Quand Manuel Valls, les Israéliens dansent

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La visite du Premier Ministre français en Israël a attiré les ires de ses propres collègues. Elle agace en particulier Benoît Hamon, député socialiste et artisan de longue date d’une reconnaissance de l’Etat palestinien.

« Dire aujourd’hui « quand nous reconnaîtrons l’Etat palestinien », c’est acter par avance l’échec de notre initiative », a déclaré Manuel Valls à Tel Aviv, en référence à la démarche pour la paix entreprise par la France, qui organisera une conférence le 3 juin à Paris. Or, cette position va à l’encontre de celle décidée par le Parlement français !

Hamon, dans un communiqué, déclare qu’il est « douloureux de constater aujourd’hui que (Manuel Valls) batte si facilement en retraite ». Lorsque Laurent Fabius était ministre des Affaires étrangères, il « affirmait fin janvier 2016 qu’en cas d’échec de l’initiative française, « nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l’Etat palestinien » ».

Pour Benoît Hamon, le « principe d’une reconnaissance automatique en cas d’échec de la conférence (du 3 juin) garantissait le sérieux et la fermeté des intentions de la France ». En y renonçant, Manuel Valls « cède ainsi à la demande du gouvernement conservateur israélien et condamne par avance l’initiative française à n’être qu’un nouveau théâtre d’ombres pour constater l’impasse du processus de paix. »

Ce n’est du reste pas seulement du fait de la position de M. Valls.

Le premier ministre israélien n’a d’ailleurs pas manqué de poser ses conditions lundi lors de sa rencontre avec Manuel Valls. Binyamin Netanyahou a rejeté le projet français de conférence internationale, proposant plutôt à Paris d’accueillir des négociations bilatérales entre Israéliens et Palestiniens.

« J’ai entendu la proposition de M. Netanyahou. Je vais en parler au président de la République », a répondu le chef du gouvernement français.

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