Le mois de Siwan

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Siwan est évidemment un mois marqué par la fête de Chavou’oth, le 6 du mois.

Les jours précédents ont déjà ceci de spécial qu’à partir de Roch ‘hodech, on ne dit plus de supplications, et que la période de deuil du ‘Omer est définitivement terminée – encore que, selon le Ari zal, ce n’est que la veille de la fête qu’on peut soigner sa chevelure.

Chavou’oth a ses propres traditions, en-dehors des lois régissant les jours de fête.

La règle générale est connue : alors qu’à Chabbath, il est totalement interdit de cuisiner quelque plat que cela soit, à Yom tov, c’est tout à fait possible. Toutefois, on ne pourra pas créer de feu nouveau, et il faudra donc que le gaz soit allumé depuis la veille, ou alors qu’on procède à son allumage avec un feu existant, comme par exemple celui d’une bougie de 24 h. En général, en effet, c’est le matin que l’on cherche à avoir un feu pour y cuisiner.

Quand on n’a qu’une plaque électrique, il faudra l’armer d’une horloge afin qu’elle s’allume toute seule à l’heure voulue, mais il ne sera possible en aucune manière de tourner le bouton et de l’allumer soi-même. Pour cette même raison, il ne sera pas possible d’utiliser quelque ustensile électrique que ce soit, s’il faut concasser ou couper des légumes, mais le faire à la main.

Il est également interdit d’éteindre le gaz, ou de le diminuer, sauf si le plat risque de brûler.

Il est permis de transporter tout objet utile d’une maison à l’autre, contrairement à Chabbath, et même d’apporter un ma’hzor à la synagogue.

Les prières sont celles de Yom Tov, avec Hallel le matin.

Arrivons-en aux particularités de la présente fête, celle du don de la Tora.

louhotOn veille à prier le soir après la tombée de la nuit, afin que les 49 jours qui se terminent à ce moment-là soient entièrement révolus, ce qui ne serait pas le cas si on priait une ou deux heures plus tôt.

On cesse bien entendu de dire le décompte de l’Omer, terminé en ce jour.

L’habitude bien établie est de veiller toute la nuit à étudier la Tora. Autrefois, on donnait la préférence à un « tiqoun » spécifique, réunissant des grands textes classiques. De nos jours, les personnes rompues à l’étude de la Guemara donnent la préférence à cette étude comme à l’accoutumée.

Bien entendu, on peut également aller dormir…

En général, comme les gens ont veillé toute la nuit, ils préfèrent prier « watiqin« , à savoir au lever du soleil – plus précisément, programmer leur prière en sorte qu’ils terminent la lecture du Qiryath Chema’ avant le lever du soleil, et commencent la ‘Amida à l’apparition du globe solaire. C’est le temps idéal, du reste, toute l’année.

Cependant, comme ils n’ont pas fermé l’œil de la nuit, il y a certaines bénédictions du matin que les fidèles ne pourront pas dire, comme celle qui concerne le réveil (« Qui enlève le sommeil de mes yeux »), ainsi que celle sur l’étude de la Tora (selon certains avis, toutefois, les personnes qui ont effectué une bonne sieste la veille peuvent la dire). On cherche en général une personne qui aurait dormi pour rendre quitte toute l’assemblée de ces bénédictions. En ce qui concerne les bénédictions de la Tora on peut avoir l’intention de s’exempter la veille, en ayant en tête que les bénédictions s’appliqueront au jour même et à son lendemain.

Les Achkenazes disent, avant la lecture de la Tora, le texte « Aqdamouth milin« , une sorte d’introduction à cette lecture, texte rédigé en araméen au Moyen-Age à Worms. Certains le disaient après la bénédiction du Cohen sur la Tora, mais on préfère de nos jours le dire auparavant.

 

C’est un jour de fête, qui doit être pour nous un jour de joie, car, comme le disait l’un des Maitres de la Guemara, rav Yossef, si ce n’est ce jour-là, il y a de nombreux « Yossef » sur la place du marché – le don de la Tora accordant aux personnes qui l’étudient toute leur importance et leur valeur (Pessa’him 68b)…

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