Nasrallah annonce une « nouvelle étape » dans la lutte contre Israël

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Le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a déclaré lundi dans un discours qu’une « nouvelle phase s’ouvrait dans la lutte contre Israël en Syrie ». Le leader chiite s’exprimait quelques jours après les frappes de l’armée israélienne contre des infrastructures militaires de l’Iran en Syrie, à la suite de tirs de roquettes sur le plateau du Golan occupé.

Le discours de Hassan Nasrallah intervient également le jour de l’inauguration de l’ambassade américaine à Jérusalem. A ce sujet, le chef du Hezbollah a estimé que « l’administration américaine prouve une fois de plus que seuls ses intérêts lui importent, puis ceux d’Israël ». « Nous devons en tant que peuples libanais et palestinien en tirer les leçons », a-t-il dit.

Golan occupé
Au sujet des tensions irano-israéliennes en Syrie, Hassan Nasrallah a affirmé que « c’est la première fois depuis 1973 que des positions des forces armées ennemies dans le Golan syrien occupé ont été bombardées aussi violemment par des roquettes, a-t-il affirmé. Cinquante-cinq missiles ont été tirés la semaine dernière depuis le territoire syrien en direction du plateau du Golan occupé par l’ennemi ». Il a dans ce cadre accusé Israël d’avoir « essayé de minimiser l’importance » de l’attaque.

Il a présenté cette attaque comme une « réponse » à la poursuite des « agressions israéliennes » contre la Syrie, ajoutant qu’elle marquait le début d' »une étape totalement nouvelle » dans la lutte contre l’État hébreu. « Après cette attaque, Israël va devoir refaire ses calculs en Syrie », a-t-il ajouté. Ces tirs, a poursuivi le leader chiite, montrent que la Syrie et ses alliés sont prêts à aller « le plus loin possible » pour défendre le territoire syrien contre Israël.

La semaine dernière, l’armée israélienne avait annoncé avoir bombardé des infrastructures militaires iraniennes en Syrie après des tirs de roquettes sur le plateau du Golan, territoire syrien annexé en 1981 par l’État hébreu. L’armée israélienne a accusé des membres de la force al-Qods, un corps d’élite des Gardiens de la révolution iranienne présent en Syrie, d’avoir tiré sur le Golan une vingtaine de roquettes qui ont été interceptées par son système de défense antimissile « Dôme de fer ».

« La riposte a eu lieu malgré les menaces israéliennes (…) et malgré les efforts des renseignements israéliens pour empêcher les tirs de roquette. Ils ont échoué, a lancé Hassan Nasrallah. Même s’ils savaient que la frappe allait avoir lieu contre le Golan, ils n’ont pas pu empêcher que le plus grand nombre de roquettes soit tiré et cela est un échec ».

« Cette expérience a prouvé les mensonges du leadership israélien. Ils ne sont pas prêts pour la guerre », a estimé le leader chiite. Il a également dénoncé la position « honteuse » des pays du Golfe, notamment celle du ministre bahreïni des Affaires étrangères qui a affirmé qu’Israël avait le droit de se défendre. Il l’a ainsi traité de « traître » et affirmé qu’il avait fait preuve « de stupidité ».

 

Accord nucléaire
Le secrétaire général du Hezbollah a en outre abordé le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et affirmé que « tous les accords n’ont aucune valeur pour les Américains ». « Personne ne peut avoir confiance dans les engagements et les promesses des Américains », a-t-il martelé, assurant qu’aujourd’hui ces derniers « se moquent du président nord-coréen » et qu’ils ne tiendront pas leurs engagements envers lui. « L’administration américaine ne respecte même pas ses alliés, a-t-il accusé. Les États-Unis ne se sont pas demandés ce qu’il allait advenir des intérêts de l’Europe en se retirant de l’accord iranien ».

Lundi, les États-Unis ont inauguré en grande pompe leur ambassade à Jérusalem, coïncidant avec le 70e anniversaire de la création de l’État d’Israël en 1948. Mardi, les Palestiniens commémoreront la « Nakba », la « catastrophe » qu’a représentée pour eux la proclamation d’Israël.   Hassan Nasrallah a dans ce cadre révélé que le président Donald Trump allait proposer une solution de paix au Proche-Orient et que selon ses informations, il menacera les Palestiniens de les « punir » s’ils refusaient cette solution.  « Trump ne veut pas le retour des réfugiés palestiniens et veut que Gaza soit l’État palestinien », a affirmé le dirigeant chiite. Il a aussi mis en garde contre la famine à Gaza. « Il veulent affamer le Palestinien pour obtenir sa signature », a-t-il averti.

 
Formation d’un gouvernement au Liban
A la fin de son discours, le chef du Hezbollah a abordé la situation au Liban après les élections législatives. Au terme de ce scrutin, le premier depuis neuf ans, les groupes parlementaires du Hezbollah et du mouvement Amal sont devenus la première force au Parlement, devant le bloc du Courant patriotique libre et de ses alliés (29 sièges) et celui du Courant du Futur.

Le nouveau Parlement a jusqu’au 20 mai pour se réunir et élire son président. Selon toute vraisemblance, le président sortant de la Chambre, Nabih Berry, devrait être reconduit dans les fonctions qu’il occupe depuis 1992.  « Nabih Berry sera président de la Chambre, a assuré Hassan Nasrallah. Je ne pense pas qu’il y aura un problème pour la vice-présidence ». Il n’a pas dit toutefois qui il proposera pour la présidence du Conseil. « Notre position est claire : l’intérêt national au Liban c’est la formation d’un gouvernent sans retard. Nous devons nous entraider pour former un cabinet qui puisse tenir ses promesses », a-t-il déclaré.

La Constitution ne prévoit pas de délai pour la formation du gouvernement, qui doit être formé par un Premier ministre désigné par le président de la République, au terme de consultations parlementaires contraignantes. Selon toute probabilité, le Premier ministre sortant Saad Hariri sera reconduit.

Hassan Nasrallah s’exprimait à l’occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de Moustapha Badreddine. Ce dernier avait été tué en Syrie en mai 2016 près de l’aéroport de Damas, dans des circonstances toujours entourées de mystère. Le Tribunal spécial pour le Liban, qui juge les assassins de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, avait lancé des mandats d’arrêt contre lui et l’avait qualifié de « cerveau » de la planification de l’attentat,. Le parti chiite, qui a rejeté toute paternité de l’opération, avait à plusieurs reprises exclu la remise des suspects.

Source www.lorientlejour.com

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