Parachath Mikets

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Autour de la table du Chabbath, par le rav David Gold

Comment la lumière sort des ténèbres…

Notre paracha est très étonnante, elle commence avec les rêves répétés de Pharaon: les 7 vaches grasses qui sont dévorées par 7 autres vaches maigres, puis 7 magnifiques épis de blé engloutis par 7 autres tout maigrichons… Or, personne dans le royaume égyptien ne donna une solution satisfaisante aux rêves du puissant monarque. C’est uniquement Yossef, le jeune esclave hébreu, qui donnera une interprétation adéquate aux yeux de Pharaon. En effet, Yossef avait des années auparavant interprété de la manière la plus exacte le rêve de deux compagnons d’infortune dans les geôles égyptiennes, le maître échanson de Pharaon (celui qui s’occupait de la boisson à la cour royale) et le meunier royal. Le premier reprendra son poste tandis que le second sera pendu ! Donc lorsque le sommelier de la cour entendra que Pharaon recherche une interprétation, il proposera les services du jeune esclave hébreu qui purge sa peine dans une fosse quelconque à Ramsès ou au Caire… (Rachi souligne que l’égyptien a eu des paroles fielleuses en présentant Yossef comme jeune/esclave/hébreu… Or, dans le code civil égyptien il était formellement interdit pour un esclave, qui plus est, étranger, de postuler à une haute place dans l’administration égyptienne… Comme quoi, la nature humaine n’est pas des plus longanime, loin de là …) Cependant Pharaon était pressé d’avoir une réponse et il enverra une escouade récupérer Yossef de la prison. En l’honneur de la rencontre, on lui coupera ses cheveux, le lavera et l’habillera décemment. Yossef arrivera alors à la cour royale et écoutera attentivement Pharaon puis donnera son interprétation. Il dira que les 7 années de vaches grasses représentent 7 années de grandes profusions pour tout le pays (comme on le dit au pays de Molière: les années des vaches grasses), puis les vaches maigres marquent que ce sera suivi d’une longue période de disette. Yossef proposera au Pharaon de préparer ces années en prélevant durant les années grasses un impôt sur toute les récoltes du pays. De cette manière, le pays pourra surmonter les années de famine grâce à toutes ces récoltes engrangées dans d’immenses silos et par la même occasion cela enrichira d’une manière considérable les caisses du trésor égyptien. Pharaon sera ébloui de l’interprétation de Yossef (et par sa solution) et de  suite il nommera Yossef comme vice-roi d’Egypte! L’histoire est époustouflante : un jeune esclave étranger devient du jour au lendemain la personne la plus puissante sur terre après Pharaon ! Etrange dessein de la Providence

Le Midrach dit: « Heureux l’homme qui place sa confiance en Hachem, c’est Joseph. Parce qu’il a dit deux mots au maître échanson : « Souviens-toi de moi (lorsque tu reprendras ton poste) et mentionne mon nom auprès de la cour » on lui rajoutera deux années supplémentaires de prison ! » Le Midrach est étonnant, au début il énonce que Yossef est un homme plein de confiance en Hachem or de suite après il dit qu’on lui rajoutera deux années de prison ! La chose demande explication. Pour comprendre il nous faut revenir sur l’enchaînement des événements. Yossef était incarcéré depuis 10 années dans les geôles égyptiennes (alors qu’il était innocent de tout méfait) lorsque deux prisonniers auront des rêves et Yossef les interprétera. Or, juste avant que le sommelier recouvre sa liberté Yossef lui dira : « Souviens-toi de moi lorsque tu reprendras ton poste… » Et le Midrach enseigne : »Heureux l’homme qui a confiance en Hachem, et qui ne se tourne pas vers les idolâtres (les égyptiens)… Après que Yossef ait demandé une faveur à son camarade d’infortune, des Cieux on lui rajoutera deux années supplémentaires… » Le Beth Halévy explique le Midrach de cette manière: « Il est vrai que la Tora permet à l’homme de faire des efforts dans le domaine de la subsistance comme on le voit des versets de la Tora: « Et tu laboureras de ton champs… », malgré tout l’homme devra placer sa confiance en Hachem qui est le véritable Créateur de toute la bénédiction sur terre. Seulement, l’homme qui a un haut niveau de foi en Hachem n’aura pas à multiplier ses efforts dans le domaine ; au contraire, s’il le fait, ce sera considéré comme faute par manque de confiance en D’. Par contre, celui qui a un niveau plus bas (dans la foi) pourra faire des efforts plus importants dans la recherche de sa subsistance. Or, celui qui parviendra à la confiance en D’ arrivera à la tranquillité d’esprit. Et au contraire, celui qui multiplie les efforts au-delà de ses véritables besoins fautera puisqu’il se détourne de D’. Sa punition sera qu’il devra multiplier encore plus ses efforts. Donc quand Yossef a dit les deux mots « Souviens-toi… », il sera puni par deux années supplémentaires car il avait un niveau de foi en Hachem hors du commun. Puisqu’il a multiplié ses efforts (à cause de deux mots !), ce sera considéré comme faute pour laquelle il devra purger deux années supplémentaires. A son niveau très élevé, il ne devait pas se tourner vers les égyptiens pour accéder au salut, uniquement la prière à D’. » Fin du très intéressant commentaire.

Et à propos des pérégrinations de Yossef, on pourra aussi lui appliquer les paroles du Daat Tvouna (Ram’hal) : »Toute la grandeur qu’Hachem veut faire accéder à l’homme n’est offerte qu’au travers d’un programme bien obscur… Cela passera d’abord par une période de difficultés à l’image de ce que le Talmud (Berakhoth 5) enseigne : « 3 grandes choses ont été donné au peuple juif et toutes n’ont été donné qu’au travers des difficultés… » C’est-à-dire que toute souffrance n’est envoyée du ciel que parce qu’elle est la préface à un grand bien qui doit arriver ! Cette difficulté fera grandir l’homme, et ainsi il accédera à un plus grand bien. Comme pour Yossef qui a été arraché de sa famille, vendu en tant qu’esclave et passera 12 années en prison. Mais c’est en final à l’âge de 30 ans qu’il deviendra le vecteur de toute la bénédiction pour sa famille et le pays d’Egypte ! Cela entraînera par la suite la naissance du Clall Israël et la sortie d’Egypte. Donc si au grand jamais un homme se trouverait dans une situation inextricable, il ne devra pas baisser les bras et être (ou se) persuader que c’est un passage qui a une fin et qui lui amènera des bénédictions ! Ce même phénomène on peut le retrouver à Hanoucca. A l’époque, la civilisation grecque avait une grande emprise en terre promise. Les théâtres, stades et les beaux édifices tenaient le haut du pavé par rapport à la vie juive qui déclinait. De plus, les grecs avaient décrété des lois scélérates interdisant la pratique du Chabbath (peut-être que des autobus tirés par les chevaux roulaient gratuitement dans les méandres de Jérusalem le jour saint du Chabbath pour attirer la jeune population à se rendre dans un des stades de la capitale éternelle –peut-être celui de « Teddy »…), la pratique de la Brith Mila et l’étude de la Tora (Pour peu, on a presque l’impression que se sont les même slogans actuels de la gauche israélienne). La situation était désespérée lorsqu’une poignée de Cohanim ont pris les armes et se sont soulevés contre l’empire grec et en final le miracle se déroulera: ce sera la victoire du petit nombre sur la super puissance grec. De cette souffrance sortira les lumières de Hanoucca qui symbolisent la victoire du bien sur le mal. Donc l’obscurité helléniste a conduit au miracle de la petite fiole d’huile. Depuis lors, le Clall Israel fêtera d’années en années la fête des lumières fondé sur le remerciement à Hachem pour ces bienfaits…

Cinq contre cinq !

Notre histoire véritable nous transportera – au début – sous les cieux ensoleillés de la Floride et par la suite vers les cieux ténébreux de l’Europe de la guerre. Il s’agit d’un jeune couple américain, les Spitsers de la communauté juive de Floride qui, après 10 années de mariage, ont la chance inestimable de donner naissance à des quintuplés ! D’un seul coup, la famille s’agrandit et comptera 7 âmes ! Or, les Spitsers n’ont jamais vécu dans l’aisance, loin de là ! Et avec la naissance multiple, la communauté est alertée et porte secours à la famille… Parmi toute l’organisation qui est mise en place il y a une dame de la communauté, Madame Gordon, qui se distingue par une grande aide financière hebdomadaire. Cette dame aisée décidera un jour de se rendre au chevet de la jeune femme afin de voir de quelle manière son aide est employée. Notre bienfaitrice se présenta et pénétrera dans l’appartement des Spitsers. Or à peine entrée dans le salon elle voit une photo sur le mur et tombe à la renverse, évanouie ! De suite elle sera transportée en ambulance à l’hôpital. Le lendemain, la jeune mère des quintuplés décidera de visiter sa bienfaitrice pour prendre de ses nouvelles. Madame Gordon avait retrouvé ses esprits mais était encore tout émue de la veille. Elle demanda à Mme Spitser pourquoi cette photo dans le salon ? La jeune madame dira qu’il s’agit d’une photo de sa mère. Madame Gordon encore plus émue lui racontera alors le lien si particulier qu’elle avait entretenu avec sa mère. Elle raconta: » Durant la dernière guerre j’étais prisonnière dans un camp de concentration allemand à Bergen Belzen. Je faisais partie d’un groupe de jeunes filles âgées entre 14 et 16 ans et malgré les conditions terribles qui régnaient dans les camps on faisait de notre mieux pour pratiquer les Mitsvoth. L’épisode se déroula juste avant la fête de Hanoucca. Notre groupe avait réussi à mettre de côté de notre pauvre ration journalière quelques grammes de margarine en guise d’huile pour l’allumage des bougies. Pour les mèches, on avait détissé notre habit de prisonnière et réuni ainsi quelques fil. de Seulement il restait à trouver les fioles comme réceptacle à la margarine et aux mèches de misère… on a réfléchi  et l’idée nous est venu de prendre quelques pelures de pomme de terre pour confectionner ces réceptacles. Seulement pour cela il fallait les dérober dans  la cuisine des camps. Or, l’entrée du bâtiment était gardée 24/24h par un gardien. Seulement il y avait 5 minutes durant lesquels le gardien s’absentait : de minuit à minuit 5. Cinq filles de notre groupe – dont moi – se dévouèrent à la mission périlleuse de dégoter ces pelures. Le soir dit, on pénétra dans la cuisine, mais manque de chance, le gardien nous prit en flagrant délit (de vol de pelures…). Il prit nos noms et notre numéro de tatouage et nous dit : « Je vais transmettre vos noms aux SS ! Demain vous serez toutes les cinq pendues devant les autres prisonnières ! Jusque-là: retournez à votre couchage ». On était toutes très apeurées… Or, dans le camp il y avait une jeune fille qui avait un statut particulier: c’était la traductrice. Elle connaissait beaucoup de langues étrangères et les allemands avaient besoin de ses services pour traduire les radios alliées  afin de comprendre l’avancée des opérations militaires. Pour cette raison, elle avait un statut à part, elle vivait dans une petite bicoque, elle vivait éloignée du sort des autres prisonnières. On savait qu’on n’avait plus que quelques heures à vivre – on avait plus rien à perdre -, donc on s’est dirigé vers sa maison pour qu’elle nous aide auprès des allemands. On s’approcha de la maison qui était plongée dans l’obscurité… Seulement derrière un petit muret on entendait des chants à voix basses et on a vu un spectacle rarissime dans le camp: la traductrice chantait le « Maoz Tsour… » à côté de l’allumage de la première bougie de Hanoucca ! A peine elle remarqua notre présence qu’elle nous cria dessus en disant de déguerpir sur le champ ! On est rentrée toutes très désespérées  dans notre baraquement pour passer la dernière nuit sur le sol maudit de terre allemande… Le lendemain, sur le coup d’une heure dans l’après-midi, tous les prisonniers s’étaient réunis pour voir le spectacle de notre mise à mort… On nous a placé sur des chaises puis on nous a mis la corde autour du cou ! Il ne restait plus qu’à attendre la venue du SS qui devait donner l’ordre de nous exécuter! L’allemand arriva avec son regard satisfait : on n’avait plus que quelques secondes à vivre dans ce monde-ci pour aller dans un monde bien meilleur… C’est alors que la traductrice s’approcha du gradé et lui a glissé un mot à l’oreille. Le gradé a changé d’expression: ses bras ont gesticulé dans tous les sens puis il sommera le bourreau de nous laisser revenir au baraquement saines et sauves ! C’était LE MIRACLE DE HANOUCCA… Peu de temps après on a compris ce qui s’était passé : notre camp a été libéré par les alliés quelques jours après… (Certainement que la traductrice avait dit qu’il ne fallait pas nous tuer car les alliés allaient punir les bourreaux pour leurs sévices.) Depuis lors, je tenais à remercier ta mère de nous avoir sauvées or je ne l’ai jamais fait ! Et en venant chez toi j’ai vu sa photo sur le mur (c’est ta mère) : c’est pourquoi je me suis  évanoui ! La jeune madame Spister dira le fin mot de l’histoire : » Maintenant je comprends une énigme car la veille de l’accouchement de mes  quintuplés, ma mère est venu dans mon rêve en disant en Yiddish: » Finfe for finfe » qui veut dire 5 à la place des 5 ! Je n’ai jamais compris la signification de « à la place des 5 » mais maintenant j’ai compris ! Fin de cette histoire époustouflante qui nous apprend que les événements dans la vie ne sont pas fortuits (puisque c’est une des 5 filles qui aidera la fille de la traductrice qui lui avait sauvée la vie quelques dizaines d’années auparavant !) D’autre part, on voit combien le Clall Israel a toujours fait d’efforts pour l’allumage des bougies de la menora…

Coin Hala’ha: On allumera les bougies de Hanoucca à la tombée de la nuit et ce durant la première demi-heure. Après ce temps, on pourra continuer à allumer toute la nuit avec les bénédictions d’usages dans la condition qu’il y ait du monde qui profite de l’allumage, par exemple le va et vient des passants de la rue. Dans le cas où l’on allume dans la maison: si l’heure est tardive; on ne pourra allumer que si les gens de la maison sont éveillés et qu’ils observent l’allumage. Dans le cas où tout le monde dort (et qu’il n’y a pas de passants) on allumera sans bénédictions. Si on a raté un allumage (une nuit complète) on continuera à allumer (avec bénédictions) les autres nuits.

Chabath Chalom et bonne fête de Hanoucca. A la semaine prochaine si D’ le veut   David Gold Soffer écriture askhénase et sépharade mezouzoth birkat habait téphiline meguiloth

Tous ceux qui le désirent, sont invités à nous aider (il s’agit de la mise en page) pour la parution du livre qui  réunira les feuillets de la première année de notre diffusion. Contactez-nous à l’adresse mail ou au 03 909 4312 (Israel)

Une grande bénédiction à Avraham Moché Ifrah et à son épouse (Kiriat Yovel/Jérusalem) à l’occasion de la naissance de leur fils. On leur souhaitera qu’ils aient le mérite de l’éduquer dans la Tora et les Mitsvoth entouré de toute la famille. Une belle bénédiction aussi aux jeunes grand-parents David Mordechaï (Philippe) Azoulay et son épouse. Mazel Tov!

 

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