Le seul moyen d’échapper à tout mal…

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Lors d’une conférence donnée par rabbi Yochiyahou Pinto sur la situation actuelle, le rav décrit le seul moyen d’échapper au mal. * La Tora et le ‘Hessed peuvent nous sauver de l’emprise du mal *  Quelles sont les forces qui s’opposent dans le Ciel et ont agi dans toutes les générations, au cours des guerres ? Quel est le moyen de terrasser les forces du mal dans le monde ? * Si l’on ne vainct pas ces forces célestes, le monde risque de dégénérer vers la destruction et la ruine.

Dans la Paracha de Matoth, nous relevons un point extraordinaire. Moché Rabbénou rassemble les chefs du peuple d’Israël et leur prescrit de partir en guerre contre Midian, pour la gloire de Hachem «pour exercer sur Midiane la vindicte de l’Éternel » (31,3). Or, lorsque D’ prescrit à Moché cette même guerre, D’ S’adresse à Moché, et impute cet honneur au peuple d’Israël. « Exerce sur les Midianites la vengeance due aux enfants d’Israël » (31,2).

Il faut comprendre la différence entre les propos de D’ adressées à Moché Rabbénou, et ceux de Moché Rabbénou, adressés au peuple d’Israël.

On y découvre un principe fondamental !

Chaque nation possède un ange qui est son représentant dans le Ciel. Lorsque l’ange chute, la nation chute en parallèle. Moché Rabbénou demande aux chefs des tribus de partir en guerre pour la gloire de Hachem tandis que lui, Moché Rabbénou, combattra de son côté l’ange préposé à Midian dans le Ciel. Lorsqu’il vaincra l’ange, la nation sera vaincue.

Lorsque le peuple d’Israël est en guerre contre Amalek, Moché, Aharon et ‘Hour combattent contre les anges d’Amalek, tandis que Yehochoua lutte contre ‘Amalek. Ainsi, pour la guerre contre Midian, Eléazar s’est battu avec les chefs du peuple d’Israël dans ce monde-ci, mille par tribu, tandis que Moché a mené une bataille spirituelle contre leur ange dans le Ciel.

Ainsi, depuis l’aube des temps, nous avons constaté ce phénomène. Depuis que le monde a adopté un système de royaumes, chaque ascension ou chute d’un empire a eu lieu en parallèle avec l’ascension et la chute de son ange dans le ciel. Aucune nation n’a résisté aux aléas du temps à l’exception du peuple d’Israël, et lorsque les anges dans les sphères supérieures se battent, des pays entrent en guerre les uns contre les autres ; tel est le sens profond de l’enseignement : « Il établit la paix dans ses demeures sublimes. »

Nous vivons une situation extrêmement difficile et douloureuse. Les anges célestes ne savent pas qui vers se tourner. Depuis le Dor Hahaflaga (génération de la Tour de Bavel) où le Saint béni soit-Il a divisé les habitants du monde en soixante-dix nations, soixante-dix langues et soixante-dix anges, le monde n’a jamais été aussi perturbé qu’aujourd’hui. Aucune nation, aucun pays ni aucun peuple ne sait ce que D’ attend du monde.

Que désire D’ ? Une seule chose : que l’on revienne vers le droit chemin. Le monde a perdu toutes ses valeurs, a renié toute autorité. Ce qui était autrefois interdit est aujourd’hui permis, tandis que ce qui était permis, est désormais prohibé. Les mois s’écoulent les uns après les autres, sans aucune solution à l’horizon, on s’engage sur une terre inculte, sans aucune idée de ce que D’ nous demande. Même ceux qui professent avoir découvert la vérité ou posséder une solution découvrent au final l’absurdité de leur raisonnement, alors qu’ils conduisent le monde vers un nouveau cycle de désillusion.

Nous vivons une époque où toutes les conventions, tous les principes de morale et toutes les valeurs ont été abandonnés, et même les graves tragédies ne bouleversent plus les hommes. Cette génération estime que sa propre force la conduira à la victoire, mais la réalité est qu’un confinement suivra un autre confinement, les souffrances seront suivies d’autres souffrances, la détresse sera suivie d’une autre détresse, et la pauvreté sera suivie d’une autre période de pauvreté. La seule chose qui pourra nous sauver est la Ahavath ‘Hinam, l’amour inconditionnel, le don, le fait de nous associer à la douleur d’autrui, de percevoir les qualités de notre prochain et non ses défauts.

Un homme s’en prend à son prochain, pensant avoir légèrement plus de force que lui, et cherche à le détruire. Mais au bout d’un certain temps, la roue tourne et cet homme peut lui rendre son coup… Mais ce n’est pas ce que nous avons attendu ni souhaité au cours de ces milliers d’années d’exil. L’argent, l’orgueil, la poursuite des vanités, a conduit le monde à un malheur après l’autre, à plus de frayeurs, d’afflictions et de pertes.

Nous implorons en larmes et le cœur brisé, tous les membres de la communauté de se pardonner les uns les autres, à percevoir les qualités d’autrui et non ses défauts, à juger tout un chacun favorablement, même ceux qui nous ont un jour blessé profondément.

Le Temple a été détruit en raison de la haine gratuite et la haine subsiste depuis la vente de Yossef. Elle nous poursuit à chaque génération, exigeant un châtiment pour la faute de la vente de Yossef en échange d’une paire de chaussures et de rêves qui n’ont jamais eu lieu.

Cette même haine qui a débuté le 9 Av, lorsque les explorateurs ont médit de la terre d’Israël, reste ancrée en nous chaque jour et nous sommes tenus de la déraciner de notre cœur.

En raison de nos nombreuses fautes, celui qui saisit les concepts kabbalistiques constate que deux forces dangereuses s’unissent, nous mettant tous en péril. Une fois unies, elles ne se séparent pas avant d’avoir détruit toute trace de bien. Ce phénomène a été constaté lors de la destruction du Premier et du Second Temple, lors de l’expulsion des Juifs d’Espagne, et à nouveau pendant la première puis la seconde guerre mondiale…

Il nous incombe d’extirper le précieux enfoui dans la saleté, de le détacher des forces négatives, de neutraliser et de vaincre ces forces périlleuses. Compte tenu de l’union de ces forces maléfiques dans le monde, le seul moyen d’y échapper consiste à se soumettre et à faire preuve d’une authentique humilité.

Malheureusement, en raison de nos nombreuses fautes, notre peuple a bu la coupe amère de ce poison dans le passé ; nous implorons le Saint béni soit-Il de ne pas permettre à la tragédie ou à la destruction de frapper à nouveau, et nous prions et pleurons du fond du cœur : « Repentons-nous envers Hachem !»

Rapprochons-nous de D’, prenons nos distances avec le conflit et la médisance, et attachons-nous, dans la sainteté, aux fondations et aux progrès acquis en cette période, consacrons-nous à l’étude de la Torah au quotidien, à l’étude du Livre de Devarim, aux dons réguliers à la Tsedaka, et à l’entraide entre Juifs, même avec un Juif qui nous aurait porté atteinte délibérément. Nous aurons certainement le mérite d’extirper le mal et de nous attacher uniquement au bien, et ainsi, nous pourrons échapper à la guerre et aux tragédies…

Je signe dans la douleur et une amère détresse,

Votre serviteur,

Yochiyahou Yossef

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