Pessa’h et la famille

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L’événement qui marque la formation du peuple juif est sans nul doute l’offrande du sacrifice de Pessa’h au moment de la sortie d’Egypte. Chaque famille devait acquérir un agneau et l’apporter en offrande l’après-midi du 14 nissan, contrairement aux autres sacrifices qui étaient offerts par l’ensemble de la collectivité.

D’un autre côté, ce sacrifice n’était jamais individuel, mais familial, ou collectif.

Le rav Hirsch fait ressortir de cette loi une idée centrale : le peuple juif ne peut se construire que dans le cadre de la famille ! Ce n’est qu’une fois que la cellule familiale est érigée que l’on peut fonder une nation.

Il n’est peut-être pas inutile, alors que cette notion élémentaire fait l’objet de débats houleux, d’en dégager les valeurs…

La famille prend toute sa dimension quand elle s’agrandit. Les parents investissent alors toutes leurs forces pour leurs enfants dans lesquels ils voient leur avenir, et celui de l’ensemble de la communauté. Ils leur offrent une éducation, une ligne de conduite, ainsi qu’Avraham notre patriarche nous l’a indiqué.

Ces enfants, pour trouver leur équilibre et leur vocation, ont besoin que leurs parents occupent chacun leur fonction. Le père, celle de montrer une face rigoureuse et active, étudiant la Tora et participant à la vie de la synagogue, jouant un rôle également dans la collectivité ; la mère, qui donne sa stabilité au foyer, faisant du ‘hessed, gérant l’éducation et s’occupant des enfants au quotidien.

La Tora attribue à chacun de ces deux piliers du foyer des obligations divergentes, en fonction de leur identité profonde. La femme, qui a peut-être un rôle moins valorisant, mais qui est « faite selon Sa Volonté », ne cesse d’être relevée par les versets : « La sagesse des femmes édifie leur foyer » (Michlé/Proverbes 14,1), ou encore tout le chapitre de Echeth ‘hayil (id. 31, verset 10 et suivants) : « Heureux qui a rencontré une femme vaillante ! Elle est infiniment plus précieuse que les perles. En elle le cœur de son époux a toute confiance ; aussi les ressources ne lui font-elles pas défaut. Tous les jours de sa vie, elle travaille à son bonheur: jamais elle ne lui cause de peine… »

Telle est la Volonté divine, et ce n’est qu’ainsi qu’un enfant peut évoluer sainement.

Cette constatation n’est qu’en encouragement de plus pour les couples en difficulté à se renforcer dans leur travail en commun pour dépasser leurs différends et consolider leur relation. Il en va de l’équilibre et de l’avenir de leurs enfants.

Le débat, qui fait rage à l’extérieur, ne concerne donc pas seulement des questions d’interdits, aussi graves soient-ils. Il s’en prend aux fondements de la Création, à la sagesse qui y est enfouie et à la Volonté du Créateur de mettre en scène un homme et une femme, car ce n’est qu’ainsi qu’un foyer prend son sens, que des enfants peuvent y grandir et s’y épanouir, qu’une collectivité peut progresser et qu’un peuple peut se développer. C’est cet élément qui ressort de la fête de Pessa’h.

Un message d’actualité !

Par Rav H. Kahn

Kountrass numéro 163

 

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