Oman ferait le go-between entre Israël et le Hezbollah

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Les nouvelles sanctions américaines contre l’Iran entrées en vigueur le 4 octobre dernier semblent avoir engagé la région sur la voie de solutions sur le terrain, notamment en Syrie, entre les acteurs-clés du conflit, la Russie, Israël et l’Iran.

Depuis cette date, le sultanat de Oman (interlocuteur de confiance pour l’Iran) est entré en scène en tant que médiateur entre l’Iran et les États-Unis. Il accueille des rencontres régulières entre leurs représentants respectifs. Le sultanat se distingue des autres pays du Golfe par ses bons rapports avec l’Iran, et il avait abrité en 2013 les négociations secrètes entre Washington et Téhéran ayant abouti à l’accord sur le nucléaire.

Selon une source politique indépendante, les nouvelles rencontres irano-américaines auraient dans un premier temps permis, entre autres, la conclusion de l’accord militaire de Hodeida, au Yémen, et la trêve durable obtenue entre Israël et le Hamas, en contrepartie de la prorogation de deux mois des exceptions accordées à huit pays d’importer du pétrole iranien. C’est à ce stade qu’a eu lieu la récente visite officielle du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Oman, en octobre dernier, visite inédite dans un pays du Golfe : perçue sous l’angle du début de normalisation des relations arabes avec Israël, elle a également fourni l’occasion d’ouvrir un canal de communication entre Israël et l’Iran.

Une rencontre bilatérale diplomatique s’est ainsi tenue à Oman en marge de la visite officielle de Netanyahou : c’est à cette occasion que Téhéran, représenté par son chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif, aurait transmis à ses interlocuteurs israéliens, par souci d’entamer les négociations sur des bases solides, les plans localisant les tunnels d’attaque souterrains du Hezbollah au niveau des frontières sud avec Israël. C’est sur la base de ces plans que celui-ci a mené son opération Bouclier du Nord en décembre 2018, selon deux sources indépendantes, ce qui ne semble pas, par ailleurs, avoir perturbé outre mesure les milieux du parti chiite. Tous s’accordent à dire que les tunnels ne sont pas d’une importance militaire stratégique pour le Hezbollah, mais ils divergent sur les raisons pour lesquelles leur localisation aurait été divulguée. Minimisant l’opération israélienne, que le Hezbollah avait en tout cas passée sous silence, des proches du parti chiite évoquent un jeu tactique iranien. Pour les milieux indépendants, l’acte de la diplomatie iranienne est plutôt un signe de détente à l’égard d’Israël, depuis que Washington, en accord avec Moscou, a décidé d’élargir ses négociations avec l’Iran pour englober des solutions en Syrie, en Irak et au Liban. Outre le retrait des troupes iraniennes à « 85 km » de la frontière du Golan, prévu par un accord informel israélo-russe,

Washington souhaiterait, toujours en accord avec les Russes, que soit facilitée la formation du gouvernement au Liban. Moscou se serait chargé de convaincre Mohammad Javad Zarif de s’engager sur la voie des négociations.

Pour un proche des milieux du Hezbollah, ces négociations se feront forcément et nécessairement avec Israël. « S’il y a des compromis en vue, c’est entre l’Iran et Israël qu’ils seront décidés », dit-il, minimisant ainsi à dessein le rôle de la Russie, mais aussi de Washington.

C’est dans ce cadre que le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah aurait reçu dans la banlieue sud le chef de la diplomatie omanaise, Youssef ben Alawi, selon une source indépendante. Le diplomate lui aurait transmis « un message israélien peu rassurant », dont la teneur exacte n’a pas été divulguée.

Source www.lorientlejour.com

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