Le Parti républicain présente, par défaut, un candidat négationniste dans l’Illinois

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Arthur Jones a remporté mardi la primaire républicaine pour briguer un siège au Congrès lors des élections de mi-mandat, en novembre. Son parti opposé à sa candidature n’était pas parvenu à lui opposer un adversaire.

Négationniste notoire, il vient officiellement d’être investi par le Parti républicain dans l’Illinois. À l’approche des élections de mi-mandat, à l’automne prochain, Arthur Jones briguera donc un siège au Congrès dans le 3e district de l’État, à Chicago et ses environs. Sa candidature était pourtant loin de faire l’unanimité dans son propre camp, le courtier en assurance, 70 ans, n’ayant jamais caché pas ses opinions subversives. Son site de campagne comprend même un onglet intitulé «Holocauste?». Seulement, le Grand Old Party n’est pas parvenu à lui opposer un adversaire en interne. «Même si seule ma femme et moi-même votions pour moi, je gagnerais la primaire. Le Parti républicain a déconné dans les grandes largeurs», avait ironisé l’intéressé devant cette situation.

Pour mieux limiter les dégâts, le GOP a pris ses distances avec le candidat controversé. Le parti a été jusqu’à récemment financer des tracts et une campagne téléphonique appelant à «stopper les nazis de l’Illinois». «Le Parti républicain de l’Illinois et notre pays n’ont pas de place pour des nazis comme Arthur Jones», a déclaré début février dans le Chicago Tribune Tim Schneider, le président de la branche locale du Grand Old Party. Par ailleurs, le National Republican Congressional Committee, chargé de coordonner les efforts du parti pour garder la main sur le Congrès après les élections de mi-mandat, ne lui apportera pas son soutien, a fait savoir le porte-parole de l’organisation, Matt Gorman. À la place, l’argent sera investi auprès d’un possible candidat indépendant, à croire un porte-parole du parti.

«Une opération d’extorsion»

Arthur Jones a déjà brigué cinq fois l’investiture du camp républicain. Sans succès. Lors de la précédente élection, en 2016, il concourait déjà sans opposant, mais sa candidature avait été invalidée in extremis pour un vice de procédure. Deux ans plus tard, le candidat est de nouveau parvenu à réunir les signatures nécessaires pour se présenter. D’après l’Anti-Defamation League, association de lutte contre l’antisémitisme, il milite dans divers groupes racistes depuis les années 1970, et même brièvement au sein de l’American Nazi Party. Sur CNN, il récuse l’épithète «nazi» qui lui est accolée. Toutefois, l’Holocauste n’est, d’après lui, rien d’autre qu’«une opération d’extorsion internationale» orchestrée par les juifs. Sur son site, il propose en outre de réinstaurer la ségrégation raciale et accuse les homosexuels de vouloir «déraciner» l’Amérique.

«J’ai neuf mois pour faire campagne avant l’élection. Je pense avoir une bonne chance.»

Le candidat républicain Arthur Jones

Quoi qu’il en soit, le républicain aura fort à faire pour s’imposer dans ce district historiquement démocrate. Le représentant sortant Dan Lipinski, en place depuis dix ans, est confronté à une nouvelle venue, Marie Newman, soutenue entre autres par Bernie Sanders. «J’ai neuf mois pour faire campagne avant l’élection. Je pense avoir une bonne chance», assure le candidat républicain dans le Chicago Tribune . Comme le fait remarquer l’Anti-Defamation League, Arthur Jones pourra bénéficier à cette occasion d’une tribune pour «exprimer ses vues haineuses». Cette rhétorique s’est dernièrement décomplexée outre Atlantique avec l’élection de Donald Trump. À l’époque, Arthur Jones affichait son soutien pour le magnat de l’immobilier. Il a depuis revu sa position, estimant dans une réunion publique qu’il s’était entouré «d’une horde de juifs dont un juif dans sa propre famille, ce punk nommé Jared Kushner».

Source www.lefigaro.fr

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