Petite définition de l’éducation d’après la Tora

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Autour de la table de Chabbath , n° 273  Hol hamo’èd Pessa’h 5781

On a la chance de vivre la fête de Pessa’h et le Séder est à peine passé que j’ai pensé vous faire partager un enseignement d’un de nos maîtres au sujet de l’éducation. En effet, ces jours (de demi-fête) sont l’occasion d’entretenir avec nos enfants un dialogue. Ce n’est pas fortuit que les Sages de mémoire bénies ont institué le « Ma Nichtana » le jour du Seder car Pessa’h est avant tout la fête de la transmission de valeurs à la nouvelle génération. Donc, si tout le long du Seder on a parlé EDUCATION il serait intéressant de connaître le point de vue d’un grand de la Tora tel que rav Moché Feinstein zatsal sur le sujet. Il écrit dans une responsum (Yoré Déa 3/76) envoyée, il y a 50 ans, ces mots (traduction libre):

« Pour ce qui est de la réussite dans l’éducation et comment se comporter avec nos enfants: il n’y a pas de principe ! Tout dépend de la nature de l’enfant qu’Hachem nous a octroyé. Généralement il faut aller de la manière douce et exceptionnellement vers la manière dure. De cette manière, les enfants comprendront plus tard que c’était pour leur bien car ils entendront que c’était aussi la volonté d’Hachem. (…) Le principe général c’est d’éduquer son fils (fille) dans la foi en Hachem et de Sa Tora, de lui démontrer que tout ce que les parents lui donnent est un cadeau du Ciel ! De cette manière il acquerra l’amour d’Hachem car il acceptera ses parents comme des  envoyés du ciel qui lui ont été offerts ! A ce moment l’enfant aura le bénéfice de l’amour de ses parents et il acceptera leurs demandes. Il n’aura pas besoin de punitions car il comprendra que c’est pour son bien. Pour la bonne réussite il faudra veiller à ce que le que le père et la mère soient sur la même longueur d’onde et aussi beaucoup prier pour la réussite des enfants. Parler Emouna (foi) avec ses enfants commence très tôt dès qu’il a conscience d’avoir des parents et même avant qu’il ne sache parler ! » Fin de la lettre du rav Feinstein zatsal.

De ces paroles très innovantes on apprendra que de faire savoir à son jeune fils/fille que toutes les bontés qu’on lui prodigue proviennent du Ribono chel ‘Olam – c’est Lui le vecteur de tout le bien sur terre – l’enfant appréhendera qu’il existe un partenariat entre ses parents bien aimés et le Créateur! C’est-à-dire qu’il comprendra que les choses fondamentales de son existence sont liées avec Hachem et Sa Tora et que ses parents font AUSSI parti du plan divin.

Guérir par la Matsa ?!

Le Saint Zohar appelle la Matsa :  » Nahama de-himnouta  » : le pain de la foi et aussi le  » pain de la guérison  » (2° partie 183, 3° partie 251). D’après le Zohar, la Matsa n’est pas seulement le souvenir de la sortie de l’esclavage, c’est beaucoup plus. C’est une manière d’accéder de nos jours à la guérison de nos maux spirituels et d’accéder à la foi en D’ !

Peut-être qu’on peut expliquer ce phénomène de Foi/Guérison d’une manière simple. C’est que notre renforcement dans la foi amènera la guérison, sur beaucoup des peines que la vie peut procurer ! De plus, il est très intéressant de savoir que la Matsa c’est la seule Mitsva qui soit liée avec la nourriture. En effet, lorsque le Temple de Jérusalem  existait, la Mitsva de manger des korbanoth (sacrifices) pour les Cohen et les propriétaires des animaux. Depuis, il n’existe plus de Mitsva liée avec les aliments. Par exemple à Chabbat, bien manger c’est une imposition des Prophètes pour faire que le Chabbat soit un  » délice « , mais l’alimentation en elle-même n’est pas Mitsva !

On peut expliquer le fait que la Matsa s’appelle  » le pain de la Emouna  » du fait que tout au long de la soirée du Seder on raconte la longue histoire de l’esclavage puis les plaies et enfin la sortie d’Egypte. Tout cela au moment où la Matsa est posée à table. De plus, au moment où l’on raconte la Haggada on doit découvrir les Matsoth. Donc c’est bien une manière de faire  » rentrer  » dans nos Matsoth tous ces concepts très élevés. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que l’on mange la Matsa à la fin de la Haggada. De plus cette même nuit on mangera le Maror/herbes amères en souvenir du labeur égyptien puis le  » sandwich  » de la Matsa et du marror en souvenir du sacrifice de l’agneau pascal. Tout ce grand cérémonial pour faire  » rentrer  » dans notre corps tous ces concepts élevés et par là nous faire acquérir un haut niveau de foi et croyance.

Cependant il faut savoir que l’obligation de manger de la Matsa c’est uniquement le 1er jour (Choul’han ‘Aroukh 475.7) en Israël et le 1er et 2ème jour (décret des rabbanim) en diaspora, les autres journées de Hol hamo’èd, il n’existe pas de Mitsva de manger de la Matsa. Mais durant, tous les jours de Pessa’h il sera interdit de manger du  » Hamets « , cependant, quelqu’un qui a du mal à digérer les Matsoth pourra se nourrir autrement. La Mitsva de manger la Matsa c’est précisément le premier soir comme il est écrit : « Le soir vous mangerez des Matsoth « . Le ‘Hok Ya’akov explique que la Matsa de la semaine de Pessa’h ressemble à ce que l’on retrouve pour l’abattage rituel de la viande ! En effet, en jour ouvrable il n’existe pas de Mitsva de manger de la viande cachère . Uniquement celui qui veut manger un bon steak est obligé de demander à son boucher de la viande qui a été abattue suivant le rituel mais il ne pourra pas manger de la viande tuée par une décharge électrique. De la même manière, à Pessa’h, quelqu’un qui veut manger du pain ne pourra pas en manger, il consommera uniquement de la Matsa !

On conclura que le Gaon de Vilna (Ma’assé Rav) chérissait beaucoup cette Mitsva de la Matsa et considérait par contre que même s’il n’existe pas d’obligation de manger de la Matsa les sept jours de fête, il reste que celui qui en mange accompli une Mitsva ! Dans le langage des Yechivoth cela s’appelle  » Mitsva kiyoumit  » c’est-à-dire que si tu en manges tu accomplis une Mitsva mais si tu n’en mange pas tu n’as pas fait d’infraction, à l’instar du Talit katan où il n’existe pas d’obligation de le porter sous ses vêtements, mais celui qui le porte accomplit une Mitsva !

Le chant (Chira) de la délivrance…

Pessa’h c’est le temps de notre délivrance et on continuera sur la même lignée. Il s’agit d’une jeune fille, Chira, âgée de 18 ans, qui habite le pays où Hachem a les yeux fixés depuis le début de l’année jusqu’à la fin! Notre jeune fille fera un grand processus de Techouva pour se rapprocher de la Tora et des Mitsvoth. Or les parents de Chira ne le voient pas du même œil ! Les parents éloignés de la Tora commencèrent à lui faire toutes sortes de réprimandes, et le jour du Chabbat par exemple alors que Chira avait préparé la Plata de Chabbat et avait reçu le Chabbat un des membres de la famille débranchait la plaque de cuisson pour embêter Chira ! Devant toutes ces invectives, tensions et réprimandes Chira tenait bon, quelquefois elle pleurait quand même toute seule dans sa chambre. Seulement arriva l’âge du Chidoukh, des rencontres. Chira attendait beaucoup de son mariage: faire sa vie avec un bon Ba’hour Yechiva avec de bons traits de caractères: tout ce qu’elle espérait!

Les parents prêtèrent attention aux dernières intentions de leur fille et un soir le père prit sa fille à part et lui dit:  » J’ai entendu que tu cherches comme parti un Ba’hour Yechiva qui a fait Techouva. Sache qu’il ne franchira pas le seuil de ma maison! C’est préférable que tu abandonnes tes idées rétrogrades… Choisis un jeune qui nous ressemble « . Les parents étaient originaires du sud de la Russie traditionnalistes et c’est TOUT.  » Au maximum qu’il fasse le Kidouch alors que la télé est allumée!  » Chira entendit ces paroles dures, son père ne recevrait pas son Hathan et c’était terrible pour elle! Le fait de devoir couper les ponts avec ses parents étaient très difficile… Elle s’engouffra dans sa chambre et pleura à gros sanglots et  fit une prière très authentique au Ribono chel ‘Olam: Lui seul peut la sauver ! Après quelques jours, le père de famille prend son téléphone et contacte sa femme. Or, il n’a pas fait attention et se trompe dans la numérotation. A peine le combiné de l’autre côté du fil se souleva que le père commence à parler à sa femme supposée en patois du sud de la Russie… Après quelques mots une dame lui coupe la parole. Or incroyable, la femme qui lui a répondu était du même coin que le père. Elle lui a donc répondu dans le même dialecte ! Le père s’excusa et s’apprêtait à raccrocher quand il lui demanda de quelle famille elle était issue. Elle lui répondit et après ils commencèrent une discussion de choses et d’autres jusqu’à ce que le père lui raconte les problèmes avec sa fille qui cherchait à se marier alors qu’elle avait fait Techouva. La femme au bout du fil répondit: «C’est étrange, j’ai tout juste le même problème avec mon fils… la Techouva est un problème partagé par de nombreuses familles… ! Le père dit à cette mère tourmentée : « Et si on présentait nos deux enfants ? » La requête fut acceptée et de suite le père demanda à parler à Chira en lui annonçant qu’il avait un parti pour elle. La fille pensait que son père se moquait d’elle et qu’il voulait lui présenter un des beaux-gosses de Tel Aviv ou de Raanana, chose qu’elle ne voulait ABSOLUMENT PAS ! Mais le père l’a rassurée et lui dit qu’il avait une perle rare à lui présenter: un Ba’hour Yechiva qui a un parcours identique au sien et provient de la même communauté. Les deux familles firent les présentations et Chira sortit ravie de la rencontre. Elle a eu ce qu’elle recherchait de toute son âme, faire sa vie avec un élève des Yechivoth qui a de bons traits de caractères ! Les deux se marièrent, il y a plus d’une dizaine d’années, vivent heureux quelque part à ‘Holon, au pays où coule le lait et le miel et sont les parents d’une belle descendance… De plus, le jeune est accepté dans la famille de sa femme ! Tout cela à cause, ou plutôt grâce, à une mauvaise numérotation de téléphone… N’est-ce pas que cette histoire ressemble un petit peu à la sortie d’Egypte avec le père à la place de Pharaon qui activera, sans le vouloir, la délivrance de sa fille (qui ressemble au Clall Israël)…

Hag Saméa’h pour tout le Clall Israël et à la semaine prochaine si D’ le veut.

David Gold – Sofer écriture ashkénaze et écriture sépharade

Prendre contact au  00 972 55 677 87 47 ou à l’adresse mail 9094412g@gmail.com

Une bénédiction pour Hana fille de Sultana pour la recherche d’un très bon Chidoukh.

Le’ilouya nichmat de reb Moché Ben Leib (Reich) zatsal  (Villeurbanne/Erets Israel)

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