La « menace » russe fait trembler les renseignements américains

0
427

FBI, renseignements, sécurité intérieure… Les hauts responsables américains avertissent contre les tentatives continues d’ingérence de la part de la Russie.

Aux États-Unis, l’inquiétude règne chez les patrons des agences d’État en charge de la sécurité du pays. Jeudi, ces hauts responsables américains, du directeur du FBI au patron des renseignements, ont tous tenu à mettre la Maison-Blanche et le peuple en garde : selon eux, la Russie poursuit toujours ses tentatives d’ingérence pour «  affaiblir et diviser  » leur pays.

L’un après l’autre, ils ont pris la parole devant les journalistes à la Maison-Blanche, un spectacle solennel contrastant avec celui de la conférence de presse du président américain au côté de son homologue russe le 16 juillet à Helsinki, suite à laquelle Donald Trump avait été critiqué de toutes parts pour s’être montré trop conciliant envers Vladimir Poutine. Alors que la Russie est accusée par le renseignement américain d’ingérence lors de l’élection présidentielle de 2016, qui l’a porté au pouvoir, Donald Trump avait en effet semblé exonérer Moscou, provoquant l’indignation jusque dans son propre camp républicain. Il avait ensuite plaidé le lapsus.

La cible : le mode de vie américain ?

Jeudi, plusieurs de ses hauts responsables sont allés à l’offensive. La Russie continue «  d’essayer d’affaiblir et de diviser les États-Unis  » en interférant dans le processus électoral américain et en s’immisçant dans le débat politique, a accusé le patron des services de renseignements Dan Coats. La menace «  est réelle. Elle continue. Et nous faisons tout notre possible pour avoir des élections en lesquelles les Américains puissent avoir confiance  », a-t-il ajouté, à quelques mois du scrutin parlementaire de mi-mandat de novembre.

«  C’est une menace que nous devons prendre très au sérieux  », a de son côté mis en garde Christopher Wray, le patron de la police fédérale (FBI). «  Il est important de comprendre qu’il ne s’agit pas simplement d’une menace liée au processus électoral. Nos adversaires sont en train d’essayer de saboter notre pays de manière persistante, qu’on soit en période d’élections ou non  », a-t-il insisté. Quant à la ministre de la Sécurité intérieure Kirstjen Nielsen, elle a jugé que la démocratie américaine était «  dans la ligne de mire  ». «  Les élections libres et transparentes sont la pierre angulaire de notre démocratie, et il est maintenant clair qu’elles sont la cible de nos adversaires qui cherchent (…) à saboter notre mode de vie  », a-t-elle lancé.

Pas d’attaques directes, mais des tentatives d’influence

Les interférences de la Russie dans la présidentielle de 2016 ont conduit le ministère américain de la Justice à nommer un procureur spécial chargé d’enquêter sur ces agissements, y compris une possible collusion entre l’équipe de campagne de Donald Trump et les autorités russes que le président nie vigoureusement. Pour l’heure toutefois, les efforts de la Russie pour tenter de «  miner  » les «  valeurs fondamentales  » américaines ne sont pas aussi importants qu’ils l’ont été pour influer sur l’élection présidentielle de 2016, a noté Dan Coats.

«  Nous n’avons pas vu ce type d’efforts importants jusqu’à présent  », a-t-il souligné. Le directeur du FBI a lui noté qu’il n’avait pas pour l’instant constaté d’attaque directe sur les infrastructures électorales. «  Ce que nous voyons, ce sont des tentatives d’influence mal intentionnées  », a relevé Christopher Wray. Au début de l’année, la justice américaine a inculpé 13 Russes et trois entités russes pour ingérence dans les élections et le processus politique américains. Douze agents du renseignement russe ont également été inculpés aux États-Unis mi-juillet pour ingérence dans la présidentielle de 2016.

Une épine dans le pied présidentiel

Facebook, violemment critiqué l’an dernier pour avoir servi de plateforme de désinformation lors de l’élection de 2016, a annoncé mardi avoir repéré de nouvelles tentatives de manipulation à l’approche du scrutin de novembre, en se gardant d’identifier les auteurs, mais en laissant les regards se tourner vers la Russie. L’enquête sur l’ingérence russe empoisonne le mandat de Donald Trump, qui tente depuis plusieurs mois de discréditer cette investigation.

Le président a exprimé son souhait de voir son ministre de la Justice mettre fin à cette enquête, qu’il juge minée par des conflits d’intérêts prêtés à Robert Mueller et qu’il qualifie de «  chasse aux sorcières  ». Dans le cadre de cette investigation, quatre membres de l’ancienne campagne présidentielle de Donald Trump sont poursuivis pour des délits qui ne sont cependant pas directement liés à une éventuelle collusion avec Moscou.

Source www.lepoint.fr

Aucun commentaire

Laisser un commentaire