Mehdi Nemmouche : «Tortionnaire et antisémite», selon ses ex-otages

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Les quatre journalistes pris en otages entre 2013 et 2014 en Syrie ont décrit un geôlier violent et antisémite, admirateur de Mohamed Merah.

« Ce n’est que le début d’une longue série d’attaques sur la ville de Bruxelles », menace la voix off sur l’une des vidéos des revendications de la tuerie du musée juif. Cette voix, les quatre journalistes français otages du groupe Etat islamique à Alep entre 2013 et 2014 l’ont reconnue comme étant celle de Mehdi Nemmouche, l’un de leurs geôliers en Syrie, depuis mis en examen en France en novembre 2017 pour « enlèvement et séquestration en lien avec une entreprise terroriste ». Edouard Elias, Didier François, Nicolas Hénin et Pierre Torrès ont été cités comme témoins à son procès devant la cour d’assises de Bruxelles. Attendus le 7 février, leurs récits risquent de peser lourd.

Le personnage qu’ils ont décrit est un homme brutal et agressif, un tortionnaire de prisonniers, un antisémite qui vante Mohamed Merah, le terroriste toulousain tueur d’enfants juifs, comme « le plus grand mec que la France ait produit » et qui parle de son envie « d’aller fumer une petite israélite ».

 

Auprès de l’un d’eux, « Abou Omar/Abou Amar » se définit comme « un criminel devenu nettoyeur ethnique ». Passionné d’affaires judiciaires, il « rêve de se retrouver acteur d’un grand procès d’assises », écrit Mathieu Suc dans « Les espions de la terreur » (Ed. Harper Collins), qui y cite ce propos tenu aux otages : « Lorsque je serai sur le banc des accusés, vous viendrez témoigner. »

Silencieux face à l’institution judiciaire, Mehdi Nemmouche se montre parfois bavard « en aparté ». Un rapport pénitentiaire réalisé à Bois-d’Arcy le 28 juillet 2014, à la veille de son transfert en Belgique, rapporte ces propos échangés avec un autre détenu depuis sa cellule : « en rigolant », il se dit « très heureux qu’il y (ait) quatre Juifs de moins sur terre […] repartis dans un cercueil en Israël ».

Il dit encore ceci, qui laisse présager que d’autres lui succéderont : « Tant qu’ils ne démantèlent pas la filière, tout ira bien. » Ses liens avec les djihadistes Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel des attentats du 13 novembre 2015 en France, et Najim Laachraouï, lui aussi geôlier à Alep et futur kamikaze de l’aéroport de Zaventem en 2016, ont plus tard été révélés.

Source www.leparisien.fr

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