, le Ba’al Chem Tov aperçut un homme du peuple qui récitait le Chema’ Israël. Lorsqu’il arriva au passage : Véatsar eth hachamayim vélo yihihé matar – Il fermerait les cieux, il n’y aurait plus de pluie, il récita ce passage en pleurant et en se lamentant, et le Ba’al Chem Tov remarqua qu’il avait réussi, par sa prière, à annuler le décret de sécheresse, et immédiatement, la pluie se mit à tomber.

Le Ba’al Chem Tov interrogea ensuite l’homme simple sur son intention en récitant ce verset. L’homme répondit qu’il avait eu à l’esprit le commentaire du verset : Véatsar eth hachamayim : Hachem, loué soit-Il, arrête et presse le mouvement du firmament, à l’image de la presse des olives et des raisins, au point qu’il n’y a plus aucune pluie dans le ciel, car tout est tombé sur terre.

De cette histoire, le Ba’al Chem Tov a extrait une leçon pour les Juifs, sur l’importance de la prière de tout Juif. Bien que ce Juif fût un ignorant, il eut le mérite de s’attirer une grande délivrance par cette prière récitée de tout cœur.

C’est le sens de la requête exposée le soir de Roch Hachana au moment de la consommation de la tête d’agneau ou de poisson : Yehi ratson chénihiyé leroch velo lezanav : Que ce soit Ta volonté que nous soyons à la tête et non à la queue. Que chaque Juif sache en ces jours-ci que nous sommes tous au niveau de la tête, et qu’aucun n’est considéré comme une queue, c’est-à-dire comme un élément secondaire. Ainsi, chacun d’entre nous priera aussi bien que possible, et ensemble, nous bénéficierons d’une bonne et douce année. Amen.

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