Parachath Vayikra

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« L’Éternel appela Moché, et lui parla, de la Tente d’assignation, en ces termes… » (Vayikra/Lévitique 1,1).

Le Ba’al haTourim écrit : « Le alef de Vayikra est écrit petit, parce que Moché ne voulait pas qu’on écrive plus que l’expression employée envers Bil’am (vayikar, un terme de rencontre fortuite), comme si l’Eternel ne S’était présenté à lui que par hasard. D’ lui a demandé d’écrire le terme avec un alef (Vayikra, Il l’a appelé), c’est pourquoi cet alef est écrit en format réduit ».

S’il est clair que l’humilité est un bon trait de caractère, la question se pose tout de même de savoir pourquoi la Tora vient, au début du livre du Lévitique, nous en rappeler l’importance. Ce livre n’est-il pas, ainsi que le rappelle le Ramban, essentiellement consacré aux Kohanim, aux Léviim et au service du Temple ?

Cette vertu est donc essentielle aux sacrifices.

Le premier sacrifice dont il est question dans la paracha est celui du ‘ola, l’holocauste. Le verset emploie à son égard l’expression suivante : « Si l’un d’entre vous veut présenter au Seigneur une offrande de bétail… » Le Seforno commente ce verset de la manière suivante : « … Qui veuille apporter de soi-même, en avouant ses fautes et dans l’humilité, dans l’idée de (Hoché’a/Osée 14,3) « Nous voulons remplacer les taureaux par cette promesse de nos lèvres », et comme il est dit (Tehilim/Psaumes 51,19) : « Les sacrifices [agréables] à D’, c’est un esprit contrit ; un cœur brisé et abattu, ô D’, Tu ne le dédaignes point », car ne seront pas agréés les imbéciles qui apportent des sacrifices sans faire preuve auparavant d’une conduite humble ».

Ceci nous montre que dans l’offrande de sacrifices il y a une condition préalable, qui se situe au niveau des sentiments de la personne. Il ne s’agit pas d’un acte technique, dans lequel l’âme de la personne n’est pas impliquée.

Dans le fond, c’est là toute l’intention du korban : nous rapprocher (lekarev, c’est la même racine que korban) de l’Eternel. C’est l’idée du sacrifice « ‘hatath »,», qui vient pour effacer les effets de la faute, ainsi que ceux des sacrifices volontaires (néder et nedava), que la personne n’apporte que dans ce but, celui d’effacer les barrières entre lui et le Créateur.

Il est dès lors évident que la personne doit éveiller ce sentiment, qui, à défaut, entraîne un éloignement de l’Eternel, comme le dit la Guemara (Sota 5a) : « Toute personne qui a en elle de la suffisance, Moi et elle ne pouvons vivre sous le même toit ».

Nous comprenons ainsi la raison pour laquelle c’est avec ce thème que le Lévitique s’ouvre, tant il est fondamental dans le monde des sacrifices.

 

Par le rav Eliahou Murciano

Kountrass numéro 163

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