Lutte contre le terrorisme: L’Arabie saoudite obtient des équipements israéliens très sophistiqués

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Depuis sa création, l’Etat hébreu a su s’adapter en permanence à la menace terroriste. Grâce à un modèle dynamique dont les clefs de voûte sont le renseignement et la technologie. Au beau milieu de la prolifération du terrorisme global, et, face au sentiment croissant de la peur de la population,  Israël est devenu la référence dans la lutte antiterroriste. 

Jérusalem a approuvé l’exportation de plus de 250 millions de dollars d’équipement de surveillance pour Ryad. Les Émirats arabes unis, et l’Arabie saoudite sont les pays qui dépensent le plus pour ces équipements.

L’expertise israélienne dans la conception de tels produits découlait en partie de son armée, qui donne énormément d’importance à la formation à la cyber-guerre et la collecte de données à des fins de lutte contre le terrorisme.

Israël fait partie des leaders mondiaux dans tout ce qui concerne le secteur de la cyber-surveillance. Presque 10 % des entreprises du secteur informatique se sont lancées sur la voie de la niche offensive, c’est-à-dire des technologies permettant d’infiltrer des systèmes informatiques.

Des entreprises d’origine israélienne ont fourni des technologies de surveillance de communications internet et téléphoniques aux services de police secrète en Ouzbékistan et au Kazakhstan ainsi qu’aux forces de sécurité colombiennes. Elles auraient également exporté leurs produits vers Trinité-et-Tobago, l’Ouganda, le Panama,  Mexique et Émirats-arabes.

Les échanges commerciaux entre les deux pays  axés sur des technologies lucratives

Les saoudiens ont conclu un accord secret d’une valeur de 250 millions de dollars, prévoyant le transfert de technologies israéliennes de sécurité au Royaume, a rapporté le site Internet émirati Al-Khaleej (Le Golfe) du 28 octobre 2018. Ce journal a révélé l’existence d’une relation de sécurité de haut niveau entre Israël et les saoudiens, y compris sur le marché de la cyber-surveillance.

Le reportage indique que les systèmes livrés constituent l’équipement le plus sophistiqué qu’Israël ait jamais vendu à un Etat arabe.

Parmi les entreprises qui vont fournir pour l’Arabie Saoudite des solutions technologiques pour l’espionnage et la lutte contre le terrorisme, la start-up NSO Group, une société israélienne dont la marque de fabrique semble être la culture du secret. NSO joue à fond la carte du secret. La société israélienne, fondée en 2009, n’a pas de site Internet, n’est pas présente sur les réseaux sociaux, ses dirigeants ne donnent quasiment pas d’interviews et les informations au sujet de NSO sont pour le moins parcellaires. NSO est l’une des quelque 300 entreprises de surveillance informatique basées en Israël.

Difficile d’en déduire le contenu exacte de cette transaction, mais selon des sources anonymes cette firme va fournir des installations pour  les services secrets saoudiens pour scruter l’ensemble des téléchargements  illégaux  réalisés sur des plateformes comme MegaUpload ou RapidShare, afin de repérer les manuels et documents édités par des groupes terroristes, afin d’identifier leurs auteurs et ceux qui les consultent.

L’Arabie saoudite aura droit aussi à des outils de logiciels espions soient développés en Israel.  Ces logiciels  renferment un keylogger pour l’interception de masse des communications.  Objectif : écouter les conversations en ligne sur Skype, Yahoo Messenger et MSN, mais aussi de savoir quels sites ont été visités. Les autorités  peuvent désormais collecter les données de tous les terminaux présents dans une zone et accéder aux informations électroniques à distance.

Le matériel consiste aussi à des technologies pour la collecte de photos (« des millions d’images ») afin de s’en servir dans le cadre de reconnaissance faciale. Le tout sera récupéré dans des e-mails, SMS, sur les réseaux sociaux, via les outils de vidéo-conférences, etc.

Cet accord  concerne aussi le traitement, la collecte et stockage de l’ensemble des métadonnées et les détails sur ceux-ci : qui communique avec qui, à quelle heure, pendant combien de temps, depuis où, etc. Tous les échanges électroniques (appels, SMS, e-mails, surf sur internet) seront analysés. Objectif : constituer une gigantesque base de données permettant, à tout moment, de connaître les interactions entre personnes sur le sol saoudien.

Les métadonnées d’une personne ciblée peuvent aider à neutraliser le danger. Afin de mieux appréhender ce que les métadonnées peuvent dire de la personne ciblée,  une application israélienne  va compiler toutes les métadonnées tirées des e-mails, des relations Facebook, aux appels Skype, aux SMS… pour constituer une galaxie de relations et de connexions entre personnes. Derrière les métadonnées, se cache donc une mine d’or pour le renseignement.

Outre le materiel des écoutes et la géolocalisation, cet transaction concerne aussi la livraison de logiciels-mouchards malveillant qui permettent de recopier en temps réel tout ce qui se passe sur certains ordinateurs, des smartphones ou des tablettes. Les développeurs auraient même déployé des efforts considérables pour rendre le virus le plus discret possible. Il pourrait alors être utilisé dans des missions d’espionnage de très longue durée, de la sécurité nationale et la prévention du terrorisme.

Les cyberespions peuvent ainsi récupérer les contacts, détails et contenus des appels, des SMS, des mails, des conversations WhatsApp, Skype et même Telegram (la célèbre messagerie censée être ultra-sécurisée et qui est, notamment, utilisée par les terroristes du groupe État islamique) à des personnes suspectées de liens avec des activités terroristes.

Des IMSI-catchers pour les services  de renseignements saoudiens pour la prévention du terrorisme 

L’Arabie saoudite et Israël ont conclu un accord portant sur l’achat d’équipements CCDC (covert communications data capture : collecte secrète des données de communication), autrement dit des IMSI-catchers. Ils peuvent permettre d’identifier rapidement le téléphone et le numéro – souvent d’une carte SIM prépayée – utilisés par un suspect et le placer sur écoute.

L’Arabie saoudite aura droit donc à des balises d’IMSI-catcher  afin de  géolocaliser « en temps réel »  certains numéros de téléphone qui sont utilisés et qui  activent un signal qui déclenche automatiquement l’enregistrement de certaines conversations.

Cet appareil permet aussi de capter et d’enregistrer toutes les communications (appels, SMS) des téléphones à proximité. Techniquement, il se fait passer pour l’antenne de l’opérateur pour faire transiter par son disque dur toutes les conversations. Il suffit alors de se trouver à portée d’un suspect pour l’écouter.

La technologie de surveillance Internet d’Allot Communications

Les autorités de surveillance Saoudiennes vont aussi bénéficier des programmes de surveillance électronique de la firme de technologie de surveillance Internet d’Allot Communications qui permettent de  permettent aux analystes  de gérer  une immense base de données liées aux informations dont disposent les géants du web (Google, Facebook, Microsoft…), mais aussi sur les e-mails et discussions instantanées interceptés dans laquelle peuvent piocher les agents saoudiens. E-mails, navigation web, messages sur les réseaux sociaux… Tout est accessible en quelques clics, sur simple requête, à la façon d’un Google espion.

Sur son poste, l’agent des services de renseignements peut accéder aux échanges d’une personne après une simple recherche à partir d’une adresse e-mail, d’un nom, d’un pseudonyme, d’une adresse IP (qui identifie l’abonné internet), d’un numéro de téléphone, ou même de mots-clés.

Les services de sécurité  pourront donc écouter/lire les conversations sur Skype, Hangout de Google, Whatsapp, WeChat, Line, Facebook Messenger, Viber, BBM, etc. L’idée est de pouvoir être alerté en cas de danger imminent.

L’objectif affiché par un tel programme est de lutter contre le terrorisme. Les milliards de données stockées pour une durée indéterminée auraient déjà permis à Israël  de capturer des centaines de terroristes. De plus, en cas de besoin, une large base de données permettra d’appuyer les enquêtes judicaires.

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© Souhail Ftouh pour Europe Israël

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