L’économie israélienne mobilisée pour sauver la défense

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Les Israéliens ont eu la surprise très inquiétante d’apprendre que les États-Unis comme Israël n’ont pas de réponse adéquate à la guerre des missiles de croisière et des drones de l’Iran.

Un avertissement de façon détournée du Premier ministre Binyamin Netanyahou, le lundi 28 octobre qui a annoncé que Téhéran déploierait des missiles contre Israël au Yémen, ainsi qu’en Irak, en Syrie et au Liban. Ces propos ont été échangés lors d’une conférence de presse conjointe avec le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

Cette réalité alarmante entre les défenses américaines et israéliennes se sont révélées à l’examen de l’attaque iranienne du 14 septembre contre l’infrastructure pétrolière saoudienne.

Un constat réalisé suite à l’efficacité de l’opération iranienne qui par la suite a engagé les forces armées américaines à commencer à déplacer des éléments sensibles de leur défense hors de portée de tirs de missiles iraniens.

Ce que les États-Unis ont pu faire n’est pas possible pour Israël dont le territoire existentiel est lui-même un objectif pour des tirs iraniens, conjugués certainement à ceux d’autres ennemis d’Israël liés à l’Iran. Le Hezbollah au Liban, des forces chiites en Irak, le Hamas et le djihad islamique dans la bande de  Gaza, sans compter des installations militaires de la force des gardiens de la révolution implantées en Syrie non loin des frontières israéliennes.

L’opération iranienne contre les installations saoudiennes a révélé le niveau de provocation iranien. Une attitude  qui a passé outre à la menace d’une possible riposte américaine, conforté à l’idée de pouvoir frapper également en retour des cibles US de façon dissuasive. Washington malgré sa colère a bien intégré cette menace. Donald Trump s’est donc effectivement abstenu de riposter, se contentant de dénonciations verbales.

Netanyahou et Tsahal, observateurs très attentifs du déroulement de l’attaque iranienne contre le grand centre pétrolier saoudien, ont pu constater la précision jusque-là ignorée de ces armes iraniennes, conçues pour frapper des objectifs avec un écart sur le terrain de seulement 5 à 10 m.

Dans ces conditions la déclaration était très attendue de l’armée israélienne selon laquelle les systèmes de défense antimissiles d’Israël étaient en train d’être réaménagés pour faire face aux nouvelles menaces iraniennes.

Cependant tout cela a un prix et oblige Israël à s’engager dans une course économique qui va impacter de nombreux domaines de la vie civile israélienne.

Selon le site d’information Ynet, le Premier ministre Netanyahou devra déplacer des fonds d’un usage civil pour les consacrer aux besoins de l’armée.

L’économie israélienne est sujette en partie à l’impasse politique depuis des mois, le gouvernement sortant actuel n’a pas les prérogatives pour voter des budgets.

Les analystes estiment que le prochain gouvernement devra réduire les dépenses pour respecter les objectifs budgétaires et très certainement les israéliens devront serrer un peu plus leur ceinture, car il est probable que les impôts augmenteront.

Netanyahou dans un discours sur ce sujet a choisi de s’abstenir de préciser le montant des fonds qui changeront de destination. En effet jusqu’à l’adoption d’un budget (2020), aucune modification ne peut être apportée aux dépenses.

Dans ces conditions le gouvernement intérimaire de Netanyahou n’a pas été en mesure de maîtriser un trou budgétaire conséquent qui retarde l’approbation par le parlement du budget de l’année prochaine en 2020.

Netanyahou a accusé l’Iran de chercher les moyens de transformer le Yémen en une plate-forme propice au lancement de missiles à guidage de précision sur Israël et a déclaré que les priorités budgétaires devaient changer.

Les dépenses en matière de défense augmenteront donc plus rapidement que les dépenses civiles. Selon les économistes ”80% des dépenses civiles sont des salaires du secteur public, ils ne devraient pas être touchés, à l’inverse, les projets d’infrastructure pourraient être retardés, de même que des aides sociales sensibles comme les subventions aux garderies après l’école qui seront probablement suspendues”.

Toutefois réduire les dépenses civiles pourrait également nuire à la croissance.

Israël occupe selon l’OCDE  l’avant-dernière place en ce qui concerne ses dépenses non sécuritaires. Dans ces conditions, la Banque d’Israël a déclaré dans un rapport qu’avec des possibilités de budget civil aussi faibles, il est sera difficile pour le gouvernement d’affecter des ressources à des mesures politiques pour consolider la croissance économique à long terme”.

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