Paracha Choftim

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Qui est le VRAI rempart de l’homme?

Au début de la section est écrit: » Des juges et des policiers vous placerez aux portes de vos villes afin de donner un jugement équitable… » C’est la Mitsva de placer des tribunaux et un appareil judiciaire à chaque ville. La raison est claire: la justice et le droit sont des gages de paix et de bonne entente entre les hommes. Seulement les commentateurs expliquent que c’est aussi une allusion à la vie de l’homme, du fait qu’il doit veiller à placer des « juges » et policiers à toutes ses ouvertures (sa bouche, ses yeux et ses oreilles afin de filtrer ce qu’il dit et entend). En effet, la Tora vient nous mettre en garde d’une parole effrénée (par exemple voir tout en noir lorsque son ami de longue date l’a « oublié » de sa liste pour le mariage de sa première…)  ou encore le sens hyper-aiguisée de sa vue, surtout lorsqu’il se trouve entre 14-17 heures sur le « Kikar » (la grande place) d’une ville balnéaire connue dans le monde francophone en Erets… et pour finir par l’ouïe: ne pas entendre les ragots du quartier autour du petit expresso au café du coin… C’est le B.A. BA de tous croyants et c’est enseigné à mainte reprise: » SACHE qu’un œil (d’Hachem) t’observe, que des oreilles écoutes tes paroles et que toutes tes actions sont inscrites dans un livre (en-haut)… » Seulement pour le commun des mortels qui ne connaissent pas (leurs classiques…) ou qui n’ont pas reçu d’éducation religieuse: il existe un rattrapage ! Lorsque la Tora nous ordonne de placer des juges aux portes de nos villes c’est aussi une allusion au rôle de la femme dans le couple. Car bien des fois, l’homme est susceptible de se faire prendre par ses sentiments, son engouement pour des choses qui frisent la frivolité (et j’en passe des vertes et des pas mûres…) or c’est l’épouse qui aidera son homme à garder le cap et ne pas tomber dans le décor (lorsqu’elle n’est pas elle-même happée par la société et les mœurs qui prévoient dans la grande société occidentale et malheureusement dans certains endroits en Terre Sainte…) ! C’est aussi cette même idée qui est développée par les Sages lorsqu’ils enseignent qu’un homme sans femme est considéré comme demi-homme! Car la femme vient le protéger (lorsque les choses suivent le cours des choses/voir la dernière parenthèse): la femme est le rempart de l’homme. Autre exemple celui de Ohn Ben Pelet dans la dispute avec Kora’h. Au pire de la controverse, la femme d’Ohn raisonnera son mari de la meilleur manière en disant: « De toute façon: tu resteras toute ta vie un élève! Si c’est Kora’h qui gagne, tu seras son disciple, et si c’est Moché, tu resteras aussi son élève ! Donc pourquoi veut tu prendre tant de risques (mettre la vie de ta famille en jeu) en t’associant avec Kora’h dans cette querelle ?! »

Vers la fin de la paracha est marquée une Mitsva particulière. En effet Moché met en garde le Clall Israel qui doit bientôt partir en guerre contre les rois qui résident en terre promise par Hachem (pour les adeptes du pacifisme: voir notre court développement des semaines précédentes). La Tora nous apprend alors qu’on ne doit pas se décourager face à l’épreuve du combat. La raison est qu’Hachem est avec le Clall Israël ! (C’est un peu à rapprocher à une anecdote véritable qui circule dans un des états-majors occidentaux –semble-t-il  américain (ou peut-être de feu-l’armé française)- où l’on  se préparait à faire une simulation d’un des grands combats qui s’est déroulé sur la surface de la planète. Or lors des préparatifs, un des gradés demanda à son supérieur pourquoi ne pas faire comme ce qui s’est passé lors d’une des guerres de l’Etat d’Israël? La réponse du général en chef sera : » Les champs de batailles d’Israël sont remplies de miracles: il ne pourra jamais exister une similitude avec les cieux européens ou asiatique… »). Une preuve encore de ce caractère miraculeux c’est dans notre Paracha puisqu’il est écrit que tout celui qui avait peur devra rentrer au bercail! La Guemara Sota explique qu’il ne s’agissait pas de la peur du combat mais de l’homme qui avait une faute à son passif! Explique le saint Or Hahaim : ce sont les fautes  qui entraînent la peur de l’homme au combat! Car pour vaincre l’ennemi il faut le miracle et Hachem n’est pas prêt à le faire pour un fauteur! Parmi ces cas d’exemptions il existe le nouveau fiancé qui ne s’est pas encore marié avec sa femme. Vis-à-vis de son cas, la Tora lui donnera la permission de rester à la maison afin de la prendre pour épouse! La Tora enseigne en effet qu’on craint que notre homme ne meure au front et qu’un autre ne la lui prenne. Or il y a lieu de se poser une question. La Guemara au début de Sota enseigne qu’au tout début de la formation de l’embryon (masculin) une voix céleste se faisait entendre: « La fille d’untel pour ce garçon… » C’est à dire que les dés sont jetés depuis le début de la conception avec qui devra-t-il passer ses années sur terre! Donc puisque ce sont les desseins insondables du ciel que tel homme se marie avec telle femme, donc comment comprendre qu’il puisse avoir du sable dans les rouages et qu’en final cette fille tombe dans les bras d’un autre alors que la voix céleste concluait différemment? On pourra répondre d’après le Talmud de Jérusalem qui enseigne la raison pour laquelle on a le droit de faire des fiançailles le jour même du jeûne de Ticha Béav (bien sûr sans beignets et croquants…): » afin qu’une autre personne ne le devance pas grâce à sa prière! Et le Talmud Jérusalem explique: même si depuis le ciel tout est marqué et en particulier ce couple, pourtant un autre pourra toujours le devancer par la force de sa prière sincère!

Pour finir on rapportera une véritable anecdote d’un grand homme de la ‘Hassidout: Rabbi ‘Haim de Tsanz. Lorsqu’il était encore bien jeune ses parents ont décidé de lui faire un chidoukh (présentation) avec une fille d’un grand rav: l’auteur du Baroukh Ta’am. A l’époque, les deux ne s’étaient pas vu, c’est uniquement quelques jours avant les fiançailles que les deux jeunes tourtereaux se rencontrèrent. Or la jeune fille refusa tout net de contracter le mariage car son prétendant était boiteux! La jeune fille se réfugia auprès de sa mère, tandis que le beau-père connaissant la valeur extraordinaire de ce Talmid ‘Hakham émérite ne voulait pas renoncer à un tel chidoukh. Seulement le garçon (rabbi ‘Haim de Tsanz) demanda à rencontrer une nouvelle fois la prétendante. Cette fois le jeune homme dira à la jeune fille de se regarder dans la glace. Elle vit alors quelque chose de très surprenant: elle vit son reflet mais seulement elle était boiteuse! Elle demanda l’explication à son prétendant. Le Tsadiq (rabbi ‘Haim de Tsanz) lui dira: « Avant que je naisse, tu m’as été présentée dans le ciel en tant que femme! Seulement tu étais claudiquante! Je demandais alors au Beth Din du ciel de supporter moi ce défaut plutôt qu’une jeune fille du Clalll Israel! Le Beth Din me donnera raison et depuis je suis né boiteux! Mais, si dorénavant tu refuses mon offre à cause de cette déformation alors des Cieux on enlèvera ma peine et on l’a placera sur toi: comme c’était convenu depuis le départ ! » La suite sera qu’elle accepta volontiers son parti.

Pour les jeunes couples et les moins jeunes: partir à Tibériade et revenir avec la paix dans les ménages…

Il s’agit d’un vieux juif de Jérusalem qui pélèrinait tous les ans le tombeau du rav de Tibariade: le Rav Klariss. La chose étonna la proche famille du Rav, de voir année après année ce même ‘Hassid venir se recueillir sur la stèle de leur père. Une fois un des enfants lui posa directement la question: « Pourquoi te fatigues-tu tant à faire un si grand trajet depuis la lointaine Jérusalem? (À l’époque il fallait des heures de transports en commun) » Sa réponse fut la suivante : « Il y a des dizaines d’années, lorsque j’étais encore un jeune Avrekh tout juste marié, j’avais  de graves problèmes de Chalom Bait! La situation est devenue tellement critique que je décidais de prendre une semaine de repos dans la ville de Tibériade: certainement la vue magnifique sur le lac me redonnerait les forces tant physiques que mentales dont j’avais tant besoin! Quand je suis arrivé dans cette ville je descendis dans une auberge et j’allais faire Min’ha dans la grande synagogue de la ville. Là-bas je fus reçu par un cordial ‘Chalom Aleichem‘ du rav Klariss zatsal. Il me demanda avec toute sa gentillesse d’où je venais. Quand je lui répondis de Jérusalem, il s’empressa de m’inviter chez lui pour la semaine de mon séjour! En effet, à l’époque ce n’était pas courant d’avoir des hôtes venant de la ville sainte. Il insista tellement que j’acceptai la proposition. Je repris mes affaires de l’hôtel et je m’installais dans la maison du rav. Sa maison était un minuscule  2 pièces, mais son sens d’hospitalité était extraordinaire !

Le lendemain matin, avant d’aller au Mikvé et à la Tefila -comme à mon habitude- je vis le rav dans la cuisine en train de mettre en marche le réchaud à bois. Pour cela il fallait enflammer des petites bûches de bois, puis en mettre des plus grandes et après beaucoup d’efforts mettre la casserole d’eau sur le feu. Après 10 minutes le rav Klariss  préparait un café bien chaud dans une grande tasse et disposait des petits gâteaux sur l’assiette qui accompagnaient la boisson. Enfin il posa le tout sur un plateau et l’apporta dans la chambre de la rabanith.

Dès qu’il revint, je lui déclarai qu’à mon retour de la Tefila je quitterai les lieux pour ne pas indisposer le rav! Car voilà qu’en plus de moi il devait s’occuper de sa femme alitée… Sa réponse m’a alors complètement désarçonné! « Pas du tout ! » me dit-il, « en aucune façon ma femme n’est malade: Baroukh Hachem la rabanith est en très bonne forme! Si je m’occupe tant de ma femme  c’est que je veux appliquer l’enseignement du Kabaliste Ari zal qui écrit qu’avant la Tefila il faut prendre sur soi la Mitsva de «Tu aimeras ton prochain comme toi-même!» De cette manière, la prière montera directement au Ciel car elle est accompagnée par les supplications du Clall Israel! Donc, cette mitsva, j’essaye de l’appliquer en PREMIER avec mon épouse, car qui est davantage mon ‘Prochain’ que ma propre femme? C’est bien notre épouse que nous avons l’obligation d’aimer en priorité. »

J’étais alors tellement impressionné par la réponse du rav que d’un seul coup je compris que ma femme c’est AUSSI une Mitsva de la Tora! C’est qu’il y a la Tefila, l’étude et sa femme!! Cette manière de voir le mariage m’a tellement remué que je suis rentré chez moi à Jérusalem et Baroukh Hachem j’ai choisi de DONNER à ma femme et ne plus RECLAMER! Et grâce à cela j’ai entamé une nouvelle vie avec mon épouse et d’année en année je monte au cimetière de Tibériade pour me rappeler l’enseignement fondamental du rav Klariss zatsal! Formidable!

On souhaitera une grande bénédiction au nouveau couple de la communauté juive: Israel et Menou’ha de la famille Schwartser. On leur souhaiteras une grande réussite, du Chalom,  une belle famille dans la Emouna et la pratique de la Thora et des Mitsvot. Amen!

Chabath Chalom et à la semaine prochaine si D’ le veut.  

   David Gold

On priera pour la santé de Yacov Leib Ben Sara, Chalom Ben Guila parmi les malades du Clall Israel.

Pour la descendance  d’Avraham Moché Ben Simha, Sarah Bat Louna; et d’Eléazar Ben Batchéva

Léilouï Nichmat: Simha Bat Julie, Moché Ben Leib; Eliahou Ben Raphaél; Roger Yhïa Ben Simha Julie; Yossef Ben Daniéla תנצבה     que leurs souvenir soit source de bénédictions.

 

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